[Bardella et Attal] Plaisirs interdits (🔞🍋) - Tome 2

IX. Un silence oppressant

Gabriel avait passé une très mauvaise nuit.
Il avait appelé plusieurs fois Jordan dans la soirée, envoyé des messages, mais n'avait eu pour seule réponse qu'un silence pesant, angoissant.

Bon sang, Jordan, qu'est ce qu'il se passe ?

Dans son lit, il s'était tourné, et retourné, un nombre incalculable de fois. Il n'osait croire en ce pressentiment qui grandissait en lui, cette intuition que quelque chose n'allait pas.

Leur conversation de la veille lui revint en mémoire. Certes, il lui avait semblé percevoir, l'espace d'un instant, un malaise dans la voix de Jordan, mais la façon dont leur échange s'était terminé l'avait rassuré. Il y avait retrouvé leur lien si puissant, qui transparaissait dans tous les aspects de leur relation.

Mais alors, ce silence...?

Quand enfin le sommeil le rattrapa, ce ne fut que pour l'emporter dans un délire onirique tourmenté, sombre, où mille scénarios à l'issue dramatique se dessinaient dans sa tête.

Au petit matin, il appela une nouvelle fois, mais n'obtint toujours aucune réponse. C'est avec une inquiétude extrême, qui prenait naissance au creux de son ventre, qu'il retrouva Damien et Constance, deux de ses conseillers, qui l'accompagnèrent à la conférence de presse.

Il ne lâcha pas son téléphone, glissé en mode vibreur au creux de sa poche, ce qui ne l'empêcha pas de l'en sortir toutes les minutes pour vérifier que Jordan ne l'avait pas appelé.

Après un rapide échange avec son équipe, Gabriel fit son arrivée derrière son pupitre et prit la parole devant une centaine de journalistes pour annoncer officiellement sa candidature :

- "Mesdames et Messieurs les journalistes, chers concitoyens,
Aujourd'hui, je me tiens devant vous avec une grande détermination et une profonde conviction. Après mûre réflexion et de nombreuses consultations, j'ai décidé de me porter candidat à l'élection présidentielle."

Puis, pendant plus d'une heure, il répondit avec brio aux questions parfois complaisantes, parfois acerbes, des journalistes. Il parvint sans difficulté à esquiver les commentaires portant sur l'affaire Bompiez et sur sa relation supposée avec Jordan Bardella.

Devant les caméras, il retrouva son éloquence, son aisance naturelle ; c'était un exercice dans lequel il se sentait parfaitement à sa place.

Cependant, tandis qu'il répondait aux différentes questions sans rien laisser paraître, sa main n'avait pas quitté sa poche. Mais il ne perçut pas la vibration qu'il attendait...

A peine la conférence terminée, il envoya un nouveau message à Jordan :

-" Je t'en prie, donne moi des nouvelles Jordan, tu me manques..."

Puis, vint le moment du déjeuner, où il alla dans un restaurant avec Damien et Constance. Lors du repas, ils se félicitèrent du bon déroulé de la conférence de presse.

- "Voilà, on ne peut plus reculer, Monsieur Attal, la machine est lancée ! La prochaine étape sera de se déplacer dans les régions et rencontrer les maires pour obtenir les 500 signatures", se réjouit Damien.

Le déjeuner se passa dans une ambiance agréable et détendue, néanmoins c'est un sourire de façade qu'affichait Gabriel ; sa véritable préoccupation portant sur le fait qu'il n'avait toujours pas de nouvelles de Jordan.

Lorsque Constance annonça qu'elle devait les quitter pour rejoindre Yanis et commencer à organiser les déplacements à venir, Damien proposa à Gabriel de retourner au bureau pour élaborer ensemble les projets à mettre en oeuvre en priorité. Mais Gabriel sentait l'angoisse monter en lui de façon grandissante et préféra rentrer dans son appartement, pour, prétendit-il, travailler seul et dans le calme.

La vérité étant qu'il n'était plus capable de se concentrer, tant le silence de Jordan l'inquiétait.

De retour chez lui, il l'appela à nouveau plusieurs fois.

Ce silence et cette incertitude devinrent tellement oppressants qu'il n'était plus capable de penser à autre chose.

Et lorsque son téléphone sonna enfin, il décrocha immédiatement.

Mais la voix au bout du fil n'était pas celle qu'il espérait.