21 : San Diego I

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—Elena ? M'interroge Kayne.
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—E-Elena ? Réitère-t-il cette fois-ci plus hésitant.

Je me contente de visser mes écouteurs à mes oreilles en guise de réponse et continue de pianoter sur mon téléphone.

—Tu es toujours fâchée ? murmure-t-il près de mon oreille d'une voix suave.

Son souffle sur ma nuque irradie mon épiderme de sa chaleur. Je me redresse brusquement et avance le siège au maximum.

—Tu sais, te voir rire et discuter tranquillement avec Shayn sans te soucier de moi me vexe. Tu vas me rendre jaloux. Dit-il sarcastiquement.

Si tu te comportais pas comme le connard que t'es, je serais pas aussi amère.

Je me terre toujours un peu plus dans mon silence et lève les yeux aux ciels. Le soleil tape fort, je ferais mieux de remettre mes lunettes si je ne veux pas commencer à avoir mal aux yeux.

Je fouille dans mon sac à la recherche de l'objet en question quand l'autre abruti donne un premier coup dans mon siège.

Puis un second, puis un troisième.

—Mais putain qu'est ce que tu me veux à la fin ?!

—Bonjour chaton, ravi d'avoir enfin ton attention.

Hein ? Mais il est défoncé ou quoi ?

Surprise par sa réponse, je me retourne vivement.

—Ne m'ignore pas. J'ai horreur de ça. Avoue-t-il doucement.

Notre contact visuel me fait perdre encore une fois mes moyens. J'ai l'impression que la colère que je ressentais jusqu'à présent s'amenuise.

Non, elle s'évapore.

Contre toute attente, il est le premier à rompre notre échange et détourne le regard en se raclant la gorge.

Je suis sans voix. Pour la première fois depuis que je connais ce bouffon, j'ai le droit à une phrase correcte, sans arrogance ou d'insulte.

À mon tour, mon regard dévie dans n'importe quelle direction opposée à la sienne.

Je suis sensée réagir comment là ?

—J-Je n'ai pas envie de te parler. Laisse moi tranquille je suis fatiguée. Répliquais-je en essayant de reprendre contenance.

L'expression de son visage se rembrunit, dévoilant de nouveau cette aura effrayante que je ne connais que trop bien maintenant.

Il s'accoude sur la portière et repose sa tête dans le creux de sa main gauche.

Pendant que l'atmosphère devient de plus en plus lourde, j'en profite pour reprendre mes investigations dans mon sac.

C'est pas possible c'est un sac ou un trou noir ?!

—Ça...Dit-il avant de s'interrompre.

—Ça quoi ? Soupirais-je lasse.

—Ça sera comme ça... tout le temps ? S'enquiert-il.

—La faute à qui hein ?! M'emportais-je. Tu me prends de haut, me prends pour une conne, me force à accepter une putain de collaboration et m'embarque dans une mission contre mon gré !

Scarlet BloodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant