Amour 𝒾𝓂possible ?

Chapitre 24.

Il est 9 heures du matin, et je ne peux m'empêcher de bailler. Mady et moi sommes rentrées tard hier soir et cela m'a épuisé. Malgré ça, j'ai pris l'initiative de me lever légitimement tôt pour me rendre chez Menton afin qu'il me remette des cours qu'il doit me rendre depuis un bon moment déjà.

- Tu comptes aller où comme ça ? m'interroge Mady, alors que j'enfile mes chaussures.
- Chez Menton, pourquoi ?

Ce n'est pas le fait qu'elle me questionne sur l'endroit où je vais qui m'étonne car elle a l'habitude de le faire, mais le ton qu'elle a pris.

- Enlève tes chaussures.
- Mady je t'ai dit que je devais aller Menton.
- Et je t'ai dit d'enlever tes chaussures.

Je préfère ne pas discuter et me déchausser. Je pourrais me rendre chez lui plus tard de toutes façons...

- Combien de fois vais-je devoir te rappeler que je suis au courant de tous les messages que tu reçois de la part de l'inconnu ?
- Ah, oui. Mais je ne fais toujours pas le lien.
- Il t'a dit qu'il te réservait une surprise et tu sors toute seule dehors ? Tu es irresponsable Thalia.
- Je ferais attention !
- Thalia. Ce n'est tout simplement pas négociable. Alors je te conseille de préparer de quoi t'occuper car tu ne mettras pas un pied seule dehors avant que je te saches en sécurité.
- Oui m'dame.
- Thalia je ne rigoles pas avec toi.
- Mais oui c'est bon, j'ai compris. Je ne sortirais pas dehors.
- Bien.

Scroller sur les réseaux devient ennuyant au bout d'un certain temps alors Mady a raison, je devrais chercher de quoi m'occuper.

En me levant de mon lit, mon téléphone situé dans la poche arrière de droite de mon pantalon sonne. Voyant que c'est un pavé de l'inconnu, je me permets de me rassoir afin de lire le message.

Inconnu :
Après réflexion, j'ai finalement quelque chose à te proposer. Comme on dit, la nuit porte conseille après tout. Donc, hier je t'ai dit que je te réservais une surprise, et pour être honnête avec toi, elle te fera oublier tous les petits moments joyeux que tu as pu passer depuis que je suis moins sur tes gardes ( cela étant temporaire bien évidemment ). Mais tu as le choix. Soit tu acceptes mon cadeau, soit tu acceptes une proposition que je t'ai fait il y a bien trop longtemps à mon goût. Je t'ai laissé trop de temps pour réfléchir. Pour rappel, la proposition était de te mettre en couple avec moi. Je te laisse jusqu'à ce soir, minuit, pour me donner une réponse. Si par malheur tu préfères m'ignorer, saches que ce ne sera pas un cadeau que je te ferais mais plusieurs. Et je n'hésiterais pas à être aussi généreux(se) que le Père Noël. Bonne journée.

Je me lève en tremblant pour aller dans le salon. Certes, ce message n'est pas le plus effrayant qu'il m'ait envoyé mais à chaque fois que je lui parle je tremble, c'est plus fort que moi.

Je crois que je ne réalise pas encore. Être en couple avec mon harceleur ?...

- Tu l'as vu je suppose ? demandais-je à Mady en parlant du message.
- Oui, dit-elle en passant sa main dans ses cheveux, comme pour réfléchir.
Elle paraît déstabilisée.
- Tu vas bien ?
- Mets-toi en couple avec lui.
- Quoi ?
- Je pense que c'est le mieux à faire.
- Je vais y réfléchir mais... j'ai peur, avouais-je en baissant le regard.
- Regarde moi.
Je replonge mes yeux dans les siens et elle poursuit :
- Tu as toutes les raisons du monde d'avoir peur. Tu n'as ni à le cacher, ni à en avoir honte. Te mettre en « couple » avec lui ne veut rien dire du tout. Dès qu'on trouvera qui c'est, tu n'auras plus à vivre dans la crainte et à faire des choses dangereuses ou stupides comme être avec ton harceleur. Et ce n'est pas toi qui est stupide, c'est lui et ses exigences. Alors si tu veux mon avis, le mieux à faire est de rentrer dans son jeu, mais je veux que tu saches que je ne laisserais rien t'arriver. Je mettrais toujours ta vie en sécurité quitte à mettre la mienne en danger, et cela sans une seule hésitation. Tu peux me faire confiance la dessus. Tu n'as pas forcément à me croire car je sais que tu as du mal avec ça à cause de ton passé, mais si un jour je suis amenée à te le prouver, je le ferais directement.