Chapitre sans titre 28

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Le matin est froid et gris lorsque Frollo, Esmeralda, et Quasimodo quittent leur maison, le cœur lourd de colère et de chagrin. Depuis qu'ils ont découvert la vérité sur la trahison de Phoebus, ils n'ont qu'une idée en tête : le confronter, lui faire face pour exprimer toute la douleur et la rage qu'ils ressentent. Ils savent que cette confrontation ne ramènera pas Jehan, mais elle est nécessaire pour trouver un semblant de paix.

Ils traversent les rues de Paris, en direction de la prison où Phoebus est enfermé. La ville, encore endormie, semble refléter l'obscurité qui habite leur cœur. Frollo marche en tête, son visage fermé, ses pensées tournées vers la vengeance. Esmeralda, à ses côtés, serre les poings, essayant de contrôler la tempête d'émotions qui bouillonne en elle. Quant à Quasimodo, il avance avec détermination, prêt à protéger ses amis, même dans ce moment de confrontation.

Lorsqu'ils arrivent à la prison, ils sont accueillis par le gardien, un homme au visage sévère qui les mène à la cellule de Phoebus sans poser de questions. La rumeur de l'attaque orchestrée par le capitaine a circulé, et même les gardiens regardent désormais Phoebus avec mépris.

La cellule de Phoebus est sombre et austère, une simple pièce de pierre avec une petite fenêtre grillagée laissant entrer une lumière froide. Phoebus est assis sur une paillasse, ses traits marqués par la fatigue et la déchéance. Lorsqu'il voit Frollo, Esmeralda, et Quasimodo entrer, un sourire sarcastique étire ses lèvres.

« Alors, vous voilà, » dit-il d'une voix rauque. « Je me demandais combien de temps il vous faudrait pour venir me voir. »

Frollo s'avance, le regard dur. Il serre les barreaux de la cellule si fort que ses jointures blanchissent. « Je croyais que tu étais mort, Phoebus. Que justice avait été rendue. Mais non, tu es encore là, vivant, grâce à ta corruption, à ton or. »

Phoebus hausse les épaules, un air d'indifférence sur le visage. « La justice est une question de perspective, Frollo. Ce que vous appelez corruption, d'autres appellent cela de la survie. »

Esmeralda, la colère montant en elle, s'approche à son tour. « Survie ? Tu appelles ça de la survie, Phoebus ? Tu as pris de l'argent, acheté ta vie, et ensuite envoyé des hommes tuer des innocents, tuer Jehan ! Il n'y a rien de noble dans ce que tu as fait. »

Phoebus la regarde, un éclat moqueur dans les yeux. « Innocents ? Jehan n'était qu'un imbécile qui a trouvé ce qu'il méritait. Quant à toi, Esmeralda, tu n'es qu'un souvenir lointain, une femme que j'ai utilisée et jetée. Pourquoi devrais-je avoir des remords ? »

À ces mots, Quasimodo, qui était resté en retrait, avance d'un pas brusque, ses yeux flamboyant de colère. Il saisit les barreaux de la cellule, prêt à les tordre pour atteindre Phoebus, mais Esmeralda pose une main apaisante sur son bras.

« Quasimodo, » murmure-t-elle, « ce n'est pas la peine. Il ne mérite pas que tu salisses tes mains pour lui. »

Frollo, reprenant le contrôle de sa colère, regarde Phoebus avec un dégoût évident. « Phoebus, tu as échappé à la pendaison, mais tu n'échapperas pas à la justice divine. Tu as peut-être corrompu des hommes pour sauver ta vie, mais tu as perdu ton âme. »

Phoebus rit, un son amer et creux. « L'âme ? Ce n'est qu'une illusion, Frollo. Tout ce qui compte, c'est le pouvoir, et même ici, dans cette cellule, j'ai encore du pouvoir. »

Frollo se penche en avant, son visage à quelques centimètres de celui de Phoebus. « Le pouvoir que tu crois avoir ne te sauvera pas, Phoebus. Tu as détruit tant de vies, et un jour, tu paieras pour chacun de tes crimes. »

Phoebus soutient son regard, mais pour la première fois, un éclat de doute traverse ses yeux. Il détourne le regard, fixant le sol de sa cellule. Le silence lourd qui suit est rempli de tension, un silence où chacun des trois visiteurs espère voir une lueur de remords dans les yeux de Phoebus, mais elle ne vient pas.

« Vous pouvez bien croire ce que vous voulez, » murmure Phoebus finalement, son ton devenu plus froid. « Je n'ai pas de regrets. La vie est une guerre, et je suis un soldat. »

Esmeralda secoue la tête, dégoûtée. « Non, Phoebus, la vie n'est pas une guerre. C'est toi qui as choisi de la transformer en un champ de bataille, et tu as perdu bien plus que tu ne le réalises. »

Frollo, sentant que toute discussion est inutile, se redresse. « Nous avons dit ce que nous avions à dire. Que tu le comprennes ou non, Phoebus, nous ne sommes plus tes victimes. Nous nous reconstruirons malgré tout le mal que tu as fait, et tu resteras ici, à pourrir dans cette cellule, seul avec ta haine. »

Sans un mot de plus, Frollo se détourne, Esmeralda et Quasimodo à ses côtés. Phoebus les regarde s'éloigner, son sourire s'effaçant lentement alors que la réalité de sa situation le rattrape. Pour la première fois, il réalise que le pouvoir qu'il croyait encore avoir n'est qu'une illusion, que son influence ne s'étend plus au-delà des murs de cette cellule froide et sombre.

Alors que Frollo, Esmeralda, et Quasimodo quittent la prison, un sentiment de soulagement, bien que mêlé de tristesse, les envahit. Ils savent que Phoebus est enfin confronté à sa propre insignifiance, mais cela ne ramènera pas Jehan. Cela ne réparera pas les torts qui ont été commis.

« Il paiera, » murmure Frollo en marchant. « Un jour, d'une manière ou d'une autre, il paiera pour tout le mal qu'il a fait. »

Esmeralda serre la main de Frollo dans la sienne. « Nous devons continuer à avancer, Claude. Pour Jehan, pour nous-mêmes. Phoebus ne mérite pas de contrôler nos vies, pas après tout ce que nous avons traversé. »

Quasimodo hoche la tête, approuvant silencieusement les paroles d'Esmeralda. Ensemble, ils quittent les murs sombres de la prison, tournant définitivement le dos à Phoebus et à tout ce qu'il représente.

Ils savent que le chemin vers la guérison sera long et difficile, mais ils sont prêts à l'affronter, ensemble. La visite à Phoebus a été une confrontation nécessaire, un dernier adieu à un chapitre sombre de leur vie. Maintenant, il est temps de se tourner vers l'avenir, un avenir qu'ils construiront avec courage et détermination.

Alors qu'ils s'éloignent de la prison, le soleil commence à percer à travers les nuages, illuminant leur chemin. Ils savent que tant qu'ils resteront unis, ils pourront surmonter toutes les épreuves qui les attendent.

Notre Dame de Paris une nouvelle chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant