Notre Dame de Paris une nouvelle chance

Chapitre 6

La nuit est tombée sur Paris, enveloppant la ville dans une obscurité lourde et étouffante. Les ruelles étroites sont désertes, seules les ombres des bâtiments centenaires se découpent sous la pâle lumière de la lune. Le silence est presque total, perturbé seulement par le faible murmure de la Seine et le grincement occasionnel d'une vieille enseigne battue par le vent.

Claude Frollo marche d'un pas précipité à travers ces ruelles, comme s'il tentait de fuir quelque chose d'invisible mais terriblement présent. Son esprit est un tourbillon de pensées contradictoires, de désirs refoulés et de peurs inexprimées. Depuis l'incident avec Phoebus et Esmeralda, il ne trouve plus le repos. Chaque instant est une lutte intérieure, un combat entre sa foi et ses sentiments qui, pour la première fois, le dépassent complètement.

Il erre sans but précis, espérant que la marche et l'air nocturne apaiseront le chaos en lui. Mais plus il avance, plus il se sent acculé par ses propres pensées. L'image d'Esmeralda hante son esprit, s'imposant à lui malgré tous ses efforts pour l'effacer. La douceur de son sourire, la chaleur de son regard, la grâce de ses mouvements – tout cela le trouble profondément. Comment un homme de Dieu comme lui, qui a consacré sa vie à la prière et à l'étude, peut-il être réduit à ce point par une simple fille de rue ?

Arrivé au bord de la Seine, Frollo s'arrête et s'accoude à un pont, regardant les eaux sombres et tourmentées en contrebas. Il se demande s'il n'est pas en train de devenir fou, si cette tentation n'est pas un signe de sa damnation imminente. Peut-être est-ce l'ange qui lui a envoyé ce test ultime, une épreuve si difficile qu'il n'aura d'autre choix que de tomber pour finalement comprendre sa propre faiblesse.

Pendant ce temps, Esmeralda est dans sa petite chambre à la Cour des Miracles. Elle est assise près de la fenêtre, le regard perdu dans les étoiles, pensant à la rencontre troublante avec Frollo. Elle ne peut s'empêcher de ressentir une étrange compassion pour cet homme. Quelque chose en lui l'attire, non pas par amour ou désir, mais par une curiosité mêlée de pitié. Elle devine que Frollo est un homme tourmenté, mais elle ne sait pas à quel point.

Djali, sa fidèle chèvre, repose à ses pieds, endormie. Esmeralda, elle, ne parvient pas à trouver le sommeil. Un pressentiment sombre l'envahit, comme si quelque chose de terrible était sur le point d'arriver. Elle soupire et se lève pour fermer la fenêtre, espérant que la chaleur de son lit lui apportera un peu de réconfort.

Mais avant qu'elle ne puisse tirer les rideaux, un bruit sourd retentit en bas, dans la ruelle. Esmeralda se fige, son cœur battant la chamade. Elle tend l'oreille, essayant de discerner l'origine du bruit. Quelqu'un est là, elle en est certaine. Mais qui, à une heure si tardive ?

Elle hésite un instant, puis décide d'aller voir. Elle descend les escaliers en silence, essayant de ne réveiller personne. Lorsqu'elle atteint la porte, elle l'entrouvre prudemment et jette un coup d'œil à l'extérieur.

Là, dans l'ombre de la ruelle, elle distingue une silhouette penchée contre le mur, la respiration haletante. Elle reconnaît immédiatement Claude Frollo, son visage pâle et marqué par l'angoisse, à peine visible dans la pénombre.

« Monseigneur ? » murmure-t-elle, incertaine de ce qu'elle doit faire.

Frollo lève les yeux vers elle, ses traits déformés par une douleur intérieure qu'il ne peut plus contenir. Il semble sur le point de s'effondrer. Sans réfléchir, Esmeralda s'avance vers lui, tendant la main pour l'aider.

« Vous ne devriez pas être ici, » dit-elle doucement, tentant de masquer l'inquiétude dans sa voix. « Que faites-vous dans ce quartier à cette heure de la nuit ? »

Frollo hésite, comme s'il luttait pour trouver les mots. « Je... je ne sais pas, » finit-il par répondre, sa voix brisée. « Je suis perdu, Esmeralda. »