Chapitre 4: Sur les routes

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Ils partirent de la citadelle des rêveurs alors que la lumière du Soleil illuminait la façade d'Ondiane.

À côté d'elle, Artis se retournait constamment espérant apercevoir les murs crénelés qui avait déjà disparus.

- C'est si dur que cela de quitter la maison? l'interpella Ellana.

Le rêveur ne répondit pas et prit une tinte rouge écarlate. Il fixa l'horizon droit devant lui et Edwin, resté dans un coin du champ de vision d'Ellana, fit signe à la marchombre qu'ils partaient en éclaireurs tous les deux.

Dans sa tête la jeune femme pria pour qu'il ne lui parle pas d'hier soir, malheureusement après avoir trottiné, en silence, pendant quelques minutes, Edwin se tourna vers elle et demanda.

- Dis moi hier soir qu'est-ce qui c'est passé entre toi et Carboist?

Ellana soupira puis lui raconta les événements passés, il était inutile de lui cacher plus longtemps.

Après une bonne demie heure à avoir chevauché sous la chaleur du soleil, ils arrivèrent à un mini village qui s'étirait devant une longue rivière, l'Aimante. Ils se posèrent à une table dans une taverne. 

Artis et Maniel étaient partis à la recherche d'un cheval pour le rêveur, et Maître Duom passait commande au serveur. Quand il eut finit, le vieil analyste regarda sa bourse, déconcerté.

- J'espère que l'Empereur veillera à me dédommager. Cette expédition me coûte cher, se plaignit-il.

- Tu sais très bien que tu ne raterais ce qui se passe pour rien au monde, même si cela devait te coûter jusqu'à ta dernière pièce, se moqua Edwin.

- C'est vrai, et je serais prêt à donner bien davantage, mais un remboursement de Sil' Afian serait tout de même le bienvenu! argumenta l'analyste.

Ellana vit Edwin sourire puis se retourner vers Camille.

- Nous allons traverser une série de villages cet après-midi. La région est assez peuplée, nous ne risquons donc pas grand-chose. Ce soir nous devrions atteindre les lacs Ostengard. Nous camperons là-bas . Demain, nous aborderons les collines de Taj. C'est, avec la grande prairie, un des endroits les plus sauvages du Sud. Il nous faudra être prudents, nous risquons de faire de drôles de rencontres.

- Quels types de rencontres? demanda Salim mal à l'aide, des hommes ou des bêtes.

Edwin prit un air serein et continua.

- Un mélange des deux. Les collines sont sauvages mais, jusqu'à présent, la garde impériale veillait sur la piste qui les traverse. Les choses ont changé. La dernière fois que j'y suis passé, j'ai repéré des traces d'ogres.

Ellana se contint d'éclater de rire difficilement devant la mine ahurie de Salim et Camille.

- Des traces de quoi? cria Salim tout étonné.

Ellana remarqua quelques têtes qui c'étaient retourner. Elles détournèrent rapidement devant le regard d'Ellana, emplie de menace.

- D'ogres. Je pensais qu'on en trouvait plus au Sud d'Ombreuse, mais apparemment certains ont trouvé refuge dans les collines de Taj, dit Edwin tout naturellement.

Ellana savais très bien qu'il jouait avec Salim, mais de là à le terrorisé. Elle croisa le regard d'Edwin et vu une étincelle de malice. Ellana entra dans son jeu.

- Vous nous faites marcher, pas vrai? dit Salim. Les ogres n'existent que dans les contes!

Ils se tourna vers les autres et Ellana fit oui de la tête. Bjorn acquiesça.

- Ils existent bonhomme, bien que le seul que j'ai vu ait été empaillé. Ça a suffi pour m'enlever toute envie d'en rencontrer un vivant.

- À quoi ressemblent-ils? questionna Camille.

- Ils mesurent jusqu'à trois mètres de haut et sont à moitié aussi larges. Ce sont des humanoïdes carnivores incroyablement agressifs qui vivent seuls ou en petites bandes, décrit Edwin.

Salim siffla.

- De sacrés animaux! lança-t'il

Maître Duom argumenta.

- Ce ne sont pas des animaux, du moins pas vraiment. Ils ont une certaines vie sociale et un langage rudimentaire. Ils utilisent des outils, des armes simples, et certains ont été vus avec des vêtements.

- Il y aura d'autres surprises de ce genre? demanda Salim inquiet.

Ellana sourit devant la remarque de Salim. Pourtant son esprit était ailleurs. Elle repensait à la réaction d'Edwin quand elle lui avait dit qu'elle était, d'après Carboist, la dernière princesse célestienne. Il l'avait regardé avec des yeux ronds, avant de lancer.

- Tu y crois?

-Je ne sais pas, je suis juste perdue. Je pense qu'une partie au fond de moi y crois.

Puis devant la mine confus d'Edwin, avait ajouté.

- Mais ça doit être un mensonge, si j'avais des « pouvoirs » je le saurais depuis le temps.

Edwin n'avait pas insisté et puis le silence était revenu.

Maintenant, elle se demandait si elle possédait vraiment des dons magiques.

Elle sortie de sa rêverie et reprit le fil de la discussion.

- ... des hommes et des femmes qui habitent une citadelle dans les Marches de Nord. Ils surveillent la montagne depuis des générations, et plus particulièrement les Frontières, le seul passage praticable dans la chaîne du Poll.

- Je croyais qu'il y avait la guerre là-bas, et que les Raïs avaient passé les montagnes, précisa Camille.

Edwin acquiesça, mais déjà Ellana repartait dans ses pensées. La discussion ne l'intéressait pas.

Elle repensa au paquet que lui avait donné Maître Carboist avant qu'ils ne partent. Ellana se demanda qu'est ce qu'il contenait. Elle se promit de l'ouvrir dès qu'elle serait seul.

Quand ils eurent fini de manger, ils repartirent un peu après le milieu de la journée. Artis avait acheté un cheval gris pommelé et Maniel et lui étaient revenus avant que le repas ne soient servis. 

Il faisait encore jour quand les lacs Ostengard firent leur apparition.

Edwin ordonna de monter le camp.

- Pourquoi ne pas continuer un peu? demanda Bjorn.

- Se serait stupide de nous engager de nuit dans les collines. Nous serons obligés d'y dormir deux fois, cela suffit. Nous n'aurions de toute façon aucune chance de trouver un campement aussi accueillant que celui-ci, exposa Edwin.

Le lieu était très agréable, en effet. De grands arbres descendaient jusqu'au bord d'un lac claire. Sur le sol, un tapis d'aiguilles et de gros cailloux pâles, sortaient de l'eau et remontaient jusqu'au rivage. L'endroit était tout simplement magnifique.

Camille et Salim essoufflés par la chaleur, coururent jusque dans l'eau pour se rafraîchir.

- Je pars chassé notre diner. Tu sais tirer à l'arc, Bjorn? interrogea Edwin.

- À peu près aussi bien que je couds, avoua le chevalier.

Ellana croisa le regard d'Edwin et dit :

- Je ne sais pas coudre, mais je touche une pièce à cents pas avec une flèche.

Devant le regard douteux de Bjorn, elle ajouta à l'intention du chevalier.

- Je peux te le prouver. Prends une pièce entre tes doigts et place toi contre cette arbre, là-bas, dit elle en désignant un grand chêne à cent mètres d'elle.

Le chevalier détourna le regard, embarrassé et Ellana n'insista pas, considérant que cette action prouvait son talent. Elle alla fouiller son sac et sorti son carquois, remplie de flèches, et son arc démonté qu'elle assembla en quelque secondes. Elle regarda Edwin et dit :

- Je suis prête.

Ils partirent ensembles dans la forêt. 

La quête d'Ewilan et une princesse surpuissanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant