La quête d'Ewilan et une princesse surpuissante

Chapitre 48: Comment un homme peut-il être aussi effrayant?

L'aube commençait à pointer quand le beau jeune homme au corps bien bâti sentit une ombre se glisser près de lui et déposer ses lèvres douces sur les siennes avant de recommencer encore et encore.

Le frontalier feignant son sommeil ne put résister plus longtemps : il saisit la belle jeune femme à ses côtés et l'attira contre lui. 

- Bien dormi? demanda une voix féminine à son oreille qui résonna comme une mélodie jusqu'à son cerveau. 

- Malgré le doux rêve dont tu m'as tiré, j'ai nettement préféré le réveil, murmura-t'il toujours aveugle. 

Soudain, l'index que sa fiancée avait posé sur ses lèvres fut retiré et il ne sentit plus aucune présence à ses côtés. Alors il se décida enfin à ouvrir les yeux. 

La vieille, il s'était écroulé dans son lit après avoir dû boire quelques verres en trop avec ses vieux amis. Ces derniers l'avaient d'ailleurs taquiné au sujet de Tariel. La maître d'armes n'avait pas voulu leurs annoncer les nouveautés et préféré qu'ils l'apprennent par quelqu'un d'autre. 

La discussion avait ensuite penché vers ses compagnons de voyage, notamment Ellana, qui avait tapé dans l'œil d'un de ses amis. 

À ce moment là, il s'était étouffé avec son verre de whisky.  « S'il savait », avait-t'il pensé. 

Le jeune homme mit un peu de temps à s'habituer à la lumière naissante du soleil. Après quelques secondes à cligner des yeux, il s'assit sur son lit et aperçut une belle jeune femme, habillée d'une chemise de nuit argentée faite en satin et en dentelle, le regarder avec un air moqueur sur un fauteuil à côté d'une table en verre recouvert de plusieurs verres et bouteilles d'alcool. Ses longs cheveux noirs brillaient sur ses épaules à la faible lueur du matin et son regard perçant montrait qu'elle ne venait pas de se réveiller.

- Que fais-tu debout à une heure pareille? la questionna-t'il.

- Je n'arrivais pas à dormir, répondit-elle tout simplement. Mais qu'est-ce qui c'est passé hier soir? Même un bar ne sent pas autant l'alcool. 

Le frontalier, exaspéré, se rallongea sur son lit et mit un coussins sur son visage. 

- Non, sérieusement, je plaisante pas, tu pus presque autant qu'un alcoolique, s'exclama Ellana en lui enlevant le coussin des bras. T'as fait venir un club de strip-tease ici?( sans moi?! )

Alors, Edwin se retourna sur son ventre et enlaça un deuxième coussin. Il n'était pas en état de répondre intelligemment. 

La marchombre rit doucement avant de caresser du bout des doigts son dos, faisant frémir le frontalier dès que son doigt s'éloignait un peu trop du milieu de sa colonne vertébrale. 

- Monsieur est fatigué on dirait, le taquina-t'elle. 

Edwin ne bougea pas d'un poil, excepté les légers frissons de son dos, et la laissa continuer son chemin sur ses omoplates, puis le long de sa colonne vertébrale et en finissant par s'éclipser vers ses lombaires, là où il craignait le plus nota Ellana. 

La jeune femme regarda Edwin et remarqua que son visage s'était détendu, ses yeux étaient fermés et sa respiration était régulière. Il s'était endormi.

Elle sourit avant de s'allonger confortablement face à lui et de bien l'observer. Ses cheveux blonds, courts, tout emmêlés encadraient un beau visage traits à la fois doux et dures. Sa peau basanée et usée s'était durcie avec les années de guerre qu'il avait vécu. 

Son coeur gonfla alors qu'elle rapprocha ses lèvres des siennes.

L'odeur de l'alcool était à l'heure, mais la jeune femme s'en fichait éperdument. Elle aimait Edwin, il n'y avait que ça qui comptait. Le reste était secondaire à ses yeux.