Notre Dame de Paris une nouvelle chance

Chapitre 10

Le jour avance lentement, comme si le temps lui-même hésitait à dévoiler ce qu'il réserve aux âmes tourmentées de Notre-Dame. Les révélations de la Reine Recluse ont laissé Esmeralda troublée, mais elles ont aussi éveillé en elle une nouvelle force, un désir de comprendre qui elle est vraiment. Pourtant, cette quête de vérité est supplantée par l'urgence de sa situation actuelle : elle est une fugitive, traquée par les autorités, et le refuge que lui offre Notre-Dame pourrait bien se transformer en une prison mortelle.

Claude Frollo, quant à lui, lutte contre des démons intérieurs de plus en plus puissants. Depuis sa rencontre avec la recluse, il sent le poids des années de secrets et de mensonges peser lourdement sur son âme. Esmeralda, avec sa beauté innocente et sa douceur naturelle, représente tout ce qu'il désire et tout ce qu'il a juré de renier. Elle est à la fois une tentation et un châtiment divin, une épreuve ultime qui menace de le briser.

Enfermée dans sa chambre, Esmeralda est assaillie par des pensées contradictoires. Les paroles de la Reine Recluse résonnent encore dans son esprit, et elle se demande si cette femme pourrait vraiment être liée à son passé. Mais à chaque fois qu'elle tente de réfléchir à ces révélations, l'ombre de Frollo envahit ses pensées, la rappelant à la réalité. Elle sent que l'archidiacre cache encore quelque chose, quelque chose de terrible qui pourrait changer la donne.

La nuit tombe sur Paris, et avec elle, l'atmosphère oppressante de Notre-Dame se fait plus lourde. Frollo, seul dans sa chambre, ne trouve pas le repos. Il tourne en rond, son esprit dévoré par la culpabilité, la peur et un désir qu'il ne peut plus réprimer. Il sait qu'il doit faire un choix : sauver son âme en renonçant définitivement à Esmeralda, ou se laisser consumer par cette passion destructrice.

Finalement, incapable de résister plus longtemps, il se décide à agir. Frollo sort de sa chambre, se faufilant dans les couloirs sombres de la cathédrale. Il monte lentement les escaliers en colimaçon qui mènent à la chambre d'Esmeralda, ses pensées un mélange de résolution et de désespoir. Il sait que cette nuit sera décisive, qu'il devra affronter la vérité de ses sentiments, quoi qu'il en coûte.

Pendant ce temps, Esmeralda, allongée sur le lit, sent une angoisse croissante la gagner. Elle se redresse, incapable de rester immobile, et se dirige vers la fenêtre pour regarder les lumières de Paris en contrebas. La ville semble si paisible, si loin des tourments qui l'habitent. Elle ferme les yeux un instant, tentant de trouver un peu de réconfort dans la tranquillité de la nuit.

C'est alors qu'elle entend un bruit derrière elle. Esmeralda se retourne brusquement et aperçoit Frollo, debout dans l'ombre de la porte, son visage marqué par la fatigue et la détresse. Son cœur se serre en le voyant ainsi, mais elle sent aussi un frisson de peur parcourir son corps. Elle sait que cet homme est en train de lutter contre lui-même, mais elle ignore jusqu'où cette lutte pourrait le mener.

« Monseigneur... » murmure-t-elle, cherchant à briser le silence oppressant qui les entoure.

Frollo s'avance lentement dans la pièce, ses yeux fixés sur elle, comme si chaque pas le rapprochait un peu plus du précipice. « Esmeralda, » murmure-t-il, sa voix brisée par l'émotion. « Je... je ne peux plus lutter contre ce que je ressens. »

Esmeralda recule instinctivement, sentant la tension dans l'air se densifier. « Monseigneur, vous devez vous ressaisir. Ce que vous ressentez... ce n'est pas vous, c'est la tentation. »

Frollo secoue la tête, un sourire amer déformant ses lèvres. « La tentation... oui, je l'ai combattue de toutes mes forces, mais elle m'a vaincu. Je suis un homme de Dieu, mais devant vous, je ne suis plus qu'un homme, faible et impuissant. »

Il s'approche davantage, et Esmeralda, prise de panique, cherche à mettre plus de distance entre eux. « Vous ne comprenez pas, » dit-elle d'une voix tremblante. « Je ne suis pas ce que vous pensez. Je ne suis qu'une fille de la rue... »