Chapitre 26 : La voie de Beher part2/2

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Depuis le balcon du palais royal, le prince Dylan Eunart observait la scène avec une fascination mêlée d'inquiétude. Les chants de la foule montaient jusqu'à lui, des hymnes de révolte dénonçant la corruption de la couronne et liant le roi aux rites impies de son ancien conseiller Rayvan Naark. Ces accusations faisaient naître une peur sourde dans l'esprit du jeune prince. En bas, malgré la vigilance des gardes royaux, l'esprit de rébellion s'intensifiait. Les plus audacieux parmi les contestataires lançaient des pierres et divers objets sur les défenseurs du royaume. Ceux qui étaient appréhendés étaient traités avec une brutalité qui n'était que le reflet du sentiment d'injustice et qui nourrissait les braises de l'insurrection.

L'Ordre du Phénix gagnait en popularité, ses symboles de l'oiseau immortel étant affichés partout, même tagués sur les murs des demeures des nantis et sur l'extérieur du palais royal, qui semblait avoir perdu tout respect. Le prince, apercevant son ami, lui manifesta sa présence.

— Steve ! s'écria Dylan, les yeux pleins de joies.

Mais son ami, bien qu'ayant entendu l'appel depuis le balcon, réagit avec hostilité, jaloux du confort dans lequel vivait Dylan. Dans un geste de défi, il utilisa un lance-pierre pour tirer un projectile qui atteignit l'œil droit du prince.

Dylan hurla de douleur, son cri résonnant dans tout le palais. Paniqué, Steve prit la fuite, laissant le prince se tordre de souffrance. En entendant les hurlements de son fils, la reine Luisa, qui dégustait un thé dans son salon, se précipita vers la chambre du prince, suivie du capitaine de la garde royale, Alexander Roy.

Découvrant la gravité de la blessure, la reine fondit en larmes, redoutant le pire. Des souvenirs douloureux la hantaient, et sa colère éclata contre le capitaine.

— Comment avez-vous pu laisser cela arriver ?! s'écria-t-elle, la voix tremblante de rage. Il était sans surveillance alors qu'il s'exposait au danger !

Le capitaine Roy baissa la tête, cherchant ses mots.

— Ma reine, je suis désolé pour mon manque d'attention. Nous aurions dû mieux veiller sur lui.

Louisa ne pouvait contenir son indignation.

— Vos excuses sont insignifiantes ! Je veux le médecin royal immédiatement, ordonna-t-elle, sa voix brisée par l'émotion.

Elle fixa Alexander avec une intensité révélant une vulnérabilité rare, écho d'un drame passé qui expliquait sa froideur habituelle.

—  Comprenez bien, capitaine, votre sort dépendra de la survie de mon enfant.

Alexander hocha la tête, déterminé, puis s'éloigna pour exécuter ses ordres. Louisa se tourna vers son fils, ses larmes coulant librement.

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Dans l'antichambre royale, l'air était chargé d'une tension électrique. Le roi Eunart, flanqué de ses subordonnés, partageait ses appréhensions face aux troubles qui agitaient son royaume.

— Les temps étaient plus simples avec Naark, murmura le roi, les yeux perdus dans le vide.

Le commandant de la troisième légion, Liam Roy, indigné par la mention de l'ancien conseiller, synonyme de trahison, martela la table de son poing, provoquant un sursaut collectif.

— Comment pouvez-vous encore prononcer son nom ?! s'écria-t-il, les yeux flamboyants de colère.

Le roi leva une main apaisante, tout en empathie pour les épreuves traversées par son peuple.

— Je comprends votre colère, commandant Roy. Mais il nous faut garder notre calme et notre unité en ces temps troublés, sermonna-t-il.

Néanmoins, le commandant, imperturbable, tonna avec une véhémence croissante.

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