Chapitre 14.

933 31 12
                                    

Je manque de tomber mais les mains de Mady m'attrapent les côtes pour me faire rester debout.
- Gu... Guxim ? Demandais-je choquée.
- Thalia ! Enfin.
Je pensais que nos retrouvailles seraient moins froides que ç-
- C'est bien toi ?
- Guxim Shehu lui-même, oui. Tu as bien changé dis moi ! J'ai failli ne pas te reconnaître, tu n'as plus tes mèches roses et tu as une frange maintenant.
- Comment peux-tu me parler comme si on s'était vu la semaine dernière ?
- Je t'ai vu la semaine dernière, justement. Mais j'ai eu le courage venir te voir seulement aujourd'hui.
- Je ne sais pas si c'est du courage ou du culot mais passons, pourquoi tu viens me voir après tout ce temps ? J'ai fait le deuil de notre amitié il y a bien longtemps.
- Tu me manquais tout simplement !
Avoue-t-il.
Je n'ai pas arrêté de penser à toi ces dix dernières années, moi.
Je sens les mains de Mady se resserrer sur mes côtes.
- Je...je ne sais pas quoi te dire.
- Prends ton temps. Je te laisse mon numéro et quand tu te sentiras capable, on aura une vrai discussion, dit-il en s'approchant de la portière de sa voiture.
- Non. Tu as déjà fuit une fois, reste la. Ayons une vraie discussion maintenant.

Il se rassoir sur la capot de la voiture et ses yeux se posent sur ma professeur.
- En présence de ton... amie ?
- Oui, dis-je en enlevant les mains de Mady pour en prendre une dans mes mains, comme pour me donner de la force.
- Bien. Que veux-tu savoir ?
- Tout, Guxim. Pourquoi es-tu parti sans rien me dire déjà ?
- Mes parents avaient des problèmes et on était petits, je ne voulais pas t'inquiéter car à l'époque, j'avais un énorme crush sur toi figure-toi.
- Mais j'aurais pu vous aider ! J'avais besoin de toi et tu le savais.
- Je suis désolé Thalia. Je sais que j'ai fait des erreurs mais laisse moi rattraper le temps perdu.
- Je ne sais pas, laisse moi du temps. Je réalise à peine que tu es sous mes yeux.
- Je comprends, ça me fait bizarre aussi. J'ai un truc à faire, je ne peux pas rester plus longtemps mais c'était vraiment sympa de te revoir. Prends mon numéro.
- D'accord.

Une fois Guxim partit, Mady, qui a toujours sa main dans la mienne, ose enfin prononcer un mot :
- C'était qui ?
- Mon meilleur ami d'enfance qui est parti du jour au lendemain sans ne rien me dire.
- Oh... je vois. Tu te sens comment ?
- Bien, je crois. Juste encore un peu sous le choque.
- Je comprends.
- Je vais rentrer.
- Tu ne viens pas en droit fiscal ?
- Non, pas aujourd'hui. Désolée.
- Ne t'excuse pas, rentre bien.

Ça fait déjà deux heures que je suis rentrée. J'ai eu le temps de rattraper quelques uns de mes cours et de jouer avec Kiara. Je m'attache à elle beaucoup plus que je ne le devrais. Mais malgré moi, je ne peux, ou je ne veux, va savoir, pas y remédier.

* Toc Toc Toc *
Je me lève pour aller ouvrir.
Depuis mon agression, je suis plus prudente et prends quelques précautions que je ne prenais pas autre fois. Comme laisser Mady ouvrir à ma place quand elle est là, même si elle est à l'autre bout de la pièce ou tout simplement demander qui est à la porte.
- C'est qui ?
- C'est Farah.

- Farah ! Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Vous me manquiez déjà et je m'ennuyais donc j'ai décidé de passer. Mady est là ?
- Non elle travaille. Mais plus sérieusement, dis moi pourquoi tu es là.
- Bon pour être honnête, j'avais réservé un restaurant pour ce soir avec un homme mais il est malade donc je ne veux pas déprimer toute seule. Bref, tu n'étais pas censée reprendre les cours aujourd'hui?
- Si. J'y étais d'ailleurs, mais il s'est passé quelque chose et j'ai préféré rentrer.
- D'accord.
- Tu veux faire quoi ?
- On regarde un film ?
- Ouais carrément.

Farah a vraiment des goûts douteux en terme de films. De tous ceux qu'elle m'a proposé, le plus potable, on va dire, c'est celui qu'on est entrain de regarder. C'est à dire, un film d'horreur. Je ne sais même pas le nom.
La seule chose que je sais, c'est que ça parle de zombies. Je n'en sais pas plus, car pour être honnête, je suis plus plongée dans mes pensées, qu'autre chose. Pour changer.

Amour 𝒾𝓂possible ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant