Chapitre 18 - Le diamant des autres, mais le fléau de son existence

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Isabella Rojas, c'est le nom de la femme à qui il fait des virement depuis des années, je chuchote alors qu'il me regarde attentivement.
— C'est tout ce que tu as trouvé ?
— Je n'ai pas eu le temps de regarder les autres dossiers, je dis de ma voix tremblante.
— Envoie moi les photos ce soir, je vais regarder ça, lance t-il avant de se diriger vers les escaliers.

Les transactions de mon père au sien n'a rien d'anormal, ils sont associés, donc je ne prend même pas la peine de lui en parler. Je me contente de le regarder s'éloigner de moi.

— Tu vois que tu peux être courageuse, Fiamma, murmure-il dos à moi.

Et comme une ombre puissante, il disparaît entre les murs de la maison.

♾️

Salvatore

Les chaînes sont devenus mes meilleures amies.

Je me suis encore attaché moi-même, scellant mes propres chaînes, seul dans cette cave, pour ne pas la blesser. Pour ne pas céder à cette rage qui bouillonne, à cette tempête intérieure qui menace de tout dévaster. Je sens que les médicaments ne feront pas effet cette fois. La tension entre elle et moi a franchi une limite. Mon cœur bat trop vite, mes pensées s'embrouillent. La crise monte, inévitable, irrépressible. Tout se mélange, les souvenirs, la fatigue, des fragments de cauchemars...

Je ferme les yeux, mais cela ne fait qu'amplifier les visions. L'obscurité de la cave devient celle de mon enfance, cette obscurité pesante où mon père m'entraînait pour m'endurcir. Son visage impassible, ses mains qui me plongeaient dans cette eau bouillante, me brûlant jusqu'à l'âme. La douleur, la suffocation, la panique... C'était pour m'apprendre à supporter l'insupportable, à dominer la souffrance.

Mais chaque jour encore mon corps la ressent comme si elle était réelle, comme si mon père me replongeait encore et encore dans cet enfer bouillant. Je suis assis là, enchaîné, et pourtant les sensations sont si vives. Ma peau picote, se tend sous une chaleur imaginaire, mes muscles se crispent, et je peux presque sentir les cloques se former, la chair qui se consume. Chaque mouvement envoie des vagues de douleur à travers mon corps, et je serre les dents, mais c'est inutile. C'est comme si le feu était réel, comme si je brûlais de l'intérieur. Et maintenant je n'y arrive plus, je ne peux plus retenir le cri qui monte de ma gorge. Ma peur se transforme en un hurlement brut, qui résonne dans la cave, faisant vibrer les murs. C'est un cri de douleur, de terreur, de rage. Le cri de l'enfant que j'étais, brisé par les tortures d'un père qui ne voyait en moi qu'un projet, un être à façonner selon ses propres démons.

— NON JE T'EN SUPPLIE STOP... les mots s'échappent de mes lèvres, un refus désespéré, comme si je pouvais repousser ces souvenirs, les chasser de mon esprit.

Mais ils sont là, collés à moi comme une seconde peau, et la douleur psychologique se transforme en souffrance physique. Je m'agrippe aux chaînes, les mains tremblantes, le cœur battant à un rythme effréné, chaque battement une nouvelle décharge de souffrance.

— S'il vous plaît, ça fait trop mal, beaucoup trop mal...

Je me bats contre moi-même, contre ces chaînes invisibles qui m'étouffent, mais la douleur ne cesse pas. Elle pulse en moi, vive, brutale, et je m'effondre, à bout de forces, le corps tremblant, le souffle court.
Je suis enchaîné ici pour une raison. Pour ne pas la blesser, pour ne pas laisser mes démons la toucher. Mais à cet instant, alors que je sens la sueur froide couler le long de mon dos, je ne suis plus sûr de pouvoir y arriver.

Vous m'avez enlevé toute humanité... alors comment je pourrais être un jour bien pour elle ...?Je ne suis rien d'autre qu'une arme forgée par la violence, une machine à détruire.

L'as de Pique ♠️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant