6.

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- Jasmine

Alors que le silence était notre troisième compagnon, Issam a décidé de le briser après un long moment.

Lui : Tu vas prendre l'air toute la nuit la miss ?

Sa phrase sonnait comme une question mais à la fois une affirmation.
À quoi bon mentir ? J'ai simplement hochée la tête.

J'étais fatiguée de devoir garder une image face aux gens alors que la réalité était bien différente.

Je regretterais peut-être d'avoir hochée la tête demain, mais à l'instant présent j'étais juste épuisée de devoir faire semblant.

Je ne voulais pas de remarque ni de réponse de sa part, et il l'avait bien ressentis car il ne m'a pas répondu.

Il est simplement resté à mes cotés un long moment, jusqu'à finir par se lever.

Je pensais qu'il allait rentrer chez lui, étant donné que le froid glaciale devait le geler.
Je m'apprêtais à lui rendre sa veste mais il m'a tendu la main comme il l'avait fait l'autre fois.

Cette fois-ci je n'ai pas eu de reflex, je l'ai simplement regardé de manière neutre

Je comprenais qu'il voulait que je le suive, un peu comme la dernière fois.
Je n'avais aucune idée ce que je voulais, où ce que je faisais.

Tout ce que je sais c'est qu'il était là en train de me regarder en attendant que je saisisse sa main, alors c'est ce que j'ai finis par faire.

Cette fois-ci j'ai remarqué que c'était sa main qui était gelée.
J'étais gênée, il m'avait passé sa veste qui me réchauffait au dépit de son confort personnel.

Avant que je n'ai eu le temps de réagir il m'a légèrement tiré vers lui en gardant le contact de nos mains liées.

Je n'ai eu aucune réelle réaction, je l'ai simplement suivie sans trop réfléchir.

Il était assez tard, je ne sentais même plus mes doigts de pieds.
J'avais eu l'ingénieuse idée de mettre une robe sans me rappeler que je pouvais à tout moment finir ma nuit dehors.
J'avais rarement eu aussi froid qu'à ce moment là, et pourtant j'avais la veste d'Issam par dessus mes épaules.

Je me demandais comment est-ce qu'il pouvait ne pas trembler alors qu'il portait encore une fois un simple survêtement.

Il a fini par relâcher ma main en me sortant de mes pensées par la même occasion, nous étions maintenant face à sa camionnette.
Il a déverrouillée les porte avant de m'ouvrir la porte coté passager.

Je suis resté immobile sans savoir comment réagir, il m'a adressé un petit sourire avant de prendre la parole.

Issam : Vas-y monte, au moins on restera pas dehors, dit-il avant de faire le tour de la voiture

D'un oeil neutre, je l'ai regardé s'assoir dans cette voiture alors que je perdais légèrement mes moyens.

Je n'étais au grand jamais monté dans la voiture de quiconque si ce n'est ma mère, j'étais alors assez déstabilisé par sa proposition.

Malgré moi ma méfiance prenait le dessus, je me suis reculée d'un pas avant de frôler un banc.

Sans savoir comment agir, je me suis assise dessus.
Je ne saurais expliquer ce que j'attendais, ni ce à quoi je pensais.
J'étais juste tremblotante sur ce banc glaciale.

« À chaque jour suffit sa peine »  - JasmineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant