L'hiver s'installe pleinement dans le petit village, enveloppant chaque maison, chaque arbre, chaque chemin sous un épais manteau de neige. Le froid est vif, mordant, mais à l'intérieur de la maison de Frollo, Esmeralda, Quasimodo, et Fleur-de-Lys, la chaleur du foyer et de l'amour partagé contrebalance l'austérité de la saison. Pourtant, malgré cette atmosphère sereine, Esmeralda ne peut échapper à l'inquiétude qui grandit en elle.
Ses nuits sont devenues de plus en plus agitées, peuplées de rêves troublants qui la laissent pantelante, le cœur battant à tout rompre. Dans ces visions, elle voit Phoebus, son ancien bourreau, revenir avec une fureur inextinguible, ses yeux brillant d'une haine implacable. Elle se réveille souvent en sursaut, ses mains serrées autour de son ventre arrondi, cherchant à protéger l'enfant qu'elle porte.
Un matin, alors que le soleil pâle peine à percer les nuages, Esmeralda décide de confier ses craintes à Frollo. Ils sont tous deux assis près du feu, savourant un moment de calme avant que la journée ne commence réellement.
« Claude, » commence-t-elle doucement, hésitant à briser la tranquillité de l'instant, « ces derniers temps... j'ai fait des rêves. Des rêves terrifiants. »
Frollo la regarde avec attention, sentant la gravité de ce qu'elle s'apprête à dire. « Quels genres de rêves, Esmeralda ? »
Elle inspire profondément, cherchant les mots justes. « Je vois Phoebus... il revient. Il est plein de haine, prêt à tout pour nous détruire. Ces rêves... ils semblent si réels, Claude. J'ai peur qu'ils ne soient pas de simples cauchemars. »
Frollo sent une vague de froid le traverser à ces mots. Bien qu'il ait tout fait pour éloigner leur passé, il sait que certains spectres ne disparaissent jamais complètement. « Ce ne sont peut-être pas de simples rêves, » admet-il finalement. « Nous devons être vigilants. »
Dès cet instant, Frollo décide de renforcer la sécurité du village. Il réunit les villageois, leur expliquant la menace potentielle que représente Phoebus. Bien que certains soient sceptiques, la plupart comprennent la gravité de la situation. Le village, bien que petit et isolé, a su faire preuve de solidarité en temps de crise, et cette fois encore, les habitants se montrent prêts à protéger leur communauté.
Quasimodo, quant à lui, prend cette menace très au sérieux. Fidèle à son rôle de protecteur, il commence à surveiller les alentours du village avec encore plus de vigilance. Il arpente les chemins enneigés, son instinct aiguisé par les années de rejet et de survie. Chaque bruit, chaque ombre devient une source potentielle de danger.
Pendant ce temps, Esmeralda et Fleur-de-Lys, toutes deux proches de leur terme, tentent de se concentrer sur la préparation de l'arrivée de leurs enfants. Elles passent de longues heures ensemble, partageant leurs espoirs et leurs craintes. Pourtant, même dans ces moments de complicité, l'inquiétude ne les quitte jamais tout à fait.
Un soir, alors que le crépuscule enveloppe le village de son manteau sombre, Esmeralda se retrouve seule dans la petite chambre qu'elle partage avec Frollo. Elle contemple la lueur vacillante de la bougie sur la table de nuit, sentant son bébé bouger doucement en elle. Elle sourit faiblement, mais la joie est teintée d'une angoisse persistante.
Elle ferme les yeux, espérant trouver un peu de repos, mais ses pensées sont agitées. La peur de voir Phoebus revenir, de perdre tout ce qu'elle a construit avec tant de difficulté, la ronge de l'intérieur. Le sommeil finit par la gagner, mais ce n'est pas un sommeil paisible.
Cette nuit-là, Esmeralda fait un rêve encore plus intense que les précédents. Elle se trouve dans une clairière, entourée de brume, une atmosphère lourde, oppressante. Devant elle, Phoebus apparaît, ses yeux flamboyants de colère. Il avance vers elle, une expression de haine déformant son visage. Esmeralda essaie de reculer, de fuir, mais ses pieds semblent cloués au sol. Juste avant que Phoebus ne l'atteigne, elle se réveille en criant, trempée de sueur froide.
Frollo, réveillé en sursaut par son cri, se tourne immédiatement vers elle. « Esmeralda, qu'y a-t-il ? » demande-t-il, sa voix empreinte d'inquiétude.
Elle met quelques instants à reprendre son souffle, encore sous le choc de son rêve. « Il est proche, Claude... » murmure-t-elle, la voix tremblante. « Je le sens... Phoebus est proche. »
Frollo la prend dans ses bras, cherchant à la rassurer. Mais au fond de lui, il sait qu'elle pourrait avoir raison. Ils ne peuvent pas se permettre de prendre ces signes à la légère. « Nous devons agir. Je vais renforcer encore plus la sécurité. Nous ne laisserons rien au hasard. »
Le lendemain, Frollo envoie des éclaireurs pour surveiller les environs du village, allant au-delà des sentiers habituels, explorant chaque recoin où Phoebus pourrait se cacher. Il donne également des instructions claires aux villageois : aucune personne étrangère ne doit être autorisée à entrer dans le village sans qu'elle soit d'abord identifiée et interrogée.
Pendant ce temps, Quasimodo redouble d'efforts dans sa surveillance. Il passe de longues heures à arpenter les bois, à observer les collines environnantes, ses sens en alerte constante. Malgré le froid et la neige, il ne baisse jamais sa garde, déterminé à protéger ceux qu'il aime.
Malgré ces mesures, l'atmosphère au sein du village reste tendue. Chaque bruit inhabituel, chaque mouvement dans les bois, chaque visiteur inattendu est désormais perçu comme une menace potentielle. Les habitants, bien que solidaires, ressentent la pression grandissante, l'impression que quelque chose d'inéluctable se prépare.
Esmeralda, malgré l'angoisse qui la ronge, trouve du réconfort dans les petits gestes du quotidien : les caresses apaisantes de Frollo, les sourires rassurants de Quasimodo, et les conversations douces avec Fleur-de-Lys. Ensemble, ils forment un bouclier protecteur contre les ténèbres qui semblent vouloir les engloutir.
Le village, enveloppé dans un calme apparent, attend. Ils savent tous que la menace peut frapper à tout moment. Et même si l'hiver les enveloppe dans un cocon de neige et de froid, l'ombre de Phoebus plane toujours, prête à surgir de l'obscurité.
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Notre Dame de Paris une nouvelle chance
SpiritüelVoici ma réécriture de l'une des plus célèbres œuvres de Victor Hugo que j'ai décidé de modifier. Dans ma vision des choses Claude Frollo aurait dès l'âge de 20 ans une vision d'un ange qui décide de le mettre à l'épreuve pour tester sa pureté. Il v...