Un ange en enfer T1

~ Chapitre 19 ~

𝓐𝓷𝓰𝓮𝓵                                                                                                                   Terrain d'entrainement, 14h56

Les jours qui suivirent ma crise d'angoisse furent marqués par un silence chargé de sens. Ivan et moi n'en avions jamais vraiment parlé, mais une nouvelle dynamique s'était installée entre nous, comme un accord tacite. Il avait été là pour moi dans un moment de vulnérabilité, et je voyais un aspect de lui que je n'avais jamais réellement observé auparavant : une profondeur, une humanité qui me touchait.

Nos entraînements continuèrent, mais je sentais que quelque chose avait changé. Ivan me poussait toujours à mes limites, mais il le faisait avec une délicatesse inattendue, comme s'il savait que je devais construire ma confiance étape par étape. J'avais désormais un nouvel objectif : dominer ma peur, non pas pour lui, mais pour moi-même.

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Ce matin-là, nous étions de retour dans le terrain d'entraînement. Le ciel était d'un bleu éclatant, et le soleil illuminait l'espace, dissipant le froid qui avait envahi nos précédentes séances. Ivan était là, à la fois maître et mentor, prêt à m'initier à des techniques plus avancées de combat et d'utilisation des armes.

-Aujourd'hui, on va travailler sur la stratégie de combat rapproché. C'est essentiel de savoir se défendre même sans arme.

 Il me regardait avec cette intensité qui me mettait parfois mal à l'aise, mais je savais qu'il voulait ce qu'il y avait de mieux pour moi.

Je hochai la tête, ma détermination renaissant en moi. J'avais accepté ce nouveau rôle, celui de combattante, et j'étais prête à apprendre tout ce qu'il fallait. Il me montra des techniques de mouvement et de frappe, et nous nous entraînâmes pendant des heures.

À chaque coup porté, je ressentais une montée d'adrénaline, une force nouvelle émergeant de l'intérieur. Chaque fois que je parvenais à toucher Ivan, même légèrement, un sourire de satisfaction s'affichait sur son visage. Il ne manquait jamais de me féliciter, et cela me motivait encore plus.

-Bien joué, Angel. Tu te débrouilles de mieux en mieux.

 Ses compliments étaient à la fois un encouragement et un défi. Je savais que je ne devais pas me reposer sur mes lauriers.

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Mais, à mesure que les jours passaient, les démons de mon passé ressurgissaient parfois, comme des ombres menaçantes. Des souvenirs de mon enfance, de la violence à la maison, des cris de mon père, des moments où je me sentais si faible et vulnérable. C'était comme une guerre intérieure, et parfois, j'avais l'impression de perdre cette bataille.

Un soir, après un entraînement particulièrement éprouvant, je me trouvai seule dans ma chambre, mes pensées tourbillonnant. L'angoisse me prit à la gorge, et je me sentis piégée. Je n'étais pas certaine de pouvoir gérer la pression de cette nouvelle vie, ni le poids des attentes d'Ivan.

Je me levai brusquement et commençai à faire les cent pas dans ma chambre. J'avais besoin de parler à quelqu'un, de partager ce que je ressentais. Mais à qui ? Ivan était le seul avec qui je pouvais me sentir suffisamment en sécurité pour ouvrir mon cœur, mais je craignais que cela ne change notre dynamique.

Finalement, je décidai de sortir. La nuit était tombée, et l'air frais caressait ma peau. Je marchai dans les rues presque désertes, m'éloignant de la maison. C'était apaisant, loin des regards, loin de la pression.

C'est là que je vis Ivan, debout près de sa voiture, le regard scrutateur. À sa vue, une bouffée de chaleur envahit ma poitrine. Il semblait détendu, mais je pouvais lire la tension dans ses muscles. Il se tourna vers moi, ses yeux s'illuminant dans l'obscurité.

-Tu es sortie. Tu n'as pas besoin de te cacher, tu sais ? Sa voix était douce, mais il y avait un sérieux sous-jacent.

Je m'approchai, incertaine de la manière de répondre.

 -J'avais besoin de respirer. C'est... beaucoup en ce moment.

Il hocha la tête, son expression se faisant plus attentive.

 -Tu veux en parler ?

Je soupirai, hésitant. 

-Parfois, j'ai l'impression que je ne suis pas faite pour tout ça. Je me bats contre des fantômes que je ne peux pas voir, Ivan.

Il fit un pas en avant, se rapprochant de moi.

 -Écoute, Angel. Personne n'est parfait, et chacun a ses propres démons. Mais tu as le pouvoir de les combattre. Je suis là pour t'aider.

-Tu es là pour m'entraîner, pas pour m'écouter. Je ne veux pas te déranger avec mes problèmes, surtout quand tu as tant de choses à gérer. Je baissai les yeux, honteuse.

-Ne dis pas ça. Tes luttes sont importantes. Je veux que tu te sentes forte, pas juste comme un pion dans mon jeu. Ses mots résonnèrent en moi, et je ressentis une chaleur dans ma poitrine.

-Mais je suis encore en train d'apprendre. J'ai peur de ne pas être à la hauteur.

-L'important, c'est que tu sois prête à te battre. Pour toi, pas pour moi, pas pour la mafia. Pour toi.

Ses yeux s'accrochèrent aux miens, et je vis une sincérité que je n'avais jamais remarquée auparavant. Il ne s'agissait pas seulement de combat, mais de quelque chose de plus profond. Une connexion qui dépassait nos rôles de maître et d'élève.

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Nous restâmes là un moment, dans ce silence apaisant, juste à nous regarder. J'avais besoin de cette connexion, de ce lien qui s'était tissé entre nous. Finalement, je dis :

 -J'essaierai de me battre, Ivan. Pour moi.

Il sourit, et je vis un éclair de fierté dans son regard. 

-C'est tout ce que je te demande. Prends ton temps.

Nous retournâmes vers la maison, un nouvel équilibre installé entre nous. À mesure que nous avancions, je compris que ma vulnérabilité, loin de me rendre faible, me donnait une force insoupçonnée. J'étais prête à me battre, à faire face à mes peurs, et à accepter ce que cela impliquait.

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Dans les jours qui suivirent, nous continuâmes nos entraînements, mais avec une nouvelle intensité. Ivan me poussait à dépasser mes limites, mais il le faisait avec un respect renouvelé pour ce que je ressentais. Chaque coup porté devenait une déclaration de guerre contre mes démons intérieurs.

Je me rendis compte que ma connexion avec lui s'était intensifiée, et je commençais à voir en lui non seulement un mentor, mais aussi un partenaire. À travers la sueur et la douleur, je me découvrais. J'apprenais à faire confiance à cette force intérieure, à l'utiliser pour avancer.

Et chaque jour, je savais un peu plus que j'étais prête à embrasser ce que j'étais en train de devenir.

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