Chapitre 33: Peur

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Le maître marchombre était assis sur le sol, contre un mur, attendant patiemment la mort, tout en agonisant. À ses pieds, trainaient cinq mercenaires avec des masques de grosses bêtes féroces: des mentaïs. À son thorax, on pouvait y voir une profonde entaille qui saignait abondamment. Une immense flaque écarlate s'élargissant à chaque instants, se formant sous lui.

- Sayanel s'écria-t-elle en arrivant.

Le marchombre ouvrit les yeux en entendant son nom, il leva la tête. De grosses goutes de sueurs sur son visage était visible et il crachait du sang.

- El...la...na, tenta-t-il d'articuler, d'une voix rauque et faible, quand elle s'agenouilla au près de lui.

- Chut, c'est bon, je suis là, tu n'as pas à t'en faire, lui chuchota-t-elle doucement, d'une voix douce.

Elle sentit les larmes qui lui montaient aux yeux et se résigna à regarder la blessure béante du marchombre. Elle était infectée et Sayanel perdait beaucoup de sang, beaucoup trop de sang.

- C'est bon, je vais te soigner, lui promit-elle

- Le joyaux est dans la cheminée de la maison, celle d'où tu es parti pour aller au Rentaï, continua Sayanel, les yeux vitreux qui incarnaient toute sa souffrance.

Ellana l'ignora. Elle posa ses mains sur la plaie, qui avait été ouvert au niveau du cœur, et ferma les yeux. La blessure de Sayanel se referma, ne laissant plus qu'une fine croûte à sa place.

- Voilà, c'est fait, annonça Ellana. Maintenant viens, tu as perdu beaucoup de...

Elle mit sa phrase en suspension, le maître marchombre avait teint blafard, ses yeux étaient clos et il ne bougeait plus. Ellana prit son poux. Elle attendit une minutes sans sentir le moindre battement. La marchombre hurla de douleur à l'intérieur d'elle. Ses larmes déferlèrent sur ses joues.

Elle attrapa Sayanel au cou et se mit à sangloter, tout en suppliant qu'il ne soit pas mort. Quand elle rouvrit les yeux, le maître marchombre était toujours devant elle, inerte. Il y eut un déclic dans son esprit. Maintenant devenue démon qui détenait une promesse de vengeance, Ellana se leva.

Ses yeux brillait de la même lueur que le chaos et ses pas étaient lents et lourds. Plusieurs mercenaires tentèrent de l'atteindre, tous furent projetés dans des cercles de feu dans lequel ils agonisaient, brûlaient puis mourraient.

Ellana continuait sa route au travers des mercenaires, éliminant tous ceux qui tentaient de la dépasser ou de la combattre. En quelques minutes, il ne restait plus que les cris des mercenaires qui n'étaient toujours pas morts ou les cendres de ceux qui avait été incinéré.

Ellana regarda autour d'elle, que venait-elle de faire? Elle avait perdu le contrôle, une fois de plus. Et une fois de plus, elle avait fait un massacre, un génocide.

Elle prit conscience de son pouvoirs, de sa puissance. Elle se rendit compte qu'il suffisait qu'un de ses proches l'énerve et elle pourrait le tuer, lui, elle et tout les gens autour d'eux. Tariel avait raison à son sujet, c'était un danger pour tous, une menace pour Gwendalavir. Et tout ça, elle n'en prenait conscience que maintenant.

Ses jambes ne purent la soutenir plus longtemps et elle se retrouva à genoux, fixant la boucherie dont elle était l'origine. Les soldats étaient partis et elle était seule.

Se pensait seule.

La marchombre entendit des pas derrière elle. Pourtant, elle ne tourna même pas la tête.

- Pars, je t'en supplie, je ne veux pas faire plus de mort, dit-elle, l'angoisse nouant sa voix.

- Je n'ai pas peur de toi, lui répondit Edwin. Je sais que tu ne me feras rien.

La quête d'Ewilan et une princesse surpuissanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant