Chapitre 5 - Protège toi de moi

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Salvatore

Je m'attendais à ce qu'il envoie un message, mais pas à ce qu'il passe par sa fille pour me faire comprendre.
Son corps plein de sang est étendu sur le sol, je vérifie qu'elle respire toujours. Les deux hommes face à moi tremblent de peur.
Je les connais, les petits chiens de Rico. Ce fils de pute a envoyé ses esclaves pour torturer sa fille.
Lorsque l'un d'entre eux bouge, d'un geste mécanique j'attrape mon arme, et sans hésiter je tire deux balles dans les jambes des deux intrus. Leurs corps tombent au sol à l'autre bout de la pièce.

— Vous allez lui renvoyer un message.

J'avance lentement vers eux, le sourire au lèvre, rien ne me réjouit plus que de faire passer des messages à mes ennemis. Sortant un couteau de ma poche, je prends la main de celui qui a osé la toucher.

— Personne.

Le cri de l'homme à qui je viens de couper le doigt résonne dans la pièce.

— Ne.

Deux doigts.

— La touche.

Trois doigts.

— Sans en subir.

Quatre doigts.

— Les conséquences.

Cinq doigts.

Son corps se plie sous l'intensité de la douleur, et son visage déformé par la souffrance, se tourne vers le ciel. Comme s'il cherchait une délivrance qui ne viendra jamais.

— Et surtout, ce que tu fais on te fera ! Je menace avant de trancher d'un coup sec la gorge de son coéquipier.

Le visage impassible, je retire ma lame, laissant le corps s'effondrer au sol dans un fracas. Le sang commence à s'étendre sur le plancher, formant une mare à mes pieds.
Alors que le survivant prend la fuite vers la sortie, j'entends le cœur de Stella battre aussi fort qu'un tambour contre sa poitrine.
Elle était réveillée, elle a tout vu.
Ses yeux sont rivés sur la scène, incapable de se détourner, figés par l'horreur de ce qu'ils voient.
Je me redresse doucement avant de me rapprocher d'elle, mais d'un geste brusque elle s'éloigne de moi. Puisant dans le peu de force qu'il lui reste.

— Tu as beaucoup saigné, laisse moi t'aider, je chuchote.
— Ne...me touche pas, me répond t-elle, le corps tremblant de peur.

La plaie ouverte de sa gorge est encore plus impressionnante de près. J'enlève mon tee-shirt afin de le poser sur sa plaie. Mais son instinct de protection fut immédiat, elle recule vivement, le souffle court. Ses yeux grand ouverts et remplis de larmes me supplient silencieusement de ne pas l'approcher.
L'angoisse qui déforme son visage est trop réelle, alors je recule légèrement, lui offrant l'espace dont elle a désespérément besoin, je dois d'abord respecter ses frontières.
Elle a été blessé à cause de moi, tout ça c'est à cause de moi.

— Ça va aller, je ne te laisserai plus seule... j'essaye de la rassurer.

Mais face à mon manque de savoir faire, elle ne pose même pas son regard sur moi.
Je n'ai jamais eu à être doux avec quelqu'un, alors apprends moi.

— Tu l'as tué, pourquoi tu l'as tué ? Bafouille t-elle.
— Il t'a fait du mal, tu ne voulais quand même pas que je le laisse s'en sortir indemne ?
— Tu n'aurais pas dû en arriver jusque là, tu es comme eux, comme mon père, s'énerve-t-elle.
— Je suis pire, je suis le messager de la mort, Fiamma.

Ses yeux remplis de haine et de désespoir viennent se poser sur moi.

— Non ! Tu les a juste laissé faire de toi un monstre.

L'as de Pique ♠️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant