Prologue : La malédiction de Noël

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Alors c'est comme ça que tout va se terminer ?

Après tout ce qui s'est passé, je vais finir ma vie de cette façon ? À quatre pattes, sous mon bureau et en sous-vêtements par-dessus le marché... ?

Je ne comprends même pas comment une fille aussi ordinaire et sans histoire que moi a pu se retrouver dans une situation pareille.

Quel destin tragique !

Non, quel destin merdique !!!

Je n'arrive pas à croire que je vais vraiment mourir. Ici. Maintenant.

Mais, avant de vous raconter comment je vais finir, peut-être devrais-je vous expliquer comment tout à commencé ?

* * *

Moi, c'est Holly.

Holly Garland.

Voilà. C'est dit. J'ai annoncé la couleur. C'est exactement là que tout a commencé...

Pile à l'instant où je suis née.

Non, je ne parle pas de l'histoire de ma vie. Quoi que... Nan, en fait, je parle de l'instant précis où tout est parti de travers.

Ce moment exact où j'ai pointé le bout de mon nez. Un moment qui est censé être un pur bonheur, une joie indicible et éternelle, un moment glorieux... Bref, la venue au monde d'un être innocent et béni des dieux.

Tu parles !

Aucune petite fée dodue et colorée ne s'est penchée sur mon berceau à ma naissance. Et je n'ai pas non plus eu le droit aux petites courbettes de tout le règne animal pendant qu'on m'élevait dans les airs en chantant l'histoire de la vie.

Non.

Tout ce que j'ai eu, c'est le sourire béat de mon père et l'illumination de ma mère quand elle a clamé haut et fort qu'elle venait enfin de trouver comment elle allait m'appeler.

Holly...

Houx.

Garland...

Guirlande.

Guirlande de houx. Oui, c'est bien ça.

Holly.

Houx.

Parce que je suis sortie de son utérus hurlante et toute rouge, et par-dessus le marché, flanquée de mèches rousses sur tout le caillou. Rousses !!!

Enfer et damnation  ! Être affublée d'un nom pareil, ce n'était pas suffisant comme malédiction ? Il fallait en plus qu'on me gratifie d'une tignasse de sorcière  ?

Bien sûr, personne à l'hôpital n'a eu le bon sens de lui faire remarquer son erreur, bien au contraire ! Tout le monde lui a adressé de chaleureuses félicitations.

Rendez-vous compte ! Des félicitations ! Pour avoir décidé de faire de ma vie un enfer ! Pour avoir choisi mon nom sans me consulter au préalable et pour avoir honteusement profité de mon impuissance de nouveau-né.

Famille, amis, fratrie. Aucun d'eux n'a pris ma défense.

J'ai été victime d'un complot. D'une conspiration de grande envergure orchestrée par Dieu lui-même. Il a été cruel au point de me laisser venir au monde en plein mois de décembre, s'assurant que ma mère aurait la tête farcie de tout le folklore de Noël quand je débarquerais.

Et si ce n'est pas lui, alors c'est sûrement le diable qui a tout arrangé. Ce qui serait une explication plutôt logique au fait que depuis ce funeste jour, je suis maudite.

Quoi ? Vous pensez que j'exagère ? Que je dramatise un tantinet ?

Eh bien j'aurais voulu vous y voir moi, durant toute mon enfance, pendant que des enfants cruels et sans filtre se moquaient de moi à cause de mon nom, quand ce n'était pas à cause de ma couleur de cheveux.

J'ai eu droit à la double peine.

Ça a duré pendant toute ma scolarité, depuis le jardin d'enfants jusqu'en Middle school, et une fois arrivée en High school, ça a été mille fois pire ! Les garçons de l'école ne m'approchaient pas. Et quand ils le faisaient, c'était pour m'affubler de surnoms tous plus humiliants les uns que les autres, ayant systématiquement un rapport avec Noël.

Du coup, j'ai grandi avec l'impression d'être une mauvaise blague à moi toute seule. Je me suis peu à peu transformée en une fille renfermée, peu sûre d'elle et je faisais gaffe sur gaffe. Même en essayant d'être transparente, j'accumulais les bévues et les situations embarrassantes. Surtout quand la période des fêtes arrivait. C'était devenu mon châtiment céleste.

Et aujourd'hui ?

Holly Garland sur les genoux du Père Noël [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant