La nuit est tombée depuis des heures, et le silence du manoir aurait dû être apaisant. Pourtant, je n'arrive pas à trouver le sommeil. Trois jours, trois jours sans la moindre nouvelle de Salvatore. Son absence me laisse avec un vide oppressant, un mélange de colère et d'inquiétude. Je tourne une énième fois dans mon lit, cherchant désespérément un moyen de chasser ces pensées parasites, mais le bruit soudain du moteur d'une voiture me fit sursauter.. Des voix, des pas lourds, et le son sourd de portes qui claquent. Mon cœur se met à battre plus intensément.
Il est rentré ? Mais il n'est pas seul ?Sans réfléchir, je me lève, enfile un sweat par-dessus mon pyjama, et sort doucement de ma chambre. Je descends les escaliers, sentant le sol froid sur mes pieds nus, et prenant soin de ne pas faire craquer le moindre parquet sous mes pas. Plus je m'approche de l'entrée, plus les sons deviennent distincts : des murmures graves, des grognements étouffés, et un son métallique... comme des chaînes.
Qu'est-ce que tu fais ? Salvatore ...Arrivée en bas, je me fige. Il est là, enfin. Mais il n'est pas seul. À ses côtés, deux de ses gardes tiennent fermement des hommes en piteux état. Leurs vêtements sont déchirés, leur peau marquée de coups récents, des taches sombres de sang maculent leurs visages et leurs mains sont liées. Je suffoque à la vue de ces hommes brisés, leurs têtes pendantes, à peine conscients. Pourtant, ils luttent, faiblement, sous la poigne de fer des gardes.
— Salva... j'essaye d'articuler les mains posées sur ma bouche.
Je voudrais lui dire que je les reconnais, mais je reste là, figée, face à son, visage impassible, n'exprimant aucune émotion. Il se tient là, droit et imposant, donnant des ordres à voix basse.
— Emmenez-les en bas, ordonne-il.
Je me sens incapable de bouger, une partie de moi me hurle de retourner dans ma chambre, de ne pas assister à ce qui va suivre. Mais une autre, plus forte, m'empêche de détourner le regard.
— Ne rends pas les choses plus compliquées, Fiamma.
Ils commencent tous à descendre les marches qui menaient à la cave, un endroit que je n'ai jamais vue. Et sans vraiment comprendre pourquoi, je me met à les suivre à distance. Le cœur battant, je longe les murs, me dissimulant dans les ombres, jusqu'à atteindre la porte de la cave, entrebâillée.
Je me penche légèrement, jetant un coup d'œil à l'intérieur. Les hommes sont jetés au sol, leurs corps heurtant le béton avec un bruit sourd. Salvatore s'approche lentement, son allure glaciale contrastant avec l'atmosphère pesante de la scène.— Parlez vite, qui vous a envoyés, questionne t-il. Il va nous tuer si on parle !
Il se penche vers l'un d'eux, saisissant son visage entre ses mains, forçant l'homme à le regarder dans les yeux.
— Et moi je tuerai si tu ne dis rien, murmure t-il.
Le ton, le calme absolu de sa voix, m'envoie un frisson glacé le long de l'échine.
Le Corbeau est de sorti.Sans m'en rendre compte, je fais un pas de plus, mon corps trahissant ma volonté de rester invisible. Et c'est là, à cet instant précis, que ses yeux croisent les miens à travers l'ouverture de la porte. Il se rapproche de moi d'un pas déterminé et je sens mon cœur s'arrêter. Son regard, habituellement si profond et troublant, est cette fois chargé d'une violence contenue, mais aussi d'une lueur de quelque chose d'indéchiffrable.
— Faites les parler putain de merde ! S'exclame t-il avant de venir refermer la porte derrière lui.
En une fraction de seconde, l'atmosphère vient de changer. Je suis incapable de bouger, son corps se tenant face à moi, comme si un lien invisible nous empêchait de nous échapper.
Pourquoi le sentir à nouveau prêt de moi me soulage à ce point ?
Il me regarde, son visage restant impassible, mais ses yeux... Ses yeux semblent hurler quelque chose que je ne peux comprendre.
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L'as de Pique ♠️
RomanceEt si tout ce que vous croyiez savoir n'était qu'une illusion ? Dans l'ombre des grandes familles, où les alliances sont scellées par le sang et la trahison, Salvatore et Stella se retrouvent pris au piège d'un mariage arrangé. Leur union est censée...