ⅩⅩ: lueur d'un baiser

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ore 14.00, maison smith, italia

lyra. 

on a tous une lueur dans notre âme qui peut se briser. 

c'était une bonne idée de t'embrasser ? 

...

Les âmes qui s'éteignent, ses âmes qui sont effondrées, car elles sont fatiguées de se battre, celle qui te sourit, mais que le lendemain a arrêté de briller. Tu regardes ce bout de bois en te rappelant que tu n'as pas pu sauver cette lueur qui avant brillait de mille feux.

Je l'ai vu courir, rire, sourire, aimer, mais son âme a quitté mon monde pour rejoindre un autre monde qui sûrement l'aidera à briller de nouveau, mais cette lueur ne brillera plus. Ses bras qui me serraient en me promettant que tout ira bien.

Non, tout est devenu sombre depuis que cette lumière a cessé de battre. Le soleil que tu aimais tant n'est rien comparé à ta lumière, celle qui me faisait sourire rien qu'en te voyant arriver.

Mais tu as choisi ce soir-là d'éteindre ce petit brin de lumière qui reste dans ton cœur. Je ne t'en voudrais jamais, mais un peu, car une partie de ma lueur t'a suivi.

Ta lueur me manque, ton toucher aussi.

Je regarde cette tombe, c'est la première fois depuis sa mort. J'avais démenti comme quoi je n'irai jamais, mais depuis que le jeu a commencé, des souvenirs me reviennent et me tétanisent sur ce qui s'est passé.

Ma veste en cuir qui lui appartenait qui glisse sur le sol quand je m'assois, les larmes qui coulent pour la première fois. Je suis sorti de ce déni en passant que le pouvoir comptait plus.

Je me sens tellement seul face à tout ça, j'en peux plus.

Si seulement t'avais attrapé ma main au final, les choses auraient été pareils, mais tu serais en vie. J'essaye de me persuader que tout ira bien, mais rien ne va.

– Au final, tu es ici.

Cet homme qui a rejoint ma vie comme la tienne, ces yeux bleus qui me fixent avec une lueur qui n'est pas de la haine. Ça me terrifie, je ne dois pas, il ne doit pas. Ses cheveux roux collaient à son front à cause de la pluie causée par ma perte.

Ou je me suis déjà perdu moi-même.

C'est peut-être ça qui a tout fait basculer, je ne sais plus qui je suis, ce que je dois faire pour exister, car même le jeu que je voulais tant reprendre n'a pas soulagé mon cœur qui t'a perdu.

– Elle était fière de toi, quoi que tu fasses, chuchote-il en posant une fleur.

Je ne le pense pas, son cœur pourrait ne pas supporter les premières notes du jeu, si elle était encore là. Ses cris de désespoir en me hurlant d'arrêter en pleurent. Son corps qui s'est posé sur mon lit me supplie de tout arrêter.

« Je ne te reconnais plus ».

Ses yeux bleus, ses lunettes sur le nez n'ont pas eu raison de moi, j'ai continué le jeu jusqu'à ce soir-là autour de la piscine où elle finit par trouver la mort. Elle a emporté le jeu avec elle pendant une année avant que mon besoin de le rouvrir prenne possession de mes pensées sur sa mort à elle.

– Tu penses que là où elle est, elle brille ?

– Comme une étoile qui te montre la liberté, bien sûr.

– C'est la dernière fois qu'on a cette discussion, tu le sais, répliquai-je, même si pour une fois mon cœur me pique.

Il me regarde fixement avant de dire en regardant le ciel.

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