Chapitre Sept. Léger imprévu et autres réjouissances.

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« - ... Le trou de cul d'un ramoneur. Répète pour la énième fois klyde d'une voix blanche.

Lèvres pincées, Abbie fixe obstinément droit devant elle. Il n'y a pas grand-chose à voir, cela-dit. A l'arrière de la Taverne, coincés dans une ruelle face à un énorme bolide semblable à un fourgon blindé. La seule chose qui dénote, c'est qu'il est dépourvu de roues. Comment peut-il seulement tenir ? Sourcils froncés et tête penchée, la jeune femme plisse les yeux tout en cherchant la moindre petite faille à ce décor surréaliste. L'autre fait les cents pas devant eux, discutant avec sa troupe de petits moutons rouges. D'accord, elle a merdé. Sincèrement, doit-elle pour autant en être navrée ? Après tout, c'est de la faute de tous ceux qui l'ont amenée ici, sans lui demander la permission. Abbie n'est plus qu'une vulgaire exilée, kidnappée par des cinglés persuadés de vivre sur une autre planète.

Mais à part ça, la journée est géniale.

- LE TROU DE CUL D'UN RAMONEUR ! Hurle soudainement klyde, rouge de colère, tout en se tournant vers elle. Autant que possible, avec les entraves dans son dos et sa position assise. Il a sûrement lui aussi très très mal aux poignets. Mais l'intérieur de la Taverne est moins beau à voir. Le bleue à l'œil gauche de Klydeet les griffures sur celui du squatteur aux yeux gris le prouvent d'ailleurs. Abbie, quant à elle, a surtout particulièrement mal aux côtes. Le coup de genou de l'un des Sbires de leur ravisseur. Merci du cadeau.

- Ca va, j'ai compris ! Rétorque finalement la brune, virant au cramoisi elle aussi. Si tu m'avais dit que la puce traduisait uniquement les mots courants, J'AURAI PEUT-ETRE EU L'OBLIGEANCE DE FAIRE ATTENTION.

Seigneur, ça ne voulait rien dire !

Silence. Les prunelles azure de Klyde disparaissent de temps à autre sous ses paupières, alors qu'il les ferme obstinément comme pour nier la simple et pure vérité : Elle a raison, c'est tout. C'est un fait. Un raclement de gorge force les deux énergumènes à se tourner vers Monsieur-casse-parties, ce dernier s'attirant des regards contrariés.

- Navré de vous déranger, mais la jeune femme n'a pas tort Klyde ...

Allons bon ... Méfiante, la jeune femme s'éforce de reculer davantage, autant que réalisable, étant donné sa position et le mur qui bloque le passage.

- Kaz'An, ferme là. Grogne Klyde, d'un ton presque suppliant. T'as gagné pour ce coup, ok ? Oui, j'ai la fille avec moi depuis le début. Oui, j'ai menti. Mais, à ma décharge, la préserver de ta sale face de Scrom's était primordiale.

Scro-quoi ? Abbie ne suit pas grand-chose, si ce n'est que ce fameux Kazan - Kzhan, Kaz-An ? Elle n'en sait rien - n'est pas commode, et certainement pas recommandable. Du moins, c'est l'impression qu'ils donnent tous ici. Mais honnêtement, elle a arrêté de suivre depuis un petit moment. Kaz'An donc, fléchit les genoux pour arriver à leur hauteur, un sourire mauvais aux coins des lèvres. Oui, à chaque coin. Cette tête à claques semble vibrer sur place. Ses prunelles grises pétillants de malice. Non, il ne vibre pas, il rit.

- Tout ce que je vois, moi, c'est qu'Al'Aaric est un sale petit menteur et qu'il a rompu l'une de nos règles.

Et de pointer un index ganté vers Abbie.

- Nos deux clamps devaient être au courant de son arrivée ici, la transaction devait se faire dans les règles, au lieu de quoi, vous débarquez là-bas plusieurs jours avant l'échéance, vous capturez le sujet, et vous la ramenez en douce ici ?!

Là, ça sent le roussi. Les joues d'Abbie brûlent presque tellement les propos employés à son égard sont immoraux. Une transaction, un sujet ? Une fois encore, cette histoire est surréaliste. Elle est quoi, un colis express ?

ECHOS - La sentinelle pourpre. T.1 ( 1er jet ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant