« À chaque jour suffit sa peine » - Jasmine

5.

- Jasmine

Assise sur les marches de ce bâtiment, je profitais du calme qu'offrait le quartier en pleine nuit.
Rare étaient les moments où mon esprit était serein et pourtant à ce moment là c'était le cas.

Mon esprit était vide, je ne pensais absolument plus à rien, ne voyant même plus le temps passer.
J'attendais que la nuit s'estompe après m'être résigner à ne pas prendre le risque d'errer dans les rues de la ville.

C'était presque un moment que je savourais, j'avais tellement pris l'habitude d'être tourmenté qu'avoir l'esprit vide me troublait presque.

Alors que j'avais posée ma tête dans le creux de mes mains, j'ai sentis une présence près de moi.
Quelqu'un venait de prendre place juste à mes cotés, s'asseyant à ma droite.

Aussi fou que cela puisse paraître une partie de moi savait de qui il s'agissait, peut-être que c'est pour cette même raison que je n'ai pas pris la peine de lever la tête.

Lui : Ça fais trente minutes, pourquoi t'es toujours pas chez toi la miss ?

Comme je l'avais sentis, Issam se tenait à coté de moi

Moi : Je prend l'air, je vais le répéter combien de fois ? Dis-je en soupirant légèrement

Alors que mon regard se portait maintenant vers le bâtiment face à moi, je sentais qu'Issam lui avait les yeux rivés vers moi.

Après quelques secondes de silence, il a fini par se lever et se tenir face à moi.
Le temps que mon regard se concentre sur lui, il a tendu son bras vers moi.

L'espace d'un millième de seconde, mon coeur a raté un battement.
J'ai eu ce reflex que j'ai regrettée la seconde suivante.
Je m'étais reculée en protégeant mon visage, croyant qu'il allait lever la main sur moi.

Et lorsque j'avais réalisée qu'il me tendait tout simplement la main, je me suis sentis honteuse.
J'essayais de garder la face, mais je l'avais pertinemment vu froncer les sourcils devant mon réflexe.

J'avais vu ce jeune homme quelques fois dans ma vie, mais j'avais l'impression de lui offrir mes problèmes, mon passé sur un plateau.
J'avais l'impression qu'il pouvait lire en moi les maux que je tentais de masquer derrière mon expression neutre depuis des années.

J'en étais totalement déstabilisée, certainement car personne auparavant ne m'avait vu dans une situation délicate.
Les gens autour de moi passaient, sans prêter attention à moi et c'était la meilleur des choses jusqu'à présent.

Mais ce garçon s'arrêtait et me donnait l'impression de savoir parfaitement ce qui ce passait dans ma tête, sûrement une des raison pour lesquelles j'aurais aimée l'éviter.

Je n'aimais pas son regard sur moi et pourtant c'était bien un des seul hommes qui m'avait regardé sans un éclair malveillant.

Sa veste sur mes épaules, je restais silencieuse face à son regard plein de question qu'il essayait de masquer.

De mon coté, j'essayais d'imaginer les suppositions qu'il allait formuler dans son esprit.

Je savais pertinemment que le mensonge ne servait plus à rien, en réalité à l'instant même où j'avais gardée sa veste, malgré moi je lui avais confirmée ma situation difficile.