[Bardella et Attal] Plaisirs interdits (🔞🍋) - Tome 2

XXI. Tu n'es pas lui

- "Jordan ! Réveille toi"

Emma secoua doucement l'épaule de Jordan, qui dormait depuis quarante-cinq minutes, la tête sur ses genoux.

- "Jordan, j'ai mal au dos, j'ai besoin de bouger, réveille toi"

Jordan ouvrit un oeil, et émergea avec difficulté.

- "Je me suis assoupi", dit-il.

- "C'est le moins qu'on puisse dire !", répondit Emma, en souriant.

Elle ajouta :

"Bon, je crois qu'il va falloir qu'on se change les idées ce soir. Toi et tes peines de coeur, moi et ma recherche d'appartement qui n'avance pas... Si on sortait s'amuser un peu ?"

Jordan leva un sourcil.

-"Hmm, là, vraiment, je ne sais pas... Je..."

Il s'interrompit par un soupir, à court d'argument.

-"Allez, prépare toi et on y va. Je ne vous laisse pas le choix, Monsieur Bardella !", insista t'elle, l'air enjoué.

Ainsi, Jordan se retrouva emporté par la tornade Emma, son enthousiasme et sa joie de vivre communicative.

Les deux amis dînèrent au restaurant et dégustèrent un bon repas agrémenté d'une bouteille de vin.

Comme souvent en sa présence, le sourire revint timidement sur les lèvres de Jordan.

Pourtant, au delà des rires de façade, ses peurs étaient toujours là, et cela, Emma le savait fort bien...

- "A nos galères !", clama t'elle en tendant son verre vers Jordan, qui l'entrechoqua avec le sien.

Après le repas, elle l'emmena dans un bar parisien, ils s'installèrent quelque peu à l'écart afin que Jordan puisse se fondre dans la masse sans attirer les regards.

Emportés par l'ambiance festive et plusieurs verres d'alcool, les deux amis rièrent, dansèrent, et refirent le monde.

Vers deux heures du matin, Jordan perdit de vue Emma.

Il finit par la retrouver quelques minutes plus tard. Elle était captivée par une jeune femme brune avec laquelle elle était en grande conversation ; Jordan capta sans difficulté un échange de regard qui en disait long sur leur complicité naissante. Les mains d'Emma ne tardèrent pas à se promener sur les hanches de la jeune femme...

Au bout d'un moment, elle vint s'approcher de Jordan et lui dit à l'oreille, en criant pour se faire entendre malgré la musique :

- "Je rentre à l'appart ! On ira dans ma chambre ne t'en fais pas !",

Elle lui adressa un clin d'œil, puis ajouta :

"Et toi, tu fais quoi ?"

- "Je vais rester encore un peu... Et puis je rentrerai tranquillement. Passe une bonne nuit !"

Jordan observa son amie s'éclipser au bras de la jolie brune, puis retourna au bar commander un autre verre.

Son attention fut alors captée par une voix à côté de lui :

-"Jordan Bardella ?"

Il tourna la tête et se trouva nez à nez avec un jeune homme, élégant et au sourire charmeur.

"Mais oui c'est bien vous ! Enchanté, je m'appelle Pierre. Je suis un de vos plus fervents admirateurs", dit-il en lui tendant la main.

*

Après leur conversation et leurs confidences, sa relation avec Emma avait subtilement changé.

Jordan s'était surpris à avoir accueilli avec un certain soulagement les révélations d'Emma sur son attirance pour les femmes. En effet, cela avait mis fin immédiatement à toute forme d'ambiguïté.

Surtout, cela lui avait fait réaliser qu'il n'était en effet pas réellement attiré par elle, mais par ce qu'elle représentait ; à savoir la perspective de vivre une relation de couple qu'il pourrait officialiser sans crainte du jugement des autres, qui lui aurait permis de vivre une vie conforme à l'image qu'il voulait renvoyer.

Mais une fois de plus, Emma avait eu raison. Jordan avait désormais conscience de la véritable nature de leur relation ; elle était comme une soeur, une confidente, son alter ego au féminin.

Par ailleurs, arrivée depuis peu à Paris, elle avait eu des difficultés à trouver un logement ; Jordan, qui vivait seul dans un grand appartement, lui avait proposé d'emménager avec lui, lui mettant sa chambre d'amis à disposition.

En contrepartie, elle lui avait suggéré de simuler publiquement une relation de couple, ce qu'il avait accepté. L'idée avait en réalité émané de Marine Le Pen, qui avait surtout pensé à l'image publique du candidat aux présidentielles du Rassemblement National ; mais elle avait également pensé que cela pourrait l'aider à surmonter ce sentiment de honte qui ne le quittait plus depuis l'affaire Bompiez.

*

Jordan empoigna la main de l'homme et lui dit en souriant :

-"En effet, c'est bien moi"

La discussion s'engagea rapidement sur la politique, et ne tarda pas à dériver sur des aspects plus personnels.

Pierre commença à faire d'insistantes allusions sur sa relation supposée avec Gabriel Attal, que Jordan esquiva.

Cependant, il avait beaucoup bu et commençait à ne plus avoir les idées claires.

Lorsque Pierre commença à s'approcher de plus en plus de lui, au point que leurs doigts se frôlent et que leurs bras se touchent, Jordan ne remarqua tout d'abord rien.

La main de Pierre commença alors à cheminer doucement sur la cuisse de Jordan, dont la capacité à réagir commençait à être véritablement altérée.

Il fronça les sourcils en comprenant ce qu'il était en train de lui arriver, et lorsque l'image de Gabriel apparut dans ses pensées, il eut un sursaut et repoussa la main de l'homme.

-"Que se passe t'il, je ne te plais pas ?"

Tu n'es pas lui.

Il se leva d'un bond, au point de renverser sa chaise, et quitta les lieux en titubant, sous le regard rempli d'incompréhension du jeune homme.

Dehors, il héla un taxi.

Sur le siège arrière, son corps s'affala, son esprit alcoolisé divagua durant tout le trajet ; il articula des paroles incompréhensibles auquel le chauffeur ne prêta pas attention, habitué à cette heure à transporter des personnes dans un état presque comateux, voire délirant.

Lorsqu'il arriva, il monta péniblement l'escalier, s'accrochant à la rampe avec difficulté. Devant la porte, il laissa son doigt appuyé sur la sonnette plusieurs secondes, puis une deuxième fois, jusqu'à ce qu'enfin on vienne lui ouvrir.

-"Jordan ?! Qu'est ce que tu fais là ?"

Gabriel lui avait ouvert en pyjama, les yeux ensommeillés, les cheveux en bataille. Il le regardait avec incompréhension.

-"Bon sang Jordan, tu as bu ! Tu pues l'alcool ! Entre..."

Il s'approcha de Jordan dont il passa le bras autour de son épaule, afin de le soutenir pour le faire entrer dans son appartement, puis referma la porte derrière eux.