Chapitre 4.

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QUE FAIT-ELLE ICI?
Boire un verre, vous me direz.

Elle est avec trois autres femmes, sûrement ses amies. Elle est encore plus magnifiques que d'habitude. Elle est dressée d'une robe noire et simple mais qui lui va parfaitement bien. Elle a un rouge à lèvres rouge et est légèrement plus maquillée que d'habitude.
Nos regards se croisent, elle n'a pas l'air étonnée de me voir ici.
- Lia, la table 5 attend.
Je vais vraiment finir par tuer ma patronne.
Je me dirige vers la table 5 le plus naturellement possible ( enfin, j'essaye).
Je prends la commande du couple et me redirige vers le comptoir. Je sens que le regard de madame Amila est toujours posé sur moi. Heureusement pour moi, une de ses amies l'interpelle pour qu'elles aillent s'asseoir.
- Thalia, qu'est-ce qui t'arrives ? Va prendre la commande du groupe de femmes qui vient d'arriver.

Génial.

J'avance vers la table de ma prof le plus lentement possible en espérant qu'un miracle se produise. Mais à mon plus grand désespoir, non, rien ne se passe. J'arrive donc à la table avec un sourire ( forcé, évidemment).
- Bonsoir, que puis-je vous servir ?
- Umm moi je vais prendre un Dry Martini.
Ma prof poursuivra :
- De l'eau pour moi.
- Allez Mady, fais pas ta difficile.
- Bon et bien, un Old Fashioned.
La femme à sa gauche continua :
- Un Manhattan s'il te plaît.
Je regarde la dernière pour lui demander ce qu'elle veut.
- Moi je veux ton numéro.
Je rigole nerveusement.
Ma prof lui lance un regard noir.
- Avec un Daiquiri, poursuit-elle gênée.
Mais je veux toujours ton numéro.
- Euh, d'accord. Tu notes ?
Elle me lance son plus grand sourire.
- De suite.

Après lui avoir donné mon numéro et subi un regard noir de ma prof, je suis parti préparer leurs boissons alcoolisées.

Je prépare le deuxième verre quand une voix me coupe :
- Donc, vous travaillez ici ?
C'est elle.
- Umh, oui.
- Vous arrivez à suivre avec les cours ?
- Je fais de mon mieux en tout cas.
- Je me dois d'avouer être impressionnée.
- Merci, c'est gentil.
- Bref, pourquoi avez vous donner votre numéro à mon amie ?
- Car elle me l'a demandé.
- Je ne vous pensais pas aussi facile.
- Je ne vous pensais pas savoir vous amuser dans un bar.
Un léger rire s'échappe de ses lèvres.
- Je ne suis pas là pour m'amuser comme vous le dites, mais pour veiller sur vous.
- Vous aussi aviez du manger un clown ce matin à ce que je vois.
- Tamenko, je suis sérieuse.

Je ne comprends pas.

- Mais, je n'ai pas besoin qu'on veille sur moi, vous savez. Je ne comprends pas pourquoi vous tenez à me protéger.
- Vous vous faites harceler par un homme qui vous observe de chez vous. Mais, je dois l'avouer, malgré la situation critique, je m'étonne moi-même.
- C'est vrai que dit comme ça...
Attendez, comment vous savez qu'il m'observe de chez moi ?
- C'est simple, après que vous m'ayez expliqué qu'on vous harcelait, j'ai touché quelques mots à des contacts que j'ai, qui nous aiderons bien plus que la police. Par la suite, ils ont piraté votre téléphone et font leurs possibles pour trouver qui est derrière tout ça. Bien entendu, ils me mettent au courant de tout.
- Je vois... Je vous remercie de vous donner autant de mal pour m'aider mais vous n'avez plus à vous inquiéter, je dormirais ici, je ne rentrerai pas chez moi.
- Non, vous ne dormirez pas ici, je vous l'assure.
Hein?
Elle se lève et rejoint ses amies sans me donner aucune explication en plus.

Bon, je n'ai pas le temps de rester là à essayer de comprendre sa phrase, je dois continuer mon service.

Une fois tous les verres préparés, je les leurs amènes.
- Voilà.
- Merci beauté, dit la femme qui m'a demandé mon numéro.

Deux heures plus tard, elles étaient encore là.
C'était la dernière table encore là. Il est 00h14 et oui, le mardi on ferme légitimement tôt ( 00h00 ).
Je suis épuisée et légèrement saoule. Pas étonnant, car même si je travaille dans un bar, je n'ai pas l'habitude de boire, mais là, je me devais de boire.
Je m'assois à la table se situant à l'opposé de la table où se trouve madame Amila.
Je n'arrive plus à luter, je suis trop fatiguée.

Je sens une voix m'appeler et des caresses sur ma tête. J'entrouvre les yeux avec difficulté et distingue.. Madame Amila.
Elle est entrain de... sourire ?
J'ouvre mes yeux en plus grands et son sourire disparaît.
- Mademoiselle Tamenko, votre patronne m'a demandé de vous réveiller car elle est occupée.
- Sauf votre respect, je vous ai déjà dit que je restais dormir ici.
- Et moi je vous ai déjà dit, que non, vous ne dormirez pas ici. Levez vous.

Je me lève sans poser de question. À quoi bon ? Elle a toujours le dernier mot.

Elle sort du bar et je fais de même, elle arrive devant une grande voiture noire, sûrement la sienne.
- Montez.
Une fois attachée je demande :
- C'est gentil de me ramener chez moi, mais comme je vous l'ai déjà dit, je n'y dormirais pas.
- Je vous savais stupide mais pas à ce point, Tamenko.

Le reste du trajet se fait en silence, n'ayant pas la force d'argumenter.
Elle gare la voiture devant une grande maison blanche. La maison contient sûrement trois étages, Le jardin autour est énorme. Il y a des jeux pour enfants sur l'herbe.
Elle coupe le moteur et descend, je fais la même.
On avance et elle ouvre la maison. Je ne comprends toujours pas ce qu'il se passe.
- Sérieusement ? Vous n'avez toujours pas fait le lien ? Questionna-t-elle en voyant mon incompréhension.
- Honnêtement ? Pas du tout.
- Et bien, puisque vous ne pouvez pas dormir chez vous et que je suis assez humaine pour ne pas vous laisser dormir dans un bar faisant la taille de ma salle de bain, vous dormirez chez moi jusqu'à ce que votre harceleur se fasse arrêter.
- Je ne peux pas accepter.
- Vous n'avez pas le choix.
- Et bien, je ne sais pas comment vous remercier..
- Ne le faites pas, ce n'est pas gratuit.
- Mais j'ai déjà du mal à payer mes études, je ne peux pas me permettre d...
- Taisez vous et montez.
Je souffle.
- Oui, cheffe.
Elle rigole.
Une fois dans le salon, elle poursuit :
- Je ne parle pas d'argent. Vous devrez garder ma fille.
- Quoi ? Vous avez une fille ? Où est votre mari ?
- Quelle insulte d'insinuer que j'aime les hommes. Je n'ai pas de mari, je l'ai adoptée.
- Vous l'élever seule ?
- Plus maintenant, vous êtes là.
Je ne peux m'empêcher de rougir.
- Euh, d'accord. Mais je suis très occupée, avec le bar et les cours.
- Démissionnez.
Je rigole.
- Mes études ne vont pas se payer toutes seules.
- Si vous vous occupez bien de ma fille, je vous payerai le triple de votre salaire.
- Sans vouloir vous offenser, je doute que le salaire d'une professeur le permette.
- Vous êtes une ignorante, Tamenko.
Si je le souhaite, je peux ne pas travailler. Mes parents sont bien plus riches que vous ne le pensez.
- D'accord, d'accord, mais même, je n'aime pas qu'on m'offre autant.
- Vous êtes compliquée. Si je vous l'impose, ça aidera ?
Je souris.
- Pourquoi vous êtes si gentille avec moi ?
- Vous posez trop de questions.
Ne prenant pas en compte sa remarque, je continue :
- Vous n'avez pas de compagne ?
Elle souffle mais prend quand même le temps de me répondre :
- Non, je n'en ai jamais eu et je ne voulais pas attendre d'en avoir pour avoir un enfant.
- Je comprends.
- Venez, je vous fais visiter.
Je la suis. Ce n'est pas qu'une impression de l'extérieur, sa maison est vraiment grande.

Dix minutes plus tard, on a fait le tour. Nos deux chambres sont reliées par une des salles de bain.
- Est-ce que je peux voir votre fille ?
- Bien sûr, suivez moi.
Elle se trouve dans la pièce au bout du couloir, allez-y mais taisez-vous elle dort.
J'entre délicatement dans la pièce et y trouve une magnifique petite fille endormie. Elle doit avoir trois ans, je suppose. Elle dort dans un lit d'enfant. Je me retourne et y trouve ma prof qui sourit.
- Elle est adorable. Dis-je avec des étoiles dans les yeux
- Je ne peux qu'approuver. Me répond-t-elle toujours avec un sourire
On sort de la chambre.
- On peut se tutoyer ? Demandais-je.
- Oui, mais pas en cours.
- Bien sûr.
- Bonne nuit Tamenko.
- Je m'appelle Thalia, au cas où.
- Bonne nuit Tamenko.
Je souris et m'en vais dans ma chambre.

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Encore un chapitre.
Celui-ci est plus court que les autres mais il est mieux, non ?

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