Reviens à la maison

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Et voilà pour la deuxième partie !

J'aime tellement écrire cette histoire que j'ai l'impression de laisser tomber Siloé en partant cette semaine. Sachez juste que j'écris cette histoire avec beaucoup de bonheur. Jusqu'à penser à ce que je vais vous raconter pendant mes heures de travail. Oups.

Je vous souhaite une belle semaine ! Quelle soit pleine de lecture bardatall  !

Bisouuuus 😘





Je ne détestais pas mon père, mais depuis six mois, je n'arrivais plus à l'aimer non plus. C'était peut-être des mots forts, mais c'est ce que je ressentais à l'intérieur de moi. Moi qui voulais absolument passer du temps avec lui avant, je faisais tout pour l'éviter maintenant.

Après le dernier débat avec Jordan, papa m'avait expliqué la décision qu'il avait prise et ce qu'il avait demandé au brun. La promesse de ne plus jamais nous revoir, de ne plus nous fréquenter.

J'avais beaucoup pleuré ce matin-là, le suppliant encore et encore d'appeler Jordan et de lui dire de venir à la maison. J'avais même voulu lui voler son téléphone pour l'appeler moi-même. La discussion ne s'était pas très bien finie. On s'était disputé vraiment fort, comme ce n'était jamais arrivé.

Mon père n'était pas un homme qui cédait à mes caprices la plupart du temps. Mais je pensais réellement cette fois-ci qu'il allait le faire. Parce que j'étais tellement triste de ne plus pouvoir voir Jordan. Je pensais que ma douleur lui aurait suffi à revenir sur sa décision. Mais il n'en fut pas ainsi.

Je ne comprenais pas moi-même pourquoi l'absence du brun me pesait autant. Je ne l'avais vu que deux jours. Est-ce que c'était ça ce qu'on appelait le coup de foudre familial ? Papa m'avait souvent parlé de ça. Le jour où il m'avait pris dans ses bras pour la première fois, il avait eu un coup de foudre. Il m'avait expliqué :

« La première fois que je t'ai pris dans mes bras, c'est comme si toute la terre s'était arrêtée de tourner. Tu as réchauffé mon cœur, illuminé les images plus ennuyantes, enlevé le poids de mes épaules. Je me suis senti respirer comme si je ne l'avais jamais fait de ma vie."

En y repensant, c'est ce que Jordan m'avait fait ressentir quand nous avions passé l'après-midi ensemble. J'étais juste heureux, ne me souciant plus de rien. J'adorais rire avec lui, j'adorais aussi me battre avec lui. J'aimais sa façon qu'il avait de me rabrouer gentiment, sans méchanceté, toujours avec cette lueur de tendresse et de malice dans les yeux. J'avais l'impression d'être comme avec Papa. J'aurais aimé qu'il le rencontre lui plutôt que Stéphane, il y a huit ans. Parce que j'étais sûr que j'aurais deux pères aujourd'hui.

Même si j'avais vu d'un mauvais œil le rapprochement des deux hommes au début, j'avais vite compris que Jordan aimait Papa, et que Papa aimait Jordan. C'était aussi visible qu'un nez de Jean Lassalle au milieu de la figure. Je connaissais mon père par cœur. La façon dont il regardait le brun, le sourire qui lui envoyait. Je ne l'avais jamais vu faire. Même pas avec ce bête de Stéphane.

Alors je ne comprenais pas son comportement. Si Jordan voulait être avec nous, que Papa le voulait aussi et que moi aussi, pourquoi on n'avait pas le droit d'être une famille ?

Il m'avait expliqué tout un tas de choses sans queue ni tête. Avec la politique, les journalistes, notre passé. Mais je m'en fichais. Je voulais continuer à jouer avec le brun, continuer à me faire rabrouer. Je voulais qu'il m'aide à faire mes devoirs, qu'il coure avec nous les dimanches, qu'on fasse plein de pizzas ensemble, qu'il vienne me supporter pendant mes courses. Et puis même que l'on pourrait aller en vacances tous ensemble ?

Cette année, j'y avais été tout seul avec Mamie, Nikolaï et mes tantes. Papa ne nous avait pas rejoint. Il avait passé ses vacances tout seul avec un collègue à lui sur un bateau. Ça avait beaucoup énervé Mamie.

Dans les yeux d'un fils.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant