Chapitre 13.

868 28 7
                                    

On est dimanche et ça fait maintenant quelques jours que je n'ai pas parlé à Mady. C'est peut-être immature de ma part, mais je ne ferais certainement pas le premier pas vers elle.

Avec Maya, tout se passe bien. On s'est vu quelques fois et on a pu avoir de vraies discussions. Cependant, à chaque fois qu'elle voulait aller plus loins que des baisers, je l'arrêterais. Je ne veux pas qu'elle voit mes cicatrices...

Durant ces derniers jours, j'ai aussi reçu des messages de l'inconnu, tous plus effrayants les uns que les autres. J'aimerais arrêter de les lires mais il m'en est impossible.

Vanessa, Menton et Kyllian étant en cours, j'ai passé la plupart de mon temps toute seule. Enfin, avec Kiara quand elle ne dormait pas. En parlant d'elle, j'ai toujours mal au dos. Foutue chaise.

Je n'aurais jamais pensé dire ça un jour mais, j'ai hâte de reprendre les cours demain.
Ce sera dur de tout rattraper mais peu importe, je le ferais.

Je suis actuellement assise dans mon lit à penser à tout et à rien. Je repense surtout à la phrase de Vanessa : « Tu l'aimes vraiment ? »
Je ne sais pas ce que c'est d'aimer, je ne peux donc pas le savoir...
Pourtant, je vous l'assure, j'aimerais l'aimer.

* Toc Toc Toc *
- Oui ?

Mady entre et referme la porte derrière elle.
- On peut parler ?
- Si tu veux.
- Bien, dit-elle elle s'asseyant au bord de mon lit.
Je m'excuse, je ne voulais pas dire ça, je n'ai pas du tout honte de te toucher Thalia. J'ai du mal à dormir depuis qu'on s'est disputé et...
- Donc tu t'excuses pour retrouver ton parfait sommeil ?
- Non, bien sûr que non. Laisse moi finir s'il te plaît.
Voyant que je ne réponds pas, elle continue :
- J'avais simplement passé une mauvaise journée et j'avais peur que mes étudiantes apprennent qu'on a dormi ensemble et s'imaginent des choses. Je ne veux pas que tu subisses les mêmes regards que je subis dans les couloirs car même si ça ne m'affecte pas, je sais que tu es assez sensible. Désolée Thalia.

Je ne sais pas quoi lui dire. Ça peut paraître banal, mais on ne s'est jamais excusé comme ça pour moi.
Elle est trop mignonne purée, comment rester longtemps en colère contre elle ?

Je passe mes bras autour de son cou et pose ma tête sur son épaule. Ses bras se reserrent dans mon dos. Ça m'avait manqué.
- Je m'excuse aussi, ma réaction était impulsive et immature.
- Ne t'en fais pas, tu n'as pas à t'excuser. Répond-t-elle en resserrant son étreinte autour de moi, ce qui me fait grimacer et soupirer
- Je t'ai fait mal ? Demande-t-elle en se détachant de moi.
- Ce n'est pas de ta faute, j'ai juste des douleurs au dos à cause de la chaise dans la chambre de Kiara.
- Je savais que je devais l'enlever. Ça dure depuis combien de temps ?
- Je ne sais pas, quelques jours.
- Enlève ton teeshirt.
- Quoi...?
- Enlève ton teeshirt.
Je ne préfères pas discuter, je sens que je vais bégayer.
J'enlève mon teeshirt et me retrouve seulement vêtue d'un short et d'un soutien-gorge. Honteuse, je passe mes bras sur mon ventre.
- Pourquoi tu caches ton ventre ?
- Euh... mes cicatrices. Je n'aime pas.
- Je pourrais embrasser chaque cicatrices que tu as, mais je ne suis pas sûre que ça plaise à ta petite amie alors je vais me contenter de te dire que avec ou sans cicatrices, tu es magnifique. La seule chose que ça change, c'est que maintenant ton courage est reflété par quelque chose. Tu ne devrais pas en avoir honte, tu devrais en être fière. Moi, j'en suis fière, je suis fière de toi. Maintenant, tourne toi.
J'obéis et me tourne de sorte à être dos à elle.
Je veux lui répondre, mais je sens que je vais pleurer si je le fais. Pourquoi suis-je si sensible avec elle ?
Je n'oublierais pas de si tôt ses paroles, je le sais. Mon cœur bat fort, pourquoi aurais-je préféré qu'elle embrasse mes cicatrices ?

Ses mains froides se posent sur le milieu de mon dos. Je frissonne.
- Où as-tu mal ?
- Euh, un peu plus bas.
- Là ? Dit-elle en décalant ses mains plus bas
- Oui.

Elle place ses mains sur mes côtes et appuie avec ses pouces sur l'endroit où j'ai mal.
Je ne sais pas ce qu'elle fait mais c'est plus qu'agréable.
Elle fait des cercles sur mon dos avec ses pouces. Et ça, pendant une quinzaine de minutes. Quinze minutes sans qu'aucune de nous ne prononce un mot. Ce n'est pas un silence gênant, c'est un silence agréable.

- Maintenant, remet ton teeshirt et repose toi.
- Oui cheffe.
- Tu te sens prête à reprendre les cours demain ?
- Plus que prête.
- Bien. Parce que tu vas en baver en droit fiscal. Bonne nuit !

***

Je sors du bus avec Kyllian et cours dans les bras de Menton.
- Je t'ai tant manqué que ça ? Demande-t-il en rigolant.
- Me fais pas regretter.
- Je rigole, tu m'as aussi manqué Lia.
- Ouais, bref. Qu'est-ce qu'il c'est passé durant mon absence ?
- Je ne sais pas. Tu sais, j'étais plus occupé à penser à ma meilleure amie qui était à l'hôpital et qui ne m'a donné aucune nouvelle !
- Désoléeeee, mais je vais bien, pour de vrai.
- Ouais, ouais. Maintenant, allons en cours avant d'être en retard.

- J'avais oublié à quel point les cours de vie politique pouvaient être ennuyants.
- Toujours à se plaindre !
- Vanessa ne me fait pas croire que ce cours te plaît.
- Nan je n'aime pas du tout.
- Voilà.
- T'as quoi après ?
- J'ai une pause et après j'ai droit fiscal. Et toi ?
- Je sors dans exactement 3... 2.... 1...
- Rangez vos affaires, le cours est terminé.
Je regarde Vanessa d'un regard envieux.
- Fais pas cette tête, t'as eu une semaine de repos !
- Excuse-moi de m'être faite agressée.
- C'est vrai.

On sort de la classe et nous dirigions ensemble vers l'amphi A car la sortie est à côté. Vanessa me parle de Bastien, son nouveau copain, qui est aussi l'homme avec qui elle était en boîte, jusqu'à ce que Maya l'interrompt :
- Je te l'empreinte ! Annonce-t-elle à Vanessa.
- Ouais, pas de soucis. À plus tard Lia.

Maya me prend par la main, avance un peu et se colle au mur qui se trouve dans un coin assez discret. Elle me prend par les hanches pour me rapprocher d'elle. Je n'ai pas le temps de dire un mot qu'elle m'embrasse. Je pose mes mains sur le mur, aux deux extrémités de sa tête et répond à son baiser. Elle me mord la lèvre du bas, ce qui me fait sourire.
Peu après, un raclement de gorge se fait entendre. Je me retourne et fais face à... Mady.

- Tamenko, suivez-moi.
Malgré ma gêne, je prend le temps de faire un bisou sur la joue de ma copine et finis par suivre les pas de ma professeur.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Entre, ordonne-t-elle en montrant du doigt une salle de classe vide.

Une fois toutes les deux rentrées, elle s'assoit sur la chaise de son bureau et je m'assois sur le bureau lui-même.
- Alors ?
- Rien.
- Pardon ? Tu m'as interrompu pour rien ?
- Je n'ai pas envie que mon élève agisse comme une adolescente en chaleur dans l'enceinte de l'établissement.
- Sérieusement ? Je ne t'ai jamais vu interrompre des étudiants s'embrasser alors qu'on va pas se mentir, on est loin d'être les seules !
- Oui, je suis d'accord.
- Alors, je redemande, pourquoi nous as-tu interrompu ?
- Parce que je n'aime pas qu'on t'approche Thalia.
- Mais tu n'es pas ma mère bon sang !
- Mais je veux te protéger.
- Et je veux que tu veux arrêtes bordel !
Je sors de la pièce en furie, je passe de couloirs en couloirs pour sortir de l'établissement. J'ai un mal de tête énorme et des vertiges se font connaître, je m'appuie contre la porte de sortie pour faire une pause.
Mady, qui me suivait, s'avance vers moi et me dit :
- Thalia, ça va ?
N'ayant pas le courage de l'affronter encore une fois, je sors de l'établissement avec la main gauche appuyée sur ma tête, comme si la douleur allait s'adoucir grâce à ce geste.

Je lève la tête pour trouver l'arrêt de bus du regard mais, je remarque une silhouette qui me fais pensé à quelqu'un. Cette personne est posé sur une voiture avec une cigarette à la main.
Je m'approche pour réussir à distinguer qui est ce dernier et...
Bordel c'est Guxim.

_______________________________
Coucou !
Farah me manque déjà...

Amour 𝒾𝓂possible ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant