Chapitre 36

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Les jours se succèdent dans le petit village, marqués par une vigilance accrue et une tension palpable. La neige continue de tomber, recouvrant les toits et les chemins d'un épais manteau blanc, mais ce calme hivernal ne parvient pas à apaiser les esprits. L'inquiétude qu'Esmeralda ressentait dans ses rêves a maintenant imprégné l'ensemble du village. Frollo, Quasimodo, et même les villageois, tous savent que quelque chose de sombre approche.

Quasimodo, fidèle à sa promesse de protection, parcourt inlassablement les environs du village, ses yeux perçant la nuit à la recherche de la moindre trace d'intrusion. Il sent dans l'air quelque chose de différent, une tension sourde, comme si la forêt elle-même retenait son souffle. Chaque ombre, chaque bruit suspect est passé au crible de sa vigilance.

Pendant ce temps, Esmeralda et Fleur-de-Lys continuent de préparer l'arrivée de leurs enfants, tentant de garder l'esprit occupé malgré l'angoisse croissante. Les deux femmes, proches du terme, se soutiennent mutuellement, trouvant du réconfort dans leur amitié et dans la promesse de nouvelles vies à venir. Mais même dans ces moments de préparation joyeuse, l'ombre de Phoebus est omniprésente.

Une nuit, alors que le village est plongé dans un silence glacé, une silhouette furtive se glisse parmi les arbres qui bordent les habitations. Phoebus, endurci par des mois de fuite et de haine, s'est frayé un chemin jusqu'au village. Sa haine envers Frollo, Esmeralda, et Quasimodo a mûri en un désir de vengeance implacable. Il a survécu à la prison, il a survécu à la traque, et maintenant, il est prêt à frapper.

Profitant de l'obscurité et de la neige pour masquer ses pas, Phoebus avance avec précaution. Il connaît les risques, il sait que Quasimodo est quelque part dans les environs, mais il est déterminé. Cette fois, il ne laissera rien ni personne se mettre en travers de sa route.

Phoebus parvient à s'approcher de la maison où Frollo, Esmeralda, et les autres résident. Il observe de loin, cherchant le moment propice pour frapper. Ses mains tremblent d'excitation et de froid, mais son esprit est lucide, concentré sur sa mission. Il attend, caché dans les ombres, prêt à passer à l'action.

Cependant, ce qu'il n'a pas prévu, c'est la vigilance de Quasimodo. Tandis que Phoebus se rapproche, Quasimodo, alerté par un pressentiment, remarque une ombre mouvante qui ne fait pas partie du paysage habituel. Il s'avance silencieusement, se dissimulant lui aussi dans les ombres, jusqu'à ce qu'il reconnaisse la silhouette de Phoebus.

Une colère froide monte en lui. Cet homme qui a causé tant de souffrance est ici, prêt à détruire ce qu'ils ont construit. Quasimodo sait qu'il ne peut pas laisser Phoebus s'approcher davantage. Il se déplace avec une rapidité surprenante pour sa taille, se positionnant entre Phoebus et la maison, prêt à défendre ses amis.

Phoebus, surpris par l'apparition soudaine de Quasimodo, recule légèrement, mais il ne renonce pas. Tirant une dague de sa ceinture, il se prépare à affronter le géant déformé qu'il méprise tant. « Enfin, » murmure-t-il avec un sourire cruel, « enfin, je vais en finir avec vous tous. »

Quasimodo ne répond pas. Il se tient prêt, les poings serrés, ses muscles tendus. Il sait qu'il ne peut pas laisser Phoebus approcher Esmeralda, ni Frollo, ni Fleur-de-Lys. Pour eux, pour les enfants à naître, il doit mettre un terme à cette menace.

Le combat s'engage rapidement, brutal et sans pitié. Phoebus, bien que moins fort physiquement, est agile et déterminé. Il attaque avec une rapidité féroce, cherchant à atteindre un point faible chez Quasimodo. Mais Quasimodo, animé par une force protectrice, contre chaque coup, repoussant Phoebus avec une force redoutable.

Le bruit de la lutte alerte les villageois les plus proches, qui sortent de leurs maisons, armés de ce qu'ils peuvent trouver. Ils se précipitent vers la source du bruit, voyant Quasimodo aux prises avec Phoebus, ce dernier déjà affaibli par les coups puissants de son adversaire.

Phoebus, voyant les villageois s'approcher, réalise que la situation lui échappe. Son plan est en train de se retourner contre lui. Dans un dernier acte de désespoir, il tente de s'enfuir, mais Quasimodo, avec une force qu'il ne pensait pas posséder, le rattrape et le désarme d'un coup violent. Phoebus tombe lourdement au sol, sa dague projetée loin de lui.

Les villageois entourent rapidement Phoebus, certains le reconnaissant comme l'homme qui a autrefois semé le chaos à Paris. Frollo, alerté par le tumulte, arrive à son tour, suivi de près par Esmeralda et Fleur-de-Lys, malgré leur état avancé de grossesse.

Frollo s'avance, son visage fermé par une colère froide. « Phoebus, » murmure-t-il, la voix tremblante d'émotion contenue, « tu as causé assez de souffrance. Cette fois, tu ne t'échapperas pas. »

Phoebus, gisant sur le sol, essaie de se relever, mais ses forces l'abandonnent. « Vous ne pouvez pas me tuer, » crache-t-il, défiant. « Je suis un soldat. J'ai survécu à pire. »

Mais Frollo, entouré des villageois, sait que cette fois, c'est la fin pour Phoebus. « Tu seras jugé pour tes crimes, Phoebus. Et cette fois, tu n'échapperas pas à la justice. »

Les villageois, unis dans leur détermination, ligotent Phoebus et le conduisent à une petite prison improvisée, en attendant de décider de son sort. Esmeralda, rassurée par la capture de son ancien bourreau, sent une vague de soulagement l'envahir. Le cauchemar est enfin terminé, du moins en apparence.

Quasimodo, épuisé mais indemne, se tient près d'Esmeralda et de Frollo. « Il ne pourra plus jamais vous faire de mal, » dit-il doucement, ses yeux tristes mais résolus.

La menace que Phoebus représentait a été neutralisée, mais chacun sait que le combat n'est pas encore terminé. Le jugement de Phoebus approche, et avec lui, la possibilité de mettre un terme définitif à cette histoire de souffrance et de vengeance.

Notre Dame de Paris une nouvelle chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant