ⅩⅦⅠ: houria

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ore 8, casa smith, italia

lyra

le viol est une des pires souffrances fait par l'être humain. 

je te comprends sirine et je vois houria en toi sans le faire exprès.

...

Le viol, cet acte ignoble et humain que certains s'amuseront à normaliser, la douleur qu'ils ne ressentiront jamais, l'impression de rester pétrifié en regardant le vide en attendent que ça se termine.

Avant de passer dans cette face où le seul fait de te voir dans le miroir te dégoute, de passer sous la douche en pensant que tes sale encore plus sale, plus t'y pense.

Banaliser le viol est une honte, c'est un crime qui devrait être punissable par la peine de mort, des femmes ou des hommes qui ruinent des personnes innocentes sans raison.

Ce faire violer, ce n'est pas juste physiquement, c'est mentalement aussi. Ton cœur se brise, ton corps se crispe, ton esprit te hait.

Tu n'es pourtant pas en faute, mais ton esprit te fait penser, au contraire, « t'aurais dû l'arrêter ». Je l'ai regardé et son regard m'a tétanisé ; même sortir un mot n'a pas pu s'en fuir de mes lèvres.

Le sentir en moi, sentir sa satisfaction pendant que je meurs de l'intérieur.

Je suis SALE.

Trois mots que je me répète sans cesse quand l'eau passe dans mon corps, malgré toute l'eau propre qui passe, la sensation d'être sale collée à ma peau.

Non, je crois, le pire, c'est le regard de la psychologue qui te dit qu'elle ne sait plus quoi faire pour t'aider. Tu l'as vu avoir de la peine pendant que toi, tu souffres.

Mais malheureusement, le ou les viols sont encrés dans ton ombre, tout est lié à eux. Certaines personnes se renferment au point de ne plus toucher à un homme et, dans l'autre, on a des femmes comme moi.

On se sent sale donc, même si on se rend encore plus sale en couchant avec des hommes, on s'en fiche. On est déjà la moitié de nous-mêmes, mais on a touché la sensation de ne rien ressentir, de juste le regarder faire en attendant que ça se passe.

« Mais ça fait des années ».

Mais ça ne s'oublie pas, ce regard tétanisé pendant qu'il faisait, les mains tremblantes, ton corps qui est forcé, les gémissements insensés.

De demander au monde, pourquoi ? Pourquoi moi ?

Mes pas pour sortir de la douche, la fumée de la douche qui est la cause de mes rougeurs sur mon corps.

Mes yeux qui me regardent devant ce miroir, seul face à moi. Tout est face à moi, toute la douleur est encrée.

Non, on ne guérit pas d'un viol, on s'habitue à vivre avec la douleur de le savoir et que c'est arrivé.

Mes vêtements contre moi, mes pas dans l'escalier pour le voir assis à prendre son café me laissent perplexe. Comment un homme comme lui pourrait me comprendre ?

Comment pourrais-tu comprendre que le jeu est la seule chose qui existe dans mon monde, qui me permet d'exister ?

- lyra, Toque-il. Je te ramène.

On pourrait croire qu'on est comme d'habitude, mais depuis ce soir-là, assis sur le canapé dans ces bras, deux semaines ont passé et c'est la seule phrase qui est sortie de ces lèvres. Il va travailler au lycée, mais même en classe, quand je lui lance des remarques, il me met dehors directement.

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