Holly Garland sur les genoux du Père Noël [FINI]

Chapitre 2 : Compte à rebours avant la fin du monde

Je pénètre dans le hall pile au moment où les premiers convives se pointent.

Génial, quel timing !

Barbara est là elle aussi, ses longs cheveux châtains tombant sur une superbe robe rouge. Elle accueille avec moi tous les nouveaux arrivants en les prenant en photo pour le site intranet de l'entreprise.

Quand la salle commence à être bien remplie, je décide de faire un petit discours de bienvenue. Je remercie chacun de mes collaborateurs pour leur présence et leur travail tout au long de l'année passée, et je finis en leur souhaitant de passer de bonnes fêtes et une excellente soirée.

Maintenant que le buffet est ouvert, tout le monde se précipite dessus. Voilà, tout se passe bien. 

Ouf !

Je souffle pour évacuer la fatigue et le stress que me cause cette saison de fêtes foireuses.

 Soudain, je sens un léger tapotement sur ma cuisse qui exige mon attention. Je regarde vers le bas et je découvre une toute petite main, appartenant à une toute petite fille de cinq ans. Elle est aussi brune que sa mère, mais ses yeux sont beaucoup plus malicieux.

— Holly, Holly !!! Où est le Père Noël ? Maman m'avait promis que tu le ferais venir.

Je cligne plusieurs fois des yeux, un peu troublée d'avoir entendu quelqu'un prononcer mon prénom sur mon lieu de travail.

Ça me fait bizarre. C'est presque mystique. J'en ai des frissons sur les bras. C'est comme prononcer le nom de Beetlejuice à voix haute. Si on le fait trois fois de suite, ça déclenche une série de fléaux et de catastrophes imprévisibles.

À mes oreilles, ça sonne comme une mise en garde.

— Voyons Sarah ! intervient Carolyn en éloignant sa fille de moi. Ne parle pas à Miss Garland comme ça ! Va rejoindre ton père, on va aller voir où se trouve le Père Noël.

La petite fille s'exécute pendant que je reste prostrée.

— Désolée Miss Garland, s'excuse sa mère aussitôt, inquiète. Elle ne se rend pas compte...

— Tout va bien, dis-je pour la rassurer, ou pour me rassurer moi même, je ne sais pas bien. Votre fille n'a rien fait de mal. Et puis, elle a raison. Où est le Père Noël ? demandé-je ensuite.

Je regarde la montagne de cadeaux au fond de la salle, le grand sapin paré de décorations rouges et blanches, et le magnifique fauteuil en velours avec ses jolis coussins qui est complètement vide.

Fait chier ! Tout se passait parfaitement bien. C'était trop beau pour être vrai...

Je me dirige aussitôt vers Barbara, avec Carolyn sur les talons.

Elle est en train de photographier les familles et les groupes de collègues qui lèvent leurs verres devant le buffet.

— Le Père Noël ne s'est pas présenté ? je lui demande de but en blanc.

— Euh, si. Je l'ai même installé dans le bureau de M. Tate, comme vous me l'avez demandé. Je lui ai donné son costume et puis je l'ai laissé se préparer. Je ne comprends pas... 

— Il a peut-être un problème ? suppose Carolyn. Vous voulez que j'aille voir Miss Garland ?

 — Non merci Carolyn. C'est la soirée des employés. Restez là avec votre famille et amusez-vous. Je vais voir ce qu'il en est.

Je tourne les talons pour y aller de ce pas, et je heurte de plein fouet la poitrine large d'un homme.

— Holly ! Justement, je vous cherchais..., commence le type dans lequel je viens de rentrer et qui m'a retenue de tomber.