Chapitre 17 : Complot sordide

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Tilul émergeait de la brume comme une vision d'un autre monde, ses contours flous baignant dans une atmosphère d'éternité. Les murailles, vestiges d'un passé lointain, s'élevaient majestueusement, protectrices des secrets que renfermaient les ruelles pavées. Les lanternes, tremblantes sous le souffle du vent, jetaient des ombres mouvantes qui dansaient sur les pierres usées par le temps.

Au cœur de la cité-état, la forteresse se dressait, imposante et inébranlable. Ses murs de granit, taillés par des mains habiles et anciennes, racontaient des siècles de défense et de défi. Les tours, fines et orgueilleuses, s'élançaient vers le ciel, comme pour défier les dieux eux-mêmes. Les portes, robustes et invitant au respect, étaient l'œuvre d'artisans qui avaient su allier la beauté à la fonctionnalité.

Les fenêtres, étroites et stratégiques, étaient les yeux de la forteresse, permettant aux fusiliers de surveiller et de protéger leur domaine. De là, ils pouvaient voir les alentours, prêts à repousser tout ennemi qui oserait s'approcher de Tilul.

Au cœur du brouillard éthérée, les renforts de la fédération se matérialisèrent, leurs silhouettes se découpant dans le voile mystique qui enveloppait la cité. La confusion était palpable parmi eux, désorientés par leur arrivée soudaine et la brume qui les entourait.

Orland, dont le visage portait les stigmates de la bataille récente, se tourna vers ses compagnons, une lueur d'inquiétude dans le regard.

— On dirait que nous sommes bien arrivés à bon port, mais ma magie me sera inaccessible pour les trois prochains jours, confia-t-il, sa voix grave trahissant la préoccupation qui pesait sur son esprit.

La nuit avait enveloppé Tilul de son manteau étoilé, et, contre toute attente, les rues s'animaient d'une foule en effervescence. Les habitants, comme s'ils étaient poussés par une force invisible, semblaient célébrer un événement mystérieux. Les rires et les chants s'élevaient dans l'air, contrastant étrangement avec l'atmosphère tendue qui régnait parmi les voyageurs.

Les lanternes vacillantes projetaient leurs lueurs dansantes sur les visages des citoyens, créant un tableau vivant qui oscillait entre joie et malaise. Les compagnons, se serrant les uns contre les autres, savaient qu'ils devaient rester vigilants. Sans la magie d'Orland pour les protéger, ils étaient plus vulnérables que jamais.

Galbasul, son visage éclairé par la lueur incertaine des lanternes, partagea une vérité troublante avec ses compagnons.

— Les habitants ont peur des créatures diurnes . Ils vivent maintenant la nuit, c'est leur nouveau refuge, murmura-t-il, son regard scrutant les ombres mouvantes.

Le groupe étranger dans cette ville de mystères, sentait le poids des regards méfiants et accusateurs des citoyens de Tilul. Galbasul, d'une voix ferme, les exhorta à ne pas céder à la panique.

— Restez calmes. Ne leur donnez pas de raison de nous craindre davantage, conseilla-t-il, alors que les murmures hostiles en langue inconnue montaient autour d'eux.

L'arrivée soudaine des soldats avait jeté un froid sur le groupe déjà éprouvé. Leur équipement, mélange de fonctionnalité et d'intimidation, ne laissait aucun doute sur leur préparation au combat. Dymitrov Medraged, le capitaine, imposait le respect par sa stature et son armure sombre, détaillée de rouge, qui évoquait autant l'autorité que la menace.

— Qui êtes-vous, étrangers, et quelles sont vos intentions ici ? Sa voix, bien que calme, portait un soupçon de menace, ses hommes encerclant le groupe avec une discipline militaire.

Galbasul, avec un geste simple mais significatif, ôta son couvre-chef, révélant son identité. La surprise du capitaine était palpable, et son changement d'attitude fut immédiat.

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