II. Comme des aimants (🍋)

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Nous n'étions que des enfants, et pourtant... Dieu sait si les enfants peuvent être cruels...

J'étais différent...

Différent comment ? Qu'ont-ils perçu exactement ? J'ai tout fait pour être comme eux. J'ai façonné mes attitudes, mon apparence, mes paroles, et pourtant...

Dans la cour de l'école, je ne vois que des doigts, des doigts pointés sur moi.

Je n'entends que des rires et des insultes.

Je suis seul, et ils sont tous.

Je suis différent.

J'ai grandi dans ce mensonge, dans l'image qu'on attendait de moi.

J'ai menti aux autres et je me suis menti à moi même, comme une réponse à la promesse que je m'étais faite de ne plus jamais avoir à supporter ça.

Ces rires et ces regards me détruisent. Ils ont laissé en moi des cicatrices, des plaies suintantes qui ne se sont jamais vraiment refermées.

Les années ont passé, l'enfant différent a appris à se cacher derrière tous ces mensonges pour devenir un homme "comme les autres".

Le décors change.
De cours d'école il passe à puit sans fond.

Une détonation dans la nuit suivie d'une douleur comme nulle autre pareille.

La haine d'un homme sans cœur qui me détruit... La terreur d'être enfermé dans ce trou de cauchemars pour l'éternité, loin de la vie, loin de lui...

Être humilié pour qui je suis, encore, toujours, devant le monde entier.

Mais... l'amour m'a sauvé.

Gabriel...

Tu t'es offert à moi sans condition et ce don est le plus précieux des trésors. Tu as pansé toutes mes blessures, soigné l'enfant moqué, tu m'as tiré hors de mon puit, tu as effacé mes peurs...

Mais Gabriel, tu t'éloignes de moi ; j'essaie de te retenir mais tu pars en me tournant le dos... Je te vois devenir si petit que tu n'es plus qu'un point. J'essaie de crier pour te dire de rester mais tu n'es déjà plus là...

Gabriel !

GABRIEL !

*

Gabriel fut réveillé en sursaut par le cri de Jordan.

- "Jordan, Jordan... Je suis là, tout va bien...", dit-il en secouant doucement son épaule.

Puis il toucha son front. Des perles de sueur en ruisselaient.

- "Mon dieu, tu es trempé..."

Quand Jordan ouvrit les yeux, son regard se posa immédiatement sur Gabriel penché sur lui, qui l'observait, l'air inquiet. En un instant, ses peurs disparurent, son rythme cardiaque ralentit ; il revint à lui.

- "Gabriel, tu es là...!"

Il aggripa sa main comme si le contact avec sa peau était la seule chose qui pouvait le ramener à la réalité. Comme s'il avait peur de voir son repère disparaître, se dissiper de la même manière que s'il n'avait jamais existé.

- "Bien sûr, je suis toujours là. Tu as encore fait un cauchemar..."

- "Un cauchemar, oui... C'était un cauchemar...", souffla t'il.

Gabriel s'approcha de Jordan et contempla son visage. Ce visage qu'il avait tout le loisir d'observer, à tout moment, depuis des mois.

Il caressa avec douceur et du bout des doigts les grains de beauté sur sa joue.

- "Jordan Bardella...", dit Gabriel, en souriant.

- "Gabriel Attal...", lui répondit Jordan, avant de marquer un silence et d'ajouter :

"Monsieur le premier ministre..."

En réponse, Gabriel le regarda les yeux remplis de désir, et chuchota à son oreille, en appuyant bien chaque syllabe :

- "Monsieur le Président du Rassemblement National..."

Le regard de l'un alla se nicher au plus profond du regard de l'autre ; ils se regardaient vraiment.

Ils se voyaient sans filtre, tel qu'ils étaient.

Leurs deux corps se rapprochèrent comme deux aimants attirés. Leurs peaux s'agrippèrent tandis qu'ils s'embrassaient avec passion.

Ils entrèrent l'un dans l'autre, au rythme des battements de leurs cœurs, dans une danse ondulée et charnelle. Leurs mains glissaient partout, ils avaient besoin de se sentir, de se toucher, de mettre en contact avec l'autre chaque aspect de leur être.

Quand Jordan attrapa les poignets de Gabriel pour les tenir fermement contre le matelas, au dessus de sa tête, les deux hommes étaient si excités qu'ils jouirent les yeux dans les yeux. Leur jeu de regard ne s'interrompit que lorsqu'ils s'embrassèrent profondément, se dévorant mutuellement, encore électrisés de plaisir.

- "Nos différences sont le lien qui nous unit pour l'éternité...", murmura Gabriel, comme un rappel de leur promesse du passé.

-"Gabriel Attal, vous me rendez toujours aussi fou...", répondit Jordan en le regardant.

[Bardella et Attal] Plaisirs interdits (🔞🍋) - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant