Double Jeu Chapitre 20

5 2 0
                                    

- Je ne suis pas croyant.

- A la bonne heure, vous n'irez pas vous confessez à l'Eglise après notre entrevue.

- Premièrement, je suis à peu près certain que cela m'est interdit. Deuxièmement, je n'en ressens pas le besoin immédiat.

- Et de quoi avez-vous besoin ?

- Eh bien... quelle réponse attendez-vous ? C'est une question rhétorique.

- Alors allez-y, ne me faîtes plus attendre.

- Connaître la suite.

Elle rit.

- Suis-je donc si prévisible, Docteur ?

- Je commence à vous connaitre.

Elle lui lance un regard noir.

- Jamais. Personne ne me connait réellement.

- Je pense au contraire réussir de mieux en mieux à cerner votre cas. Aussi complexe soit-il.

- C'est ridicule. Vous en êtes incapable et vous le savez très bien. Nous n'en sommes qu'au balbutiement de notre relation. Le score est encore d'un-zéro.

- Vous me voyez dans l'obligation de vous contredire. J'espère ne pas trop ébranler votre ego.

Ils s'observent l'un l'autre.

- Allons, que nous vaut ce frisson derrière votre sourire ? Il me semble que nous devenons presque comme intime.

- Et ?

- Je suis la première étonnée mais je dois avouer que ce n'est pas pour me déplaire.

- Qu'en est-il de nos places respectives ? Cette nouvelle complicité n'est-elle pas contradictoire avec vos plans ?

- Allons Docteur, il faut savoir nourrir le feu ! C'est ainsi que l'on danse le tango.

- Je suis un piètre partenaire.

- Détrompez-vous. Vous êtes parfait.

- Vraiment ?

Elle le regarde. Il est étonnamment détendu.

- Une question me vient soudain.

- Qu'y-a-t-il ?

- Soyons clair, en ce qui concerne le terme « complice »...

- Oui.

- Oui ?

- Dans tous les sens du terme.

- Je ne suis pas sûr d'apprécier.

- Rassénez-vous. Pour l'instant nous ne sommes que des assassins de papier. Les coups de couteaux ne sont encore que des alinéas. Vous avez autant de sursis que de pages blanches dans votre carnet.


Double jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant