4.

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- Jasmine

Un sentiment d'appréhension m'a envahit en rentrant chez moi.

Je me demandais si Younes n'allait pas remettre sur moi sa frustration.
Il s'était fait humilier en quelques sorte par ma faute, j'avais l'intime conviction qu'il n'avait pas fini de me faire la misère.
Enfin bon ce n'est pas de ce genre de garçonnet qui m'impressionnera, il reste simplement dans un coin de ma tête, je sais que je dois me méfier de lui.

En repensant à ces deux garçons qui m'avait défendu, j'hausse les sourcils en me remémorant à quel point la scène était surréaliste.

J'habite ici depuis plusieurs années maintenant mais je n'ai jamais prêté attention à eux, ni à personne d'ailleurs.
J'avais dû les croiser plusieurs fois si ils connaissaient tout les deux mon prénom.

De mon coté, le peu de fois où mon regard avait croisé le leurs, j'avais été heurtée par le joie de vivre qui les animaient.
Leurs esprits étaient sûrement loin d'être tourmenté vue les éclats de rire qu'ils offraient.
Ils étaient si différents de moi, avaient-ils conscience de la chance qu'ils avaient ?

Encore une fois où ce monde me donne l'impression d'exister sans moi, tout semble si gris autour de moi alors que le soleil semble rayonner pour certain.

Enfin bon, c'est un train de vie auquel je me suis habitué, un semblant de routine dans lequel je me suis ancrée en attendant que le temps passe.

[...]

Quelques jours étaient passé depuis mon altercation avec Younes.
Il ne prêtait pas attention à moi, ce qui m'arrangeait grandement.

J'avais repris mon train de vie assez ennuyant, plongée dans mon confort représenté par la solitude.

Ma mère passait ses journées au travail, je me contentais de faire le ménage et un semblant de repas pour qu'elle ne m'incendiait pas.
Elle était très occupée et n'avait donc pas d'énergie pour s'énerver contre moi.

Elle m'avait simplement adressé quelques mots pour me prévenir de l'arrivée de ma cousine Soukaina le week-end prochain.

Ma tante et Soukaina représente la seule famille que l'ont possède.
En réalité aucun liens du sang ne nous lient mais c'est la seule amie qui n'a jamais jugée ma mère lorsqu'elle est tombé enceinte de moi.
C'était une voisine de son ancien quartier, là où elle avait rencontré mon père.

Ma tante avait quelques années de plus que ma mère, à l'époque elle l'a aidée et conseillée du mieux qu'elle pouvait.
Ma tante connaissait très bien mon père, à vrai dire tout le monde connaissait mon père dans leurs quartier.

Elle avait tout fait pour que ma mère se détache de ses griffes, même avec une enfant en bas âge sous sa responsabilité.

Soukaina avait trois ans de plus que moi, nous n'avions pas grandit ensemble sûrement à cause de tout les problèmes qui entouraient ma famille, mais elle n'a jamais été très loin.

Sa mère est une femme que je respecte profondément, consciente du bien qu'elle m'a apporté en essayant de protéger ma mère.
Soukaina est également une personne dont la présence ne m'importune point.
Aussi loin que je me rappelle, elle a toujours arboré un sourire lumineux, montrant la beauté de son âme.

« À chaque jour suffit sa peine »  - JasmineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant