Chapitre 25 - Beauté trompeuse, Vérités douloureuses

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Stella

Je me sens vide, le souffle coupé, les larmes qui ne cessent de couler. Tout en moi tremble, et pourtant, je reste figée dans cette chambre d'hôpital. Lucia s'approche, hésitante. Ses bras m'enveloppent doucement, mais je suis incapable de réagir. Ma gorge est nouée, et ma poitrine se serre à chaque battement. Sa main tremblante vient attraper la mienne. Son regard est lourd, plein de tristesse, comme si elle portait tout le poids du monde sur ses épaules. Elle me fixe, incapable de retenir les larmes qui s'accumulent au bord de ses yeux.

—  Je sais que c'est dur, Stella. Je sais... murmure-t-elle d'une voix brisée. Mais il est revenu... à Noël.

Je déglutis difficilement, mes doigts serrant les siens un peu plus fort.

— Où il était tout ce temps ? demandai-je, ma voix pleine de douleur.

Lucia tourne la tête vers Matteo, cherchant son soutien, hésitant à me dire la vérité. Son silence me fait encore plus mal, comme si elle avait peur de ce que cela provoquerait en moi.

— Un endroit... enfin... elle semble chercher ses mots, hésitante, bouleversée. Tu ne peux pas comprendre.

C'est alors que Rick, assis un peu plus loin, intervient sans détour.

— Chez les nonnes.

Mes yeux s'écarquillent, et je sens une vague de peur me submerger. Je ne comprends pas ce qu'il veut dire. Je cherche des réponses dans le regard de chacun, mais tout ce que je trouve, c'est un silence qui me glace le sang.

— Les... nonnes ? Ma voix est faible, brisée, comme si mon corps refusait d'assimiler ce qu'ils me disent.

Lucia prend une profonde inspiration, ses mains tremblant dans les miennes.

— C'est un endroit où ils brisent les âmes, Stella. Où ils arrachent tout ce qui fait de toi un être humain. Sa voix se brise sous l'émotion. La douleur... elle est tellement insupportable que tu as l'impression de mourir à chaque instant. Certains n'en reviennent jamais. On a de la chance qu'il soit encore en vie.

Mon cœur s'emballe. Chaque mot qu'elle prononce est une nouvelle coupure dans mon âme déjà blessée. Pourquoi... Pourquoi il est allé là-bas ? La douleur dans ma poitrine devient insoutenable. Je sens ma gorge se nouer et mes yeux brûler, mais je ne peux pas pleurer. Pas encore.

Elio, jusque-là silencieux, prend la parole.

— Après ce qu'on a vu ce soir, Stella... Il tient à toi, c'est évident. Mais regarde dans quel état il est. Le sang sur ses vêtements... Ce n'était pas le sien. Il ne ressent plus rien quand il tue, quand il torture...

Un frisson me parcourt, et je me sens sur le point de m'effondrer. Tout autour de moi semble vaciller. Je refuse d'y croire. Lucia commence à pleurer, incapable de retenir ses larmes.

— J'ai perdu mon frère, Stella... Cette femme... elle me l'a repris.

— Quelle femme ? dis-je, ma voix tremblante sous l'incompréhension et l'angoisse.

Ils échangent tous un regard lourd, comme s'ils savaient quelque chose que je ne pouvais pas comprendre. Matteo, serrant la mâchoire, finit par lâcher d'une voix grave :

— Nonna.

— Alors je le ramènerai, je murmure.

Et si tu as perdu ton humanité, je te donnerai la mienne, peu importe le prix.

Seule dans cette chambre, les lumières clignotent, les murs blancs m'oppressent. La nuit tombe et le silence s'installe doucement, mais je ne trouve toujours pas de paix. Je fixe la fenêtre, plongée dans mes pensées, lorsque la porte s'ouvre brutalement. Mon cœur rate un battement et je sursaute. Matteo se tient là, son visage tendu comme s'il venait d'accomplir quelque chose de grave.

L'as de Pique ♠️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant