Chapitre 17🪽

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Leur petit voyage aux États-Unis n'avait pas été de tout repos. Saya s'était toujours doutée qu'il y avait un risque à se rendre chez Lawrence Jeliz. Pour autant, la réalité des blessures des garçons l'avait prise de court. Heureusement, Niel, qui avait travaillé un bon moment pour Jeliz, avait toujours l'adresse de deux docteurs qui ne posaient pas de question tant qu'on leur présentait du cash.

Niel avait cependant insisté sur le fait que ces praticiens ne diraient rien à la police, mais qu'ils ne se priveraient pas de parler à des amis de Jeliz. Saya avait souri en précisant qu'à son avis, Jeliz n'avait que très peu de véritables amis. Personne ne se donnerait la peine de poursuivre ses assassins. Elle imaginait plutôt ses rivales se ruer pour prendre se place.

Ce fut donc sans grande inquiétude qu'ils s'étaient rendus chez l'un des médecins et y avaient passé une partie de la soirée. Le docteur avait validé qu'aucun organe n'avait été sérieusement touché par la balle reçue par Franck et qu'il n'allait pas devoir subir de chirurgie. Il eut droit à une piqûre d'antidouleur et à un petit stock de pilules pour les jours à venir. De son côté, Niel devait appliquer de la crème sur ses quelques brûlures. Malgré la douleur et le nombre des plaies, tout cela n'était que superficiel et il n'aurait probablement que quelques légères marques qui finiraient par disparaître avec le temps.

L'après-midi était désormais bien entamé lorsque Saya ouvrit le portail de la propriété de Bärnkopf, sourire aux lèvres. Non seulement les garçons allaient s'en sortir, mais elle avait récupéré le plus beau des quatre dragons. Il allait faire le voyage dans un conteneur et n'arriverait sur le territoire que le lendemain, mais elle avait son cœur avec elle et l'assurance que, tant qu'elle vivrait, personne ne pourrait plus s'emparer d'Argos. Ils étaient en possession de deux dragons sur les quatre. Trois, si elle comptait Alaynah.

— Ça fait du bien d'être de retour en sécurité, déclara-t-elle en quittant le véhicule.

Franck s'extirpa lentement. Même refermée, sa blessure le faisait toujours souffrir et le docteur avait insisté sur la quantité de repos qu'il devait s'accorder.

— Au moins trois jours sans bouger, avait-il déclaré avec force.

Cela avait commencé par un long voyage en voiture jusqu'à l'aéroport, puis près de douze heures de vol. Le confort dans leur jet n'avait certes rien à voir à celui d'un voyage sur un avion de ligne, mais ce n'était tout de même pas ce qu'avait recommandé le docteur. Aussi, Franck se dirigea tout de suite vers sa chambre, pour s'allonger, soutenu par Saya.

Une fois son partenaire alité, elle se rendit compte que la maison était bien trop silencieuse.

— Arken ? Alaynah ? appela-t-elle en retournant vers le salon, puis en sortant à l'arrière de la maison.

Là, elle remarqua les changements dans le décor. Un arbre de plus de dix mètres était couché en travers du terrain, la neige avait été tant piétinée qu'il n'en restait presque rien sur le sol boueux et, plus effrayant que tout le reste, un immense dragon serpent s'était effondré dans le bois de la propriété. Il avait emporté avec lui au moins deux sapins, mais Saya imaginait que d'autres avaient subi des dégâts plus ou moins importants.

Saya hurla de nouveau pour essayer de repérer le lien et son chevalier. Niel finit par faire son apparition, s'inquiétant de l'entendre s'égosiller.

— Oh bordel ! lâcha-t-il en découvrant ce qui avait tout l'air d'un champ de bataille.

Saya ne trouva rien à répliquer et s'avança en direction de la créature qu'elle imaginait être Shala, le dragon de l'air. Il était statufié dans une position qui n'avait rien de normal. Selon toute vraisemblance, il était ainsi parce que son propriétaire avait trouvé la mort subitement.

Héritière de l'ætherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant