Chapitre 16 : Homme Sweet Homme

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— Pourquoi tu ne m'as rien dit ?!!! je m'énerve, dans l'ascenseur aux panneaux dorés et à la moquette épaisse.

— Mais ça fait trois jours que je me tue à te le dire !

— Ce n'est pas vrai et tu le sais ! Depuis le début, tu me mens outrageusement. Et pour quelle raison valable, hein ?

Il sort de l'ascenseur dès que celui-ci tinte pour nous signaler l'arrivée à l'étage demandé et l'ouverture des portes, en me précédant comme s'il voulait me semer pour échapper à ma colère.

Je marche derrière lui sans cesser de m'égosiller.

— Tu croyais peut-être que j'allais essayer de te vendre au plus offrant ? Ou que j'allais moi même finir le travail ? Tu t'es bien moqué de moi, avoue-le ! Quand je pense que je t'ai raconté toute ma putain de vie ! Je t'ai même présenté à mes parents nom d'un chien ! Ah, ça a dû être une bonne blague pour un gosse de riche comme toi, n'est-ce pas ? Tu pourras raconter ça à tous tes amis du Country Club, ça les fera bien rire, j'en suis sûre !

— Ginger, est-ce que tu veux bien te calmer ? demande-t-il en continuant à marcher. Primo, je ne me suis pas moqué de toi, secundo, toute cette affaire n'a rien d'une blague et tertio, je ne suis pas un membre du Country Club. Maintenant, tu pourrais te taire un peu, tu vas finir par inquiéter les autres résidents.

— Je t'interdis de m'appeler Ginger. Et ne me dis pas de me taire Nick ! Je me fous royalement des autres...

Oh-oh... !

Le malabar de tout à l'heure est là, juste devant nous, adossé à une porte, et il n'a vraiment pas l'air commode.

— ... résidents, je termine, sur un ton beaucoup, beaucoup moins  excessif.

Il a déposé toutes nos affaires de la voiture sur le paillasson et doit sûrement être monté directement depuis l'ascenseur du parking souterrain pour avoir eu le temps d'arriver avant nous.

— Un problème M. Paxton ? lui demande-t-il les sourcils froncés, tout en me fixant de ses yeux bleus perçants, comme si c'était moi le problème en question.

— Non. Tout va bien. Tenez, dit-il en lui filant ses clés.

André le géant les récupère et avant d'ouvrir la porte, il nous met en garde.

— Restez là et surtout, n'entrez pas avant que je vous le dise.

Je m'inquiète immédiatement. Ça veut dire que le tueur pourrait s'être introduit chez Nick ? Attendant, tapis dans un coin, qu'il rentre chez lui pour l'attaquer sournoisement et le tuer ?

Bouh, j'en ai des frissons dans le dos ! C'est vrai que le gangster avait sûrement dû récupérer les effets personnels de Nick tout comme il a dû me voler les miens dans le sac que j'ai laissé sur place.

J'échange un regard pénétrant avec Nick. Comme une mise en garde muette qui signifie qu'au moindre signe suspect, nous devrons parer au danger et être prêt à nous enfuir ensemble, et très rapidement si nécessaire.

Mais le gorille revient et range son flingue —le plus gros que j'ai jamais vu en vrai— dans un holster planqué sous  sa veste, avant de se pencher pour ramasser nos sacs.

— R.A.S, vous pouvez y aller, le périmètre est sécurisé, lâche-t-il de sa grosse voix, qui n'a rien à voir avec celle que Nick utilise pour jouer au Père-Noël.

Elle est flippante, et vous donne envie de répondre "Oui, chef!", et de vous tenir à carreaux.

Mais il se prend pour qui celui-là, un membre de la garde rapprochée du président des États-Unis ?

Holly Garland sur les genoux du Père Noël [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant