PROHIBITION

ⅩⅩⅡ : premier amour

ore 22, maison smith, italia

lyra. 

elle me manque aussi putain. 

que me caches tu érebe ? 

...

Le premier amour, cet amour que tu crois être sincère, mais qui finira par te tuer peu à peu. Le vrai amour n'existe que dans les livres avec des bookboyfriends imaginaires. Dans la vraie vie, une discussion, un geste ou une phrase peut tout briser.

Le premier amour existe dans nos souvenirs les plus fous, mais pourquoi, quand on se rapproche trop du bonheur, il disparait ?

Aimer est un sentiment bizarre, mais encore plus quand c'est la première fois. Tu t'accroches à nouveau en oubliant que, des fois, cela ne suffit pas.

Je regarde mes parents, mon père toujours à la même place. Assis à cette grande table fixant le vide, un verre d'alcool devant lui.

Il n'est pas un ange, mais c'est mon père.

Il trompe ma mère et elle le sait, mais c'est mon père.

Il n'aime plus mon frère, mais c'est mon père.

Il est froid par moment, en oubliant que j'ai aussi un cœur, mais c'est mon père.

Mon père a tout donné pour cette famille, mais l'amour a brisé sa vie : il a épousé ma mère après la mort de son grand amour. La meilleure amie de ma mère, cette fille que tout le monde adore. L'intello qui allait avec l'intello.

Ma mère était une populaire remarquable, mais elle manquait cruellement d'argent. Mon père aimait sa meilleure amie, mais il manquait cruellement de temps. Il a trompé ma mère et, pour moi, il continuera toujours, pourquoi ?

Car même si elle est morte, elle reste son premier amour. Ma mère est juste la femme qui était présente au bon moment.

– Tout va bien.

Les pleurs de ma mère qui résonnent dans ses longs couloirs pendant que mon père regarde encore, assis dans le salon, ses photos d'elle.

– Elle me manque tellement.

— Qui, Maman ?

Quand elle me regarde, j'ai tout de suite compris. Je l'ai regardé avant d'un regard noir, elle n'a pas le droit d'y repenser. Mes pas s'élancent pour fuir, pourquoi quoi qu'il se passe. Ça revient à toi.

Pourquoi tu me prends tout ? Même morte.

Pourquoi je suis toujours moins importante que toi.

Je cours dans la froideur de l'automne en allant là où les souvenirs régnent en maitre, là où elle existe encore plus. Je dois me souvenir pour encore plus te hair.

Quand mes doigts gèlent, ce regard noir revient hanter mes yeux bleus. L'ombre, cet homme qui me hait du plus profond de son cœur, mais qui ne me laissera jamais.

Car sa promesse ne disparaitra jamais.

— Que fais-tu ici ?

Son regard rouge qui me fait remarquer que des drogues traversent son corps, sa colère devant mes yeux.

— Te droguer ne le fera pas revenir.

— Rentre chez toi, me crache-il.

Je rentre sans l'écouter, je n'ai pas peur et je n'aurai jamais peur face à un homme qui est sous suspension ou sous alchol, car je sais pertinemment que s'il m'arrive quelque chose.