MARIBEL'S POV
Aujourd'hui, Nara et moi avons eu envie de partager un moment rien qu'à nous ; un brunch improvisé s'est alors imposé comme une évidence, une petite pause bienvenue où le monde peut ralentir pendant un instant. La cuisine se remplit de nos gestes silencieux, chacune concentrée sur sa tâche tandis qu'en arrière-plan, seuls les échos des chansons qui défilent viennent rompre le silence, ajoutant une touche de douceur, comme si le temps pouvait, pour un instant, s'étirer.
Nara s'affaire à la pâte à pancakes comme si elle avait déjà mémorisé chaque étape de la préparation. Je dois bien dire que ça ne me surprendrais pas, venant d'elle... De mon côté, je tranche les fruits avec un soin particulier, tentant de les arranger dans une grande assiette avec une précision presque exagérée, comme si je cherchais à donner une harmonie à ce moment partagé. Il y a dans ce geste une part de moi qui espère, comme si cette simple assiette pouvait, en quelque sorte, équilibrer le reste ; équilibrer mes pensées, équilibrer son stress académique, donner de l'ordre, en quelque sorte.
Les rayons de soleil traversent doucement les fenêtres, créant des halos dorés qui éclairent nos visages d'une lueur douce et apaisante. La lumière printanière adoucit tout, même le silence, et quelque chose en moi se étend, comme si cette transition vers le printemps avait soudain le pouvoir d'alléger un peu le poids de l'hiver, de mes pensées. Ce moment, cette atmosphère, tout semble étrangement coordonné.
Je lève les yeux vers Nara et l'observe, fascinée par la fluidité de ses mouvements. Elle a cette grâce légère, presque instinctive, comme si elle suivait une mélodie que moi seule ne peux pas entendre. Lorsqu'elle relève la tête et que nos regards se croisent, son sourire à quelque chose de contagieux. Il y a une paix chez elle que je me surprends à envier. En cet instant, tout paraît simple, évident.
— Tu es sûre que tu ne veux pas un coup de main avec tous ces fruits ? me taquine-t-elle.
— Je me débrouille très bien, merci ! réponds-je en riant, tout en continuant de trancher des fraises et des kiwis.
La cuisine se remplit peu à peu des arômes sucrés des pancakes qui dorent et des fruits frais que j'ai soigneusement découpés. Chaque effluve de vanille et de fraise semble murmurer une promesse de réconfort, enveloppant l'espace d'une douceur que j'aimerais pouvoir capturer pour les jours plus gris. Le soleil traverse les fenêtres, c'est une caresse apaisante, une étreinte silencieuse qui vient tempérer mes pensées.
Je me sens bien. Mieux que bien, même. À l'aise, pleinement, dans cette bulle tranquille où tout semble suspendu. Rien d'autre ne compte à cet instant, rien d'autre que cette sensation de sécurité et de légèreté que seule Nara semble capable d'apporter. Sa présence crée un équilibre, une constance que je ne trouve nulle part ailleurs. Ici, tout est simple. Pas de pression, pas de faux-semblants. Juste deux amies qui savourent le moment.
Je laisse mon regard errer autour de la pièce, chaque détail imprégné de cette atmosphère rare, presque magique. Ce genre de bonheur est fragile, mais c'est peut-être justement ce qui le rend si précieux. Nara est comme ça aussi : un trésor de sérénité et de lumière. Elle m'apaise pour une raison que je n'ai jamais vraiment réussi à expliquer.
— On fait ça de mieux en mieux, remarqué-je en admirant notre œuvre commune.
— Oui, on devrait penser à ouvrir un café, plaisante Nara en faisant sauter habilement un pancake dans la poêle.
— Sans façon, dis-je en riant. C'est déjà suffisant de travailler au Brew & Beans. Et puis, je te vois pas travailler dans un café.
Un éclat de rire nous échappe, brisant la tranquillité ambiante et résonnant dans la pièce comme une mélodie douce et sincère. Mon regard se pose sur notre table, désormais parsemée de couleurs vives et de saveurs appétissantes. Un sentiment de chaleur m'envahit, une tendresse familiale que j'avais presque oubliée. Il y a quelque chose de si précieux dans ces moments simples, quelque chose d'essentiel. Une beauté brute, fragile, que la vie trépidante m'a appris à mettre de côté sans même m'en rendre compte.
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𝐁𝐄𝐓𝐖𝐄𝐄𝐍 𝐓𝐇𝐄 𝐋𝐈𝐍𝐄𝐒 ; 𝑎 𝑠𝑜𝑛𝑔 𝑓𝑜𝑟 𝑎𝑛 𝑜𝑡𝘩𝑒𝑟
Romance𝑩𝑬𝑻𝑾𝑬𝑬𝑵 𝑻𝑯𝑬 𝑳𝑰𝑵𝑬𝑺 Maribel n'a jamais connu l'amour, sauf celui de la musique. En tant que compositrice passionnée, elle trouve son bonheur à composer des ballades, sa voix souvent comparée à celle d'un ange. Accompagn...
