𝓐𝓷𝓰𝓮𝓵 Manhattan, 19h26
Lorsque l'avion atterrit enfin à New York, mon cœur s'emballa. Je regardai par le hublot, le souffle court, apercevant les lumières scintillantes de la ville qui ne dormait jamais. Manhattan semblait tellement immense, presque irréelle, avec ses gratte-ciels qui perçaient le ciel nocturne. C'était un autre monde, si loin de ma réalité en Russie. J'avais espéré que cet endroit me donnerait un nouveau départ. J'étais loin d'être prête pour ce qui m'attendait.
Je descendis de l'avion avec un mélange d'appréhension et d'excitation. L'aéroport JFK était gigantesque, bondé de voyageurs pressés qui couraient dans toutes les directions, chacun avec sa propre histoire, son propre chemin. J'étais une étrangère ici, complètement perdue dans cette mer d'anonymes, mais c'était ce que je voulais. Personne ne me connaissait, personne ne se souciait de moi. New York était une ville où tu pouvais te fondre dans la masse, devenir invisible.
Mais au fond de moi, une question persistait : où allais-je maintenant ?
Je n'avais aucun plan, aucun endroit où aller. J'avais dépensé presque tout mon argent pour acheter ce billet d'avion. Il me restait tout juste de quoi manger pour quelques jours, peut-être une semaine, si je faisais attention. Mais l'argent n'était pas le plus grand de mes soucis. Le plus urgent était de trouver un endroit où dormir. Il était déjà tard, et je ne connaissais personne ici.
Je sortis de l'aéroport, respirant l'air froid de la nuit, et regardai autour de moi. Des taxis s'alignaient, des voitures passaient en trombe, mais je savais que je ne pouvais pas me permettre de gaspiller mon argent dans un trajet coûteux. Mes jambes tremblaient de fatigue, mais je commençai à marcher, mon sac sur l'épaule. J'ignorais où j'allais, je suivais juste le flux des gens, espérant qu'à un moment donné, je trouverais un refuge, même temporaire.
Après un long moment à marcher sans but, je finis par me retrouver en plein cœur de Manhattan. Les immeubles étaient immenses, les néons brillaient de mille feux, et malgré l'heure tardive, la ville semblait toujours éveillée. Je me sentais minuscule dans cet environnement grandiose. Les rues étaient animées, mais étrangement, je me sentais encore plus seule qu'à Glazov. New York te donnait cette impression, cette froideur, comme si tout le monde avait sa place sauf toi.
Je passai devant des hôtels luxueux, des bars bruyants, des restaurants remplis de gens qui riaient et vivaient leur vie. J'étais là, au milieu de tout ça, mais complètement coupée du monde. La fatigue commençait à peser lourdement sur mes épaules, et mes pieds me faisaient mal à force de marcher. J'avais désespérément besoin de me poser, de dormir, mais je n'osais pas m'arrêter dans la rue. Trop dangereux.
Après avoir parcouru plusieurs blocs, je tombai sur une petite ruelle. Elle était sombre, presque cachée entre deux grands immeubles. Un endroit discret, loin des regards. J'hésitai un instant avant d'y pénétrer. Je savais que c'était risqué, mais je n'avais plus le choix. Si je ne me reposais pas maintenant, je m'effondrerais. Mes pas résonnaient doucement sur les pavés mouillés par la pluie de la soirée. L'air était lourd et froid, mais au moins, j'étais seule.
Ou du moins, c'est ce que je croyais.
C'est là que je l'ai entendu. Un bruit étouffé, comme une sorte de grognement, suivi d'un cri coupé court. Mon instinct me hurla de fuir, de ne pas m'approcher, mais mes jambes continuèrent d'avancer, comme si elles étaient animées par une volonté propre. L'obscurité rendait la ruelle encore plus menaçante, mais je distinguais des silhouettes plus loin.
Au bout de la ruelle, sous la faible lumière d'un lampadaire clignotant, deux hommes se tenaient face à face. L'un d'eux, grand et imposant, brandissait un couteau. Il tenait l'autre par le col de sa veste, le maintenant à genoux devant lui. Le visage de l'homme à genoux était déformé par la peur, il implorait quelque chose, mais ses mots étaient trop bas pour que je les comprenne.
Je m'immobilisai, mon souffle coupé par la scène qui se déroulait sous mes yeux. Tout se passa si vite. L'homme au couteau ne laissa pas le temps à sa victime de finir sa supplication. Il abattit son bras dans un mouvement sec et précis. Le couteau pénétra la chair avec un bruit sourd, et le corps de l'homme à genoux s'affaissa lourdement sur le sol.
Je plaquai une main contre ma bouche pour étouffer un cri. Le sang se répandait autour de la victime, rouge sombre sur les pavés humides. Je n'arrivais pas à détacher mes yeux de la scène. J'étais paralysée par l'horreur de ce que je venais de voir. C'était comme un cauchemar, mais un cauchemar bien trop réel.
Le tueur, un homme grand et musclé, se redressa lentement. Il fit un pas en arrière, comme s'il observait son travail. Puis, soudainement, il tourna la tête dans ma direction.
Nos regards se croisèrent.
Je sentis mon cœur s'arrêter. Il m'avait vue. Je n'avais pas bougé depuis l'instant où j'étais entrée dans la ruelle, et maintenant, il savait que j'étais là. Il n'y avait plus de retour possible.
- Eh, toi ! cria-t-il, sa voix glaciale résonnant dans l'air humide.
Avant que je puisse réagir, deux autres hommes surgirent de l'ombre. Ils étaient là tout ce temps, cachés dans l'obscurité. L'un d'eux me saisit brutalement par le bras, m'arrachant de mon immobilité. Je tentai de me débattre, mais il était bien trop fort. L'autre homme m'attrapa par l'épaule, et ensemble, ils me traînèrent plus loin dans la ruelle, loin des regards.
-Non... laissez-moi ! Je réussis à articuler entre deux respirations saccadées, mais mes paroles furent étouffées par une main calleuse qui se referma sur ma bouche.
- Tais-toi , siffla l'un d'eux à mon oreille. Sa voix était glaciale, dépourvue d'émotion.
Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, mes pensées étaient un chaos total. Comment étais-je arrivée ici ? J'avais fui la violence de mon père pour me retrouver face à quelque chose d'encore plus monstrueux. Je n'avais nulle part où aller, personne pour m'aider. J'étais piégée.
Ils me poussèrent dans une voiture noire qui attendait au coin de la rue, ses vitres teintées et son moteur tournant doucement. J'étais à peine capable de comprendre ce qui se passait. La peur me paralysait complètement, et l'adrénaline qui circulait dans mes veines rendait mes pensées floues.
La portière claqua, et je me retrouvai assise entre mes deux ravisseurs. L'un d'eux, celui qui m'avait attrapée en premier, me jetait des regards méfiants. L'autre était plus calme, presque indifférent, comme si cela n'était qu'une routine pour lui.
La voiture démarra en trombe, me projetant légèrement en arrière contre le siège. Je voulais hurler, frapper, faire quelque chose, mais mes muscles refusaient de répondre. Tout ce que je pouvais faire, c'était fixer la ville qui défilait à toute vitesse par la fenêtre. Les lumières de New York étaient toujours là, brillantes et vibrantes, mais elles semblaient si lointaines maintenant. Comme si elles appartenaient à un autre monde, un monde auquel je n'avais plus accès.
J'étais seule.
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Deuxième chapitre avec quelques rebondissements, la rencontre entre eux est quelques peu cahotique.💥
Faites vous plaisir dans les commentaires.
Kiss :)
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Un ange en enfer T1
RomanceAngel, une jeune Russe de 19 ans, vit sous la tyrannie de son père alcoolique et violent. Une nuit, après une agression de trop, elle s'enfuit et prend un avion pour New York, espérant échapper à son passé. Mais alors qu'elle erre dans les rues de M...