Chapitre 10

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Le matin se leva doucement, baignant la chambre de Chloé dans une lumière dorée. Cédric ouvrit les yeux bien avant elle, profitant de la douce sensation de sa présence à ses côtés. Il l'observa quelques instants, apaisé par la vue de son visage détendu dans le sommeil. La réalité de la nuit qu'ils avaient partagée flottait encore dans l'air, mêlée de satisfaction et de promesses non formulées. 

Cédric se glissa hors du lit avec précaution, s'efforçant de ne pas la réveiller. En silence, il quitta la chambre et se dirigea vers la cuisine, un sourire aux lèvres. Il voulait prolonger ce moment de bonheur, lui montrer qu'il tenait à elle, pas seulement par des mots ou des gestes passionnés, mais aussi par des attentions simples et sincères.

Il prépara un petit déjeuner avec soin : des croissants dorés, des fruits frais, du jus d'orange et un grand café fumant, comme elle l'aimait. 

Une fois tout disposé sur un plateau, il retourna dans la chambre, la chaleur douce du café se mêlant à l'air encore frais du matin. Chloé commençait à peine à émerger de son sommeil lorsque Cédric entra, le plateau en main. 

— Bonjour, toi, murmura-t-il en s'approchant du lit. Chloé ouvrit les yeux, un sourire paresseux étirant ses lèvres en le voyant s'avancer vers elle. 

Elle se redressa, attirée par l'odeur du café, et posa une main sur sa poitrine, émue par cette délicate attention. 

— Tu es un homme plein de surprises, répondit-elle, la voix encore endormie mais chargée d'affection.

Cédric s'assit sur le bord du lit, déposant le plateau entre eux, et lui tendit une tasse de café fumant. Leurs doigts se frôlèrent, une étincelle douce rappelant la passion de la veille. Ils restèrent un moment en silence, profitant de la quiétude du matin, des saveurs simples du petit déjeuner, et de la présence rassurante de l'autre. 


— Hier soir était... vraiment bien, dit Cédric après un moment, brisant le silence. Il la regarda avec un sourire sincère, ses yeux brillants de cette chaleur qui faisait fondre Chloé à chaque fois. 

— Oui, ça l'était, répondit-elle doucement, son regard plongé dans le sien. 

Ils continuèrent à discuter de la soirée, leurs paroles ponctuées de rires, de souvenirs partagés. L'atmosphère était légère, détendue, presque insouciante. Ils évoquèrent des souvenirs d'enfance, des anecdotes du quotidien, chaque histoire les rapprochant un peu plus, renforçant cette connexion naissante entre eux. 

Mais au fond de Chloé, une question commençait à émerger, un désir plus profond de découvrir un autre aspect de Cédric, de voir l'endroit où il vivait, cet espace qui était encore un mystère pour elle. Elle hésita, cherchant les mots justes, avant de poser la question qui lui brûlait les lèvres.

— Cédric... je me demandais... est-ce que tu crois que ce serait possible que... je vienne chez toi, un jour ? La question resta suspendue dans l'air, et Chloé vit le sourire de Cédric se figer légèrement. 


Une ombre passa dans ses yeux, un éclat d'inquiétude qu'il tenta de dissimuler. Il baissa les yeux, comme s'il cherchait comment répondre, mais le silence qui s'étira parlait déjà pour lui. Chloé sentit son cœur se serrer, comprenant sans qu'il ait besoin de dire quoi que ce soit. Floriane vivait toujours là-bas. Ce n'était pas une maison où il pouvait simplement l'emmener, et cette réalité s'imposait à eux comme un rappel brutal des complications qui entouraient leur relation. 

— Je comprends, murmura-t-elle, tentant de cacher sa déception derrière un sourire forcé. C'est compliqué, je... je n'y avais pas pensé. Je suis désolée d'avoir demandé.

Cédric releva les yeux vers elle, voyant le trouble qu'il venait de provoquer. Il savait que sa situation avec Floriane était délicate, mais voir la déception dans les yeux de Chloé lui fit mal. Il ne voulait pas qu'elle se sente exclue d'une partie de sa vie, même si les circonstances étaient loin d'être idéales. Il posa sa tasse sur le plateau et prit la main de Chloé dans la sienne, la serrant avec douceur. 


— Non, tu n'as pas à t'excuser, Chloé. C'est normal que tu veuilles... connaître cette partie de moi. C'est juste que... les choses ne sont pas simples en ce moment. Mais... Il s'arrêta un instant, pesant ses mots. Puis, prenant une décision sur le vif, il plongea son regard dans le sien, résolu à ne pas la laisser partir avec ce poids sur le cœur. 

— Écoute, si tu es libre demain après-midi... on pourrait y aller. Ce n'est peut-être pas le meilleur moment, mais... je veux que tu vois où je vis. Où je vivrai, une fois que tout sera... réglé.

Chloé releva la tête, surprise par sa réponse. Une lueur d'espoir éclaira ses yeux, mêlée à une certaine appréhension. 


— Tu es sûr ? demanda-t-elle, hésitante, comme si elle craignait de l'avoir poussé trop loin. Cédric hocha la tête, un sourire rassurant sur les lèvres. 

 — Oui, je suis sûr. Ce n'est peut-être pas encore parfait, mais... je veux que tu saches que tu fais partie de ma vie, et ça inclut cet endroit. 

Chloé serra sa main un peu plus fort, émue par son engagement. Elle savait que ce n'était pas facile pour lui, mais le fait qu'il prenne ce risque pour elle signifiait beaucoup.

— D'accord, répondit-elle doucement. Demain après-midi, alors. 


Ils se sourirent, et Cédric la tira doucement vers lui, l'embrassant sur le front, puis sur les lèvres, avec une tendresse infinie. Malgré la complexité de la situation, ils étaient déterminés à avancer, à surmonter les obstacles ensemble. Le reste de la matinée se déroula dans une ambiance paisible. Mais dans un coin de leur esprit, la visite du lendemain planait comme une ombre, une épreuve silencieuse qui pourrait tout changer.

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