Chapitre 11

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Lisa et Lexie se tournèrent d'un même mouvement vers l'intrus, en tentant tant bien que mal de reprendre leur calme.

      - C'est pas tes oignons, Peter Mendoza, lui asséna Lexie avec un clin d'œil en direction de Lisa.

      - Tu as raison, j'en ai rien à faire, répliqua-t-il d'un ton supérieur qui aurait probablement irrité Lisa autrefois, mais qu'elle trouvait désormais attrayant. Lisa, on n'avait pas... ce truc à voir ?

Un silence s'installa, tandis que Lexie poursuivait sa tâche, dissimulant son sourire en pinçant les lèvres et en se cachant derrière Melody. Peter lança à Lisa un regard appuyé, qu'elle essaya de fuir, de façon à ne pas se retrouver à nouveau dans une situation gênante en présence de sa meilleure amie. Celle-ci les observait avec malice du coin de l'œil, et ne la lâcherait pas à coup sûr si elle se laissait dépasser par ses émotions.

      - Heu, oui, j'arrive tout de suite, répondit-elle.

      - Ok, alors je t'attends là où tu sais.

Après un bref signe de main vers les deux amies, il disparut à nouveau. Lexie repassa du côté de Lisa, une expression hilare sur le visage.

      - Tu pourrais lui dire que je suis au courant non ? Demanda-t-elle.

      - Peut-être. J'en ai marre de passer pour la potiche de service, bordel... Se plaignit Lisa, en passant ses mains dans ses longs cheveux bruns en un geste désespéré.

      - Ben, à ce rythme-là tes actions parleront bientôt d'elles-mêmes pour toi ma pauvre ! C'est une évidence qu'il ne te laisse pas indifférente, et je mettrais ma main à couper qu'il a très bien compris, ou si ce n'est pas le cas, parce qu'on sait bien que malgré tout il est un peu limité, il ne va pas tarder à le comprendre !

      - Merci, Lexie, pour le réconfort et les encouragements...

Lexie lui envoya un baiser silencieux, et Lisa finit par la quitter pour aller rejoindre Peter. A vrai dire, il lui avait demandé de le retrouver « là où elle savait » mais en réalité elle n'avait pas la moindre idée de ce que cela signifiait. La stalle de Diablo était déjà vide, elle sortit donc des écuries et jeta un regard aux alentours, sans trouver de trace du grand brun et de son cheval noir. Lisa pouffa intérieurement. On aurait dit le titre d'un mauvais film ou d'un roman à l'eau de rose.

Elle commençait à se demander s'il ne faisait pas exprès de la faire tourner en bourrique, puis elle eut l'idée de regarder son téléphone, qu'elle avait laissé en mode silencieux. Elle avait effectivement reçu un message de Peter. Il était avec Diablo à l'orée des bois, après les herbages, où ils étaient allés la dernière fois. Lisa souffla à l'idée de devoir traverser la totalité de la propriété à pieds, puis se mit en route.

Après avoir parcouru les quelques centaines de mètres qui la séparaient des bois, elle finit par apercevoir Peter, qui était tranquillement installé sur un tronc d'arbre, tout en tenant Diablo qui avalait goulument l'herbe qui avait poussé en masses sur le rebord du chemin après les dernières pluies. Elle s'approcha d'eux et lorsqu'elle arriva à sa hauteur, le regarda d'un air boudeur.

      - Je te remercie pour la petite randonnée improvisée, tu ne pouvais pas aller plus loin encore ? lui lança-t-elle.

      - Regarde le bon côté des choses Stevens, ça t'a fait une bonne mise en jambes, répondit-il, pas le moins du monde affecté par les remontrances de la jeune femme.

Lisa afficha un air renfrogné.

      - Je te rappelle que je suis estropiée, maugréa-t-elle.

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