Chapitre 14

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Fleur-de-Lys suit Jehan à travers les ruelles sinueuses de Paris, son cœur battant la chamade. L'excitation de la fuite et la peur de l'inconnu se mélangent en elle, créant un tourbillon d'émotions. Jehan, de son côté, marche avec assurance, ses pas résonnant sur les pavés humides. Il la guide avec une familiarité évidente, à l'aise dans ce dédale de ruelles que la plupart des Parisiens évitent.

Ils s'arrêtent enfin devant une porte discrète, à peine visible dans l'obscurité. Jehan frappe trois fois d'une manière spécifique, et après un court instant, la porte s'ouvre sur un homme trapu, aux traits grossiers, mais au sourire accueillant.

« Jehan, mon ami ! » s'exclame l'homme en lui donnant une accolade chaleureuse. « Tu es toujours le bienvenu ici. Et qui est cette charmante demoiselle que tu nous amènes ? »

Jehan sourit d'un air désinvolte. « Une amie qui a besoin d'un endroit tranquille pour se reposer. Nous pourrions entrer ? »

L'homme jette un coup d'œil à Fleur-de-Lys, ses yeux luisant d'une curiosité malicieuse, mais il s'efface pour les laisser passer. « Bien sûr, bien sûr. Entrez, faites comme chez vous. »

Ils pénètrent dans un salon faiblement éclairé, aux murs ornés de tapisseries usées par le temps. L'endroit dégage une atmosphère de clandestinité, mais il est aussi étrangement réconfortant pour Fleur-de-Lys, qui a fui le luxe étouffant de sa vie passée. Jehan la guide vers une chaise, puis s'assoit en face d'elle, posant les coudes sur la table en bois massif.

« Alors, » commence-t-il avec un sourire en coin, « qu'est-ce qui pousse une jeune femme de ta condition à s'enfuir ainsi ? »

Fleur-de-Lys le regarde, cherchant ses mots. Tout ce qu'elle a vécu ces dernières heures lui semble irréel, comme si elle avait quitté un rêve pour entrer dans un autre. Mais la présence de Jehan, avec son attitude désinvolte et son regard malicieux, l'aide à se raccrocher à la réalité.

« Je fuis un mariage que je ne désire pas, » répond-elle finalement. « Phoebus... Ce mariage n'est qu'une mascarade, un moyen pour lui d'améliorer sa position. Je ne peux pas vivre ainsi. »

Jehan hoche la tête, comprenant parfaitement ce sentiment de rébellion. Il a lui-même rejeté toutes les attentes que la société et son propre frère, Claude Frollo, ont placées en lui. « Tu as bien fait, » dit-il doucement. « La vie est trop courte pour se laisser enfermer dans une cage dorée. »

Ils discutent longuement, Fleur-de-Lys se laissant peu à peu aller à la confidence. Elle découvre en Jehan une âme sœur, quelqu'un qui comprend son besoin de liberté, son désir de fuir les contraintes imposées par la société. Jehan, de son côté, est fasciné par cette jeune femme qui, malgré son éducation aristocratique, partage avec lui un esprit rebelle.

Au fil de la soirée, ils se rapprochent de plus en plus, échangeant des rires et des sourires complices. Fleur-de-Lys, pour la première fois depuis longtemps, se sent vivante, libérée du poids des attentes et des apparences.

Alors que la nuit avance, Jehan se lève et lui tend la main. « Viens, » dit-il doucement, « je vais te montrer un endroit où tu pourras te reposer en sécurité. »

Fleur-de-Lys hésite un instant, mais elle prend finalement sa main, sentant une étrange confiance en cet homme qu'elle connaît à peine. Jehan la conduit à travers un couloir étroit jusqu'à une petite chambre simple mais confortable. « C'est modeste, » dit-il en ouvrant la porte, « mais tu y seras en sécurité. »

Elle entre dans la chambre, touchée par l'attention de Jehan. Elle se retourne vers lui, les yeux brillants d'émotion. « Merci, Jehan, » murmure-t-elle. « Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi ce soir. »

Notre Dame de Paris une nouvelle chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant