Chapitre 27 - L'extase, l'euphorie, l'ivresse

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Stella

Le matin est encore jeune, et le manoir est plongé dans le silence. Incapable de dormir, je descends à la salle d'entraînement. Mes pensées tourbillonnent, brouillées, confuses, et le seul moyen de les faire taire, c'est de taper. Je me bande les mains, exactement comme Matteo me l'a appris. Mes doigts tirent sur les bandes serrées, fermes, chaque mouvement me ramenant à ces moments où il me guidait, où il m'encourageait à repousser mes limites.

Je commence à frapper le sac de frappe, mes coups pleuvent avec une violence que je ne me connaissais pas. La sueur coule déjà sur mon front, imbibe mon débardeur. Mes muscles brûlent, mais je n'arrête pas. Chaque coup est une façon de chasser les fantômes. Ma mère biologique, mon frère, mes faux parents... Est-ce que je dois leur dire ? La simple pensée de leur réaction m'étrangle. Ils me tueraient, sans hésiter.
Je frappe encore plus fort, mes poings martelant le sac avec une rage que je peine à contenir. Je me perds dans la musique qui hurle dans mes écouteurs, dans ce rythme effréné qui couvre mes pensées, qui m'éloigne de tout. Je ne veux plus penser. Je ne veux plus sentir cette peur grandir en moi.

Soudain, une main se pose sur ma taille. Je sursaute violemment, et sans réfléchir, je me retourne et lui balance mon poing dans la tête. Le contact est brutal, mais je réalise trop tard que c'est Salvatore. Il secoue la tête, comme s'il voulait me faire comprendre qu'il a senti le coup, mais qu'il s'en moque.

Je retire un écouteur, un sourire nerveux aux lèvres.

— Oups, tu m'as fait peur...

Avant que je puisse réagir, il m'attrape et me plaque au sol d'un geste rapide, son poids contre moi.

— Tu veux te battre, trésor ?  Sa voix est un mélange de défi et de provocation.

Je le regarde avec un sourire provocateur.

— J'aurais trop peur de te blesser, bébé.

Profitant d'une brève ouverture, je retourne la situation et prends le dessus, me retrouvant à califourchon sur lui. Je le fixe, essoufflée mais triomphante.

— Trop faible. Arrête de baisser ta garde.

Il éclate de rire, un son rauque et amusé, avant de me repousser doucement pour se remettre sur moi.

— Qui t'a appris à te battre en mon absence ?

Je laisse ma tête tomber en arrière, l'air indifférente.

— Tu es trop curieux.

Sans prévenir, il avance sa tête vers moi, me plaquant plus fort contre le tapis. Son souffle chaud effleure mon oreille.

— Arrête de faire la maline avec moi, ma patience a des limites. Sa voix est grave, dangereuse, mais je sens l'électricité entre nous, cette tension qui ne s'éteint jamais vraiment.

Je le regarde droit dans les yeux, un sourire joueur aux lèvres.

— Tu comptes me lâcher un jour ?

Il répond sans hésiter, sa main glissant doucement sur ma cuisse, faisant courir un frisson le long de ma colonne vertébrale.

— Jamais.

Il continue de remonter lentement sa main vers le haut de ma cuisse. À l'intérieur, tout en moi crie de le repousser, de l'arrêter, mais son toucher m'a tellement manqué. Il murmure d'une voix rauque :

— Alors, dis-moi d'arrêter, tesoro.

Je me mords la lèvre, et il aime ça, il aime regarder mon corps frissonner sous ses caresses. Mes mots se bousculent dans ma gorge.

L'as de Pique ♠️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant