[Bardella et Attal] Plaisirs interdits (🔞🍋) - Tome 2

XXII. Près de moi (🍋)

-"Tu tiens à peine debout, viens t'asseoir", dit Gabriel en l'accompagnant jusqu'au canapé.

Il jeta un oeil sur l'horloge et constata qu'il était près de quatre heures du matin. Il commençait à peine à émerger totalement et réaliser vraiment ce qu'il se passait.

Jordan ne disait rien ; tel un pantin désarticulé, il se laissait manipuler par Gabriel.

Comme Jordan l'avait fait pour lui deux jours plus tôt, Gabriel lui retira ses chaussures et son manteau, et l'aida à s'installer confortablement.

-"Tu n'y as pas été de main morte, j'ai l'impression...", dit-il en lui tendant un verre d'eau.

Lorsque son bras fut proche de Jordan, celui-ci l'agrippa avec fermeté, stoppant le mouvement de Gabriel en plein élan. Jordan leva la tête vers lui, et plongea son regard vitreux dans le siens.

-"Gabriel... Je t'aime, tu sais"

Gabriel sourit en voyant l'homme si fragile, vulnérable.

-"Oui, Jordan, on en reparlera dem..."

Jordan l'interrompit pour ajouter, d'une voix avinée :

-"Je t'aime vraiment, Gabriel"

- "Tu devrais aller dormir... Je t'accompagne au lit, je dormirai sur le canapé"

Une nouvelle fois, il plaça le bras de Jordan au dessus de ses épaules et, en le tenant par la taille, l'accompagna dans son lit. Il l'y allongea, lui retira son pantalon et s'apprêta à quitter la pièce pour rejoindre le salon.

Mais Jordan l'attrapa par le t-shirt pour le retenir.

-"Reste près de moi...", murmura t'il.

-"Jordan, tu n'es pas dans ton état normal... Je ne vais pas loin, je suis juste à côté, on se voit à ton réveil, je..."

-"S'il te plaît Gabriel, reste près de moi", implora Jordan.

Alors Gabriel s'assit sur l'épais fauteuil en cuir installé dans un coin de la chambre.

- "Voilà voilà, je suis là"

- "Près de moi, Gabriel... S'il te plaît..."

Gabriel poussa un soupir et se releva pour prendre place dans le lit, aux côtés de Jordan.

-"Voilà, comme ça...", chuchota Jordan, tout en plongeant dans le sommeil.

Gabriel ne parvint pas à se rendormir tout de suite ; dans la pénombre, son regard restait fixé sur le visage paisible de Jordan.

*

La clameur d'une foule...

Je suis là. Il avance vers moi, mais...

La foule l'appelle...

Il passe à côté de moi...
Je ne le vois plus...
Je m'efface...
Je m'estompe...

Au bout du couloir, il ouvre une porte...

Ils sont tous là...
Ils l'acclament, scandent son nom.

Tandis qu'il les salue, il me voit au loin... Je disparais dans la cohue...

Il essaie de me suivre, mais la foule est trop dense et l'en empêche...

Gabriel...!

*

- "Je suis là, Jordan, tout va bien", murmura Gabriel en passant sa main dans les cheveux de l'homme.