Un ange en enfer T1

~Chapitre 3 ~

𝓐𝓷𝓰𝓮𝓵                                                                                                                                            ???

Je ne savais pas combien de temps j'avais passé dans cette voiture. Les rues de New York défilaient rapidement par les vitres teintées, mais tout ce que je voyais était flou. Mon esprit était ailleurs, perdu dans le chaos de la peur et de l'incompréhension. Le souffle court, je me débattais contre les lanières invisibles qui serraient ma poitrine. Comment avais-je pu en arriver là ? Fuir l'enfer de la Russie pour me retrouver au milieu d'un cauchemar encore plus sombre.

La voiture s'arrêta enfin devant un bâtiment lugubre, caché dans les recoins les plus sombres de la ville. Les immeubles autour semblaient abandonnés, sales, délabrés. Tout sentait le danger ici, même l'air était plus épais, plus lourd. Un des hommes sortit en premier et m'arracha brutalement du véhicule. Son regard ne trahissait aucune émotion. Je ne pouvais même pas lire une once de pitié dans ses yeux. C'était comme si j'étais juste un colis à déplacer.

- Bouge-toi , aboya-t-il en me poussant vers l'entrée du bâtiment.

L'intérieur était froid, sinistre. Les murs étaient faits de béton brut, sans décoration, sans vie. Ils me traînèrent à travers un long couloir, me poussant à chaque fois que je ralentissais ou trébuchais. Mon corps était encore endolori des coups reçus plus tôt, mais je ne pouvais pas me permettre de ralentir. Pas ici. Pas avec eux.

Nous arrivâmes finalement devant une porte en métal épais. Un des hommes l'ouvrit, révélant une pièce sombre, à peine éclairée par une petite lampe au plafond. L'endroit était presque vide, mis à part une chaise en bois usée au centre de la pièce et une petite table en métal contre le mur. Le sol était froid sous mes pieds, presque glacial.

Ils me poussèrent vers la chaise et m'y forcèrent à m'asseoir. L'un d'eux sortit rapidement des cordes et attacha mes poignets au dossier, serrant si fort que je pouvais sentir les cordes brûler ma peau.

- Qu'est-ce que vous voulez de moi ? Ma voix était faible, presque éteinte, mais c'était tout ce que je pouvais gérer.

- Tais-toi , répondit sèchement l'homme qui m'avait attachée. Il me lança un dernier regard, puis ils quittèrent la pièce, me laissant seule dans cette obscurité glaciale.

Je restai là, immobile, les poignets douloureusement enserrés par les cordes. Les battements de mon cœur étaient si forts que j'avais l'impression qu'ils résonnaient dans la pièce entière. Je ne savais pas combien de temps s'écoula avant que la porte ne s'ouvre à nouveau.

Un homme entra. Je ne l'avais jamais vu avant. Grand, presque intimidant, il avait un regard dur, calculateur. Ses cheveux noirs étaient impeccablement coiffés, et il portait un costume sombre qui contrastait avec la brutalité de l'endroit. Il avançait avec une certaine élégance froide, comme un prédateur qui savait exactement où frapper pour faire mal.

- Alors, c'est toi la petite curieuse ?  dit-il d'une voix posée, presque douce, mais teintée d'un sous-entendu menaçant.

Je ne répondis pas, me contentant de le fixer avec des yeux remplis de peur. Il s'approcha de la table et fit glisser un doigt le long de sa surface métallique, comme s'il évaluait quelque chose de banal.

-Tu sais dans quoi tu t'es embarquée ? 

Je secouai la tête, incapable de formuler une réponse. Il se contenta de sourire légèrement, un sourire froid et sans joie. Puis, il se tourna vers moi, ses yeux perçant chaque centimètre de ma peau, comme s'il sondait mon âme.