Chapitre 21.

990 40 3
                                    

- Mady, arrête ! Je t'interdis de me dire ça.
- Et bien échangeons les rôles et je suis la mauvaise élève. Je t'aime.
- Ne me fais pas partir de chez toi une énième fois.
- Si tu pars, ce sera de ton plein gré car je ne te mettrais pas à la porte.
- Je le sais bien. Mais toi, tu ne sais pas ce que tu dis. On ne peut pas dire ça à n'importe qui !
- Tu n'es pas n'importe qui. Et les seules personnes à qui j'ai déjà dit « je t'aime » sont ma mère et ma fille donc je pense que j'en ai conscience, oui.
- Je t'ai dit qu'on ne pouvait pas être plus que de simples amies, alors pourquoi me dis-tu ça ?
- Car je trouve ça stupide. Je ne devrais pas avoir à cacher ce que je ressens pour toi.
- Tu dis ça sur le coup de l'action, tu es heureuse de me revoir et c'est tout. Tu ne m'aimes pas. Tu ne peux pas m'aimer.
- Donc quand j'ai pris le risque de mourir et de laisser ma fille pour toi, c'était sur le coup de l'action aussi, je suppose.
- Tu... tu n'as pas le droit de me faire ça.
- C'est toi qui me brises le cœur et tu oses retourner la situation ? Je ne te comprendrai donc jamais.
- Je ne te demandes pas de me comprendre.
- ... J'en conclue que mes sentiments ne sont pas réciproques ?
- ... Non, ils ne le sont pas.

Ces mots me brûlent la gorge, et je me mens peut-être en les disant, mais cela vaut mieux.
De cette façon, j'éviterai de blesser mes propres sentiments, mais surtout les siens. Je ne sais pas aimer, et la dernière chose que je veux faire c'est la blesser. Alors peut-être que c'est trop tard et que je l'ai blessée, mais au moins elle n'a pas de faux espoir. Je ne sais pas si un jour je serais capable de l'aimer de la bonne manière, mais ce que je sais, c'est que j'y travaillerais.

- ...Je vois.
- Désolée.
- On peut rester amies ?
- Si ça te va, oui.

PDV Mady :
Je vous autorise à me prendre pour une folle complètement dans le déni, mais j'ai l'impression qu'elle n'est pas totalement honnête et que tout manque de logique. Pourquoi m'a-t-on déjà dit qu'elle me regardait comme si j'étais le résultat d'un travail sur 9 années ? Pourquoi a-t-elle dit qu'elle ne regrettait pas de m'avoir embrasser ?
Tout ça manque tellement de sens...

- Je vais chez Menton.
- Ok.

Et oui, un simple « Ok ». Si elle ne m'aime pas, pourquoi devrais-je persister à l'aimer ?
Je ferais mon possible pour que mes sentiments s'atténuent.
Plus de « Fais attention à toi » ou quoi que ce soit.

J'envoie alors un message à Farah pour qu'elle vienne et me conseille. De base c'est le contraire, mais là j'ai besoin d'elle.

Elle ne tarde pas à arriver et à peine arrivée, elle entame la conversation :
- Dis-moi tout.
- D'accord, mais assis-toi.
- Alors ? demande-t-elle une fois assise.
- Tu avais raison, j'aime Thalia.
- Que c'est étonnant ! Va lui dire, c'est réciproque, c'est évident !
- Je lui ai dit et non, ce n'est pas réciproque.
- Oh... Vraiment ?
- Oui.
- Comment c'est possible...
- Je ne sais pas, peut-être que je ne suis pas assez bien pour elle.
- Tu t'entends ? Qui ne te voudrais pas sérieux ?
- J'avoue que ça m'a fait bizarre, habituellement c'est moi qui recale les autres... Mais bon, qu'est-ce que je pensais ? C'était voué à l'échec : Une étudiante, une professeur ; Thalia ne veut pas montrer ce qu'elle ressent et moi je lui dis tout sans aucun filtre...
Fin bref, on est tellement différentes.
- Ça ne veut rien dire, tu sais.
- Regarde où ça nous a menées.
- C'est vrai... mais tu sais quoi ? Tu ne peux pas l'attendre toute ta vie. Sors et rencontre de nouvelles personnes !
- Je ne sais pas... J'ai une fille, je suis professeur et je n'ai pas la tête à ça.
- Arrête un peu avec ça, toujours les mêmes excuses. Ce soir tu vas en soirée et c'est tout.
- À 26 ans ?
- Où est le problème ?
- Ça fait des années que je ne suis pas allée en soirée...
- Et bien tu vas réapprendre à kiffer !
- Si tu le dis...

Tout en me préparant pour sortir, je me pose des questions du style : « Ai-je vraiment envie de faire de nouvelles rencontres ? »
Je n'ai de toute façon pas l'intention de me forcer, alors si je n'ai pas l'envie de rester je rentrerais sans hésitation.

Amour 𝒾𝓂possible ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant