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- Jasmine

[...]

Quelques mois plus tard

Un an,
Douze mois,
Trois cent soixante cinq jours, sans Issam.

Des milliers d'heures durant lesquelles je ne l'ai oublié à aucun moment.
J'ai pensé à lui chaque jours, encore et encore.

Tellement de chose ont changé depuis son départ, mon quotidien, mon entourage, mes habitudes.

Et pourtant j'ai l'impression de n'avoir rien vécu depuis tout ce temps.

L'hiver est passé, nous sommes bientôt à la fin de l'été.

Je travail comme une machine, autant que je peux pour rester occupée.
J'ai passée mon permis de conduire, encore une fois où j'aurais aimée être accompagnée d'Issam.

J'ai repris un peu de poids, je m'alimente assez correctement.
Je suis toujours une thérapie depuis plusieurs mois qui selon moi ne mène à rien.

J'ai coupée mes cheveux, mais entre temps ils ont eu le temps de repousser.
J'ai même eu le temps de me faire retirer les dents de sagesse.

En résumé j'ai un train de vie correct, d'un oeil extérieur, tout le monde pourrait croire que je suis épanouie.
Et pourtant, non.

Il n'y a pas un matin où je soupire égoïstement de m'être réveillé.

Hélas, tout les soupirs du monde ne sauront bercer mon âme, et la seule raison à cette peine m'accuse moi même.
Je suis passé à coté de la plus belle histoire de ma vie, et mes regrets m'accompagne.

Je me suis habitué à vivre une vie monotone, sans but précis mais l'absence d'Issam dans ma vie me semble encore très amer.

J'ai eu dix neuf ans, c'était également mon anniversaire de mariage.
Un an que j'aurais été marié.
À vrai dire je ne sais pas si je devrais parler au passé.

Quoi qu'il en soit ça n'a pas d'importance, lui n'est plus dans ma vie.

Je me demande comment il se sent à l'heure d'aujourd'hui, je n'ai eu aucune nouvelle de sa part.

Je sais qu'il a eu quelques fois sa tante au téléphone pour avoir des nouvelles de sa soeur, mais c'est tout.

À force je me suis habitué à son absence, sans jamais avoir oublié la douleur qu'elle me causait.

Je pensais pouvoir faire une sorte de deuil, ma thérapie m'avait parler d'une sorte de processus en cinq étape.
Il semblerait que je sois simplement bloquée à la quatrième, la tristesse.

C'était le résumé de la vie monotone que je vivais simplement pour vivre.

Je sais que je n'étais pas la seule dans cette souffrance, j'avais parlée plusieurs fois au téléphone à Jihene et elle était tout aussi vide d'émotion que moi.

Nos vies avaient pris un tournant difficile au même moment, et je sais qu'elle ne s'était jamais remise de la perte de son frère, sa mère et même d'Issa.

« À chaque jour suffit sa peine »  - JasmineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant