Un ange en enfer T1

~ Chapitre 17 ~

𝓐𝓷𝓰𝓮𝓵                                                                                                                                 La maison d'Ivan, 22h15

Les jours qui suivirent ce moment avec Ivan furent étranges. Quelque chose entre nous avait changé, mais aucun de nous n'osait vraiment en parler. Ce n'était pas un silence inconfortable, mais plutôt un terrain nouveau, fragile, qu'on explorait à tâtons. Nous restions proches, mais nous évitions soigneusement de trop en dire ou d'en montrer. Je savais qu'Ivan avait besoin de contrôle, et qu'admettre ses émotions, même un peu, le fragilisait. Quant à moi, je n'étais pas prête à affronter ce que tout cela signifiait réellement. Pas encore.

C'était un matin froid, à peine éclairé par la lumière hivernale, quand Ivan m'annonça qu'il avait une mission pour moi. Depuis notre accord, j'avais commencé un entraînement rigoureux pour travailler à ses côtés. Je savais que ce moment arriverait, mais je n'étais pas encore sûre d'être prête. Mon esprit était encore trop embrouillé par les événements récents.

-Il est temps que tu commences à travailler pour moi.

 Ivan était direct, comme à son habitude. Il me fixait depuis l'autre côté de la pièce, sa posture détendue mais son regard perçant.

Je haussai un sourcil, croisant les bras. 

-Et quel genre de travail exactement ?

-Un échange. Simple. Tu seras là pour surveiller et t'assurer que tout se passe bien. Il faut que tu comprennes comment ça fonctionne.

J'étais nerveuse, bien sûr, mais je ne pouvais pas montrer de faiblesse devant lui. Depuis que je m'étais engagée dans cette voie, je devais jouer le rôle. Même si je ne savais pas vraiment où tout cela me mènerait.

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Le soir venu, Ivan m'emmena dans l'un de ses nombreux lieux de rencontre clandestins. C'était un entrepôt, à l'écart de la ville, où il menait ses affaires les plus délicates. La mafia russe ne laissait aucune place à l'erreur, et Ivan, encore jeune dans ce rôle, devait constamment prouver sa force. Je le sentais tendu, même s'il le cachait bien. Moi, en revanche, j'avais le cœur battant à tout rompre. Je n'avais jamais été confrontée à ce genre de situation.

En arrivant, l'endroit était plongé dans une semi-obscurité, les visages des hommes autour de nous éclairés seulement par les halos des lumières au plafond. Le bruit des voix basses et des rires étouffés se mêlait à l'odeur du tabac et du métal froid.

Ivan m'entraîna près de lui, son bras effleurant le mien comme pour m'assurer de sa présence à mes côtés. 

-Reste en arrière et observe. Ne fais rien, sauf si je te le demande.

J'acquiesçai sans un mot, me plaçant légèrement derrière lui, mais avec une vue dégagée sur ce qui allait se passer. Des hommes, ceux d'Ivan et ceux d'un autre groupe, semblaient déjà en pleine discussion animée au centre de la pièce. Je ne reconnaissais personne, mais je pouvais sentir la tension qui montait.

Soudain, un mouvement rapide à ma gauche me fit tourner la tête. L'un des hommes attrapa son arme, son visage tordu par la colère, et tout se mit à basculer en un instant. Avant même que je puisse comprendre ce qui se passait, Ivan avait déjà réagi, sortant son propre pistolet et tirant un coup dans l'air. Le bruit résonna dans l'entrepôt, glaçant chaque mouvement.

-On se calme ! hurla-t-il, sa voix autoritaire résonnant dans l'espace.

 -Personne ne touche à quoi que ce soit tant que je n'ai pas donné le signal.

Le silence qui suivit était presque assourdissant. Tout le monde se figea, l'air lourd de menaces non dites. Ivan fixa chaque homme, comme s'il mesurait leur loyauté, leur force, leur capacité à obéir.

Je serrai les poings, l'adrénaline bouillonnant dans mes veines. C'était ça, la vie que j'avais choisie. C'était ce genre de pouvoir brutal et direct qui régissait le monde d'Ivan. Et maintenant, j'étais dedans, qu'importe le prix.

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Après l'échange, nous retournâmes à la maison, Ivan silencieux à mes côtés dans la voiture. Une fois dans notre refuge, il retira sa veste, la jetant négligemment sur le canapé. Je savais qu'il était tendu. Moi aussi, à vrai dire. Ce premier affrontement, bien que géré, m'avait rappelé à quel point tout pouvait basculer en un instant.

Ivan brisa enfin le silence. 

-Tu t'es bien débrouillée.

Je me tournai vers lui, surprise.

 -Je n'ai rien fait.

-C'est justement pour ça que tu t'es bien débrouillée. Un sourire en coin apparut sur ses lèvres. 

-Savoir quand ne pas agir est aussi important que de savoir se battre.

Il s'approcha de moi, plus détendu qu'il ne l'avait été depuis longtemps. Ses yeux brillaient d'une lueur que je commençais à reconnaître. Ce regard intense, chargé de désir, qui me faisait à la fois peur et m'attirait.

-Ivan...  commençai-je, mais il posa un doigt sur mes lèvres pour me faire taire.

-Ce soir, tu as prouvé que tu avais ta place ici. Que tu pouvais être mon alliée.

Je déglutis difficilement, sentant son souffle chaud contre ma peau. 

-Et toi ? Tu penses que tu as toujours besoin de moi, ou c'est juste une illusion ?

Ivan fronça légèrement les sourcils, son regard se durcissant un peu.

-Je n'ai jamais dit que je n'avais pas besoin de toi. Mais ce n'est pas une question de dépendance. C'est une question de choix.

Ses mots résonnèrent dans l'espace entre nous, créant une tension presque palpable. Et avant que je ne puisse ajouter quoi que ce soit, il posa ses mains sur mes hanches, m'attirant doucement vers lui.

Nos corps se rapprochèrent, la chaleur de son contact traversant mes vêtements, réveillant en moi des émotions confuses. J'étais attirée par lui, il n'y avait aucun doute là-dessus. Mais je ne pouvais m'empêcher de me demander si tout cela n'était qu'une partie de son jeu. Un jeu dangereux auquel je m'étais lentement, mais sûrement, laissée entraîner.

Je levai les yeux vers lui, cherchant des réponses dans son regard sombre. Mais tout ce que je vis, c'était cette flamme incandescente, ce désir brut qui semblait brûler sous la surface.

-Ce n'est pas qu'un jeu, Angel, murmura-t-il comme s'il lisait dans mes pensées. Puis, sans plus attendre, il abaissa son visage vers le mien et nos lèvres se rencontrèrent avec une urgence nouvelle, un besoin presque désespéré de se prouver quelque chose, l'un à l'autre.

La passion entre nous était explosive, marquée par la violence des événements, la tension accumulée, et le poids de nos passés respectifs. Nos baisers devinrent plus ardents, plus affamés, comme si nous essayions de nous échapper de tout ce qui nous entourait. Il m'attira contre lui, ses mains explorant chaque parcelle de ma peau, et je me laissai emporter par ce tourbillon d'émotions.

C'était une danse complexe de désir et de défi, et quelque part dans ce chaos, je réalisai que j'avais perdu un peu plus de contrôle. Mais à cet instant précis, je m'en fichais. Parce qu'avec Ivan, tout était intense, tout était immédiat. Il n'y avait jamais de demi-mesures.

Et peut-être que c'était ce dont j'avais besoin.

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Première mission pour Angel

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