Holly Garland sur les genoux du Père Noël [FINI]

Chapitre 14 : Vive le vent

Les enfants sont restés au chalet avec leurs grand-parents comme baby-sitter. On est samedi soir et la nuit de Noël est à nous !

Je suis trop excitée à l'idée de faire cette descente nocturne. Moi. Holly Garland, Guirlande de Houx, la fille anti-réjouissances de Noël,  je suis heureuse de faire un truc de Noël !

Ouais !

Comme quoi, tout arrive.

Enfin, tout ça, c'est grâce à Nick.

Ou au Père Noël.

Ou peut-être les deux... ?

Bref, nous sommes en train de nous équiper pour l'événement, dans l'une des boutiques de location de la station. Comme il y a peu de place et beaucoup de monde à l'intérieur, les autres sortent dès qu'ils sont prêts chacun à leur tour.

— On y va Ginger ? me demande Nick à côté de Jamie, alors qu'ils sont tous les deux fin prêts depuis cinq minutes déjà.

— Non, ils ne trouvent pas ma taille en après-skis. Mais allez-y, je vous rejoins dehors au plus vite.

Il hésite une seconde avant de finir par partir, poussé par Jamie qui est pressé de retrouver les autres.

Ma poisse de Noël a la vie dure, mais qu'importe... J'ai le moral gonflé à bloc. Ce n'est pas une petite déconvenue de rien du tout qui va changer ça.

— Voilà Mademoiselle ! m'interpelle l'employé de la boutique en me donnant ce que j'attendais.

— Oh, super ! Merci, merci !!! m'exclamé-je en sautillant de joie.

Je n'y crois pas ! Est-ce qu'un peu de positivisme suffirait à conjurer le sort ?

Je m'installe sur une banquette libre pour m'équiper et m'apprête à sortir quand j'entends qu'on m'appelle.

— Holly, par ici !

C'est Chris. Assis sur une autre banquette, il semble galérer pour s'équiper.

— Tu peux m'aider s'il te plaît, je n'ai pas l'habitude.

Pfffffff... !!!

Pense positif Holly, pense positif !

Et sois miséricordieuse avec ceux qui sont dans la galère...

— Ok. C'est bon.

Je m'agenouille devant lui et lui montre comment on s'y prend.

— Et voilà ! dis-je en relevant la tête vers lui.

Je me rends alors compte qu'il n'a rien écouté, ni même regardé, et qu'il me fixait tout du long.

Quoi, j'ai de la soupe sur la figure ?

Sans crier gare, il enroule sa main autour de ma nuque et me rapproche de sa bouche.

Au ralenti, comme dans les films. Dans un Slow Motion qui met l'accent sur l'aspect crucial d'une action courte et rapide, mais aux conséquences dramatiques sur la situation des protagonistes.

Mais pas comme dans une scène d'amour, où les héros courent l'un vers l'autre avec exaltation au son d'une musique romantique...

Non. Plutôt comme dans une scène catastrophe, où le héros essaie d'éviter l'inévitable désastre, en hurlant avec une bouche béante et déformée, sur un fond sonore de disque rayé.

Contre toute attente, sa bouche n'atteint pas la mienne. Et le film passe en mode accéléré.

Du coup, j'ai du mal à suivre les images, mais si j'ai bien compris, Chris est arraché à moi par le col et finit à quatre pattes sur le sol de la boutique.