Double jeu Chapitre 15

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Silence.

- J'ai raison.

- Je n'ai jamais dit le contraire. Votre analyse est étonnement juste. Pourtant, rien ne nous dit qu'il n'y a pas une autre explication. Vous ne faîtes que me trouver des excuses. L'idée qu'une adolescente puisse commettre un meurtre de sang-froid vous dérange. Vous recevez une tueuse dans votre cabinet, ce qui vous met mal à l'aise. Je ne vous en veux pas. Les gens le sont souvent en ma présence. Ils me haïssent, pourtant ils restent pendus à mes lèvres. Vous ne faîtes pas exception à la règle. Je vous ai tout avoué, ou presque, de mon plan, mais vous ne vous êtes toujours pas décidé à contacter la police. A vrai dire, vous n'y avez que très peu songé. Certes, aucun meurtre n'a pour l'instant été commis... mais j'en conclus que vous êtes égoïste. Vous voulez gardez pour vous seul le fin mot de l'histoire. Vous voulez connaitre tous les détails avant la presse, et pour cause ! Vous m'aidez à élaborer ce crime. Vous êtes pathétique.

Il a un rire nerveux.

- Vous avez honte, Docteur ? Vous faîtes bien. Votre attitude est déplorable. Je suis très déçue. Vous vous laissez berner par une adolescente, c'est pitoyable. Ne comprenez-vous pas que tout ceci ne peut aboutir si vous vous laisser faire ? Soyez agressif, têtu, insolent ! Je veux vous voir confiant, souriant, impatient ! Savez-vous pourquoi ?

- Non.

- Je veux vous briser. Je veux vous voir souffrir, vous anéantir. Je vais vous mater, vous faire taire. Vous allez vous sentir ridicule, minuscule, un moins que rien. Je vais vous écraser comme j'ai écrasé les autres : sans sourciller, et avec plaisir. Vous n'êtes que de la vermine, et je vous domine tous ! Ce meurtre sera ma vengeance, mon ultime acte désespéré pour m'élever au-dessus de cette masse grouillante et dégueulasse pleine d'espoir, que vous appelez l'Humanité. Je n'ai que faire de l'Humain, je vaux bien mieux que vous tous réunis. Dans quatre semaines, je tuerai, et c'est lorsque la police viendra arrêter le coupable que vous réaliserez à quel point le monde est médiocre, naïf, et traitre. Vous êtes aveugle, Docteur, je suis ici pour vous ouvrir les yeux.


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