8 ore, house smith, italia.
janna.
la nourriture....
de la fraise ?
...
Mon corps que je fixe toujours dans ce miroir près de mon bureau, ma main qui touche mon ventre. Je suis maigre, mais à quel prix ? Mon corps qui touche le sol pour la centième fois de l'année, le bruit des pompiers qui me regardent tristement.
Mon corps est parfait pour les autres, je soutiens qu'il est parfait et que je le pense vraiment. Même toutes les fois où je le regarde, j'ai l'impression d'être énorme.
Les troubles alimentaires ne sont pas un jeu, c'est une prison que tu rentres peu à peu en entendant les remarques ou en scrollant.
« Pourquoi elle, mais pas moi ? »
Dans les deux cas, l'hyperphagie et l'anorexie, c'est l'esprit qui a gagné. Tu manges tes émotions pour t'empêcher de penser, l'aneroxie, tu penses trop aux regards des gens.
Tu culpabilises de manger trop quand tes émotions prennent la place, mais tu culpabilises aussi quand tu vois ton corps qui grossit. Le regard du médecin qui me scrute comme si j'étais qu'une pièce qui manque de se briser.
Je suis entre deux mondes : manger pour cacher tout, mais culpabiliser sur mon poids, donc arrêter de manger pendant des jours, voire des semaines, jusqu'à ce que mon corps devienne faible.
Cette pomme dans ma main en allant à pied au lycée, la pluie qui touche mon sweat pour la première fois, mes crop top ont laissé place à ce gros pull qui cache une de mes crises de panique qui est allée trop loin.
Mes pas dans le gymnase de cette instruction qui nourrit mes peurs, son regard à lui. Ses yeux bleus qui me fixent avancer vers le centre de gymnase en attendant les instructions pour finalement que je m'assois. Mon téléphone en main, mon chewing-gum en bouche à me moquer de lui.
— Mon cours t'ennuie ?
—Tout ce qui est lié à toi m'ennuie, Madoxx.
— Ne me parle pas sur ce ton, Crache-il.
— Pardon, professeur, levai-je les yeux au ciel.
Il sort de sa poche ce qui semble être un gâteau aux fraises. Ce sont les mêmes gâteaux qu'il me passait à tout moment pour me réconforter. Je prends le gâteau dans mes mains, c'est peut-être bizarre, mais le fait qu'il me donne de la nourriture a un autre effet sur moi.
— Pourquoi ?
Pourquoi toujours cette question ? sachant que c'est toujours la même réponse.
Le souvenir de moi à terre toutes ses fois, ses bras autour de mon corps en me suppliant du regard de ne pas quitter ce monde. Quand on y pense, peut-être que c'est comme ça que ma vie doit fonctionner.
Des heures après, les personnes s'éloignant du gymnase. Mon corps qui refuse de se lever, j'ai fini par abuser même de mon propre corps. Mon regard au loin, cette peur que j'avais oublié revient devant mes yeux.
Je reste humaine, mon corps faible à chaque coup que je lui porte, un trait sur le corps, un repas sauté. Mon esprit qui me dicte quoi faire est en train de me tuer avant même que je le décide.
Mon corps se lève enfin, mais je me sens extrêmement faible. Le gâteau aux fraises qui tombe sur le sol froid du gymnase, la clope qui trouve sa place sur mes lèvres.
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PROHIBITION
Teen Fiction𝒂̀ 𝒕𝒐𝒖𝒔 𝒄𝒆𝒖𝒙 𝒒𝒖𝒊 𝒔'𝒆𝒏𝒇𝒆𝒓𝒎𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒍𝒊𝒗𝒓𝒆𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒇𝒖𝒊𝒓 𝒍𝒂 𝒓𝒆́𝒂𝒍𝒊𝒕𝒆́ 𝒂̀ 𝒕𝒐𝒖𝒔 𝒄𝒆𝒖𝒙 𝒒𝒖𝒊 𝒐𝒏𝒕 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒓𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒂𝒃𝒔𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒑𝒓𝒆́𝒔𝒆𝒏𝒕𝒔, 𝒂̀ 𝒕𝒐𝒖𝒔 𝒄𝒆𝒖𝒙 𝒒𝒖𝒊 𝒔�...